Spellman Francis
Francis Joseph Spellman (4 mai 1889 - 2 décembre 1967) est un prélat américain, archevêque de New York et cardinal de l'Église
catholique romaine. Il nait à Whitman dans le Massachusetts de William Spellman, décédé en 1957, épicier et de Ellen, née Conway. Il est enfant de chœur à l'église locale puis étudie à
l'université Fordham de New York et au North American College de Rome. Par la suite, il est ordonné prêtre par le patriarche Giuseppe Ceppetelli le 14 mai 1916. Il s'occupe alors de tâches
pastorales à Boston jusqu'en 1918, date à laquelle il devient chancelier diocésain adjoint. Attaché à la secrétairerie d'État à la Curie romaine de 1925 à 1932, Spellman reçoit l'appellation de
Monseigneur le 4 octobre 1926, conférée par le pape Pie XI.
Le 30 juillet 1932, il est nommé évêque auxiliaire de Boston, évêque in partibus de Sila. Il est consacré le 8 septembre suivant, dans la basilique Saint-Pierre, des mains du cardinal Eugenio Pacelli, le futur pape Pie XII, qui était
son ami proche; les archevêques Giuseppe Pizzardo et Francesco Borgongini Duca officiant comme coconsécrateurs. Il est le premier évêque américain à avoir été consacré à Saint-Pierre. Spellman
est promu archevêque de New York (il était le sixième à recevoir ce titre) le 15 avril 1939, et le 11 décembre de cette même année, il est nommé archevêque pour l'armée américaine. Il est créé
cardinal avec le titre de cardinal-prêtre de Saint-Jean et Saint-Paul par Pie XII lors du consistoire du 18 février 1946. Ce titre était celui de Pie XII avant son élection à la papauté.
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, il visite seize pays en quatre mois au nom du pape. Il dirige son archidiocèse durant une longue période au cours de laquelle il consolide l'infrastructure
catholique, en particulier les écoles paroissiales. Il est un farouche adversaire du communisme, et souvent condamne les films qu'il considère comme « indécents ». À une occasion, il se querelle
avec Eleanor Roosevelt au sujet du financement par le gouvernement fédéral de l'éducation donnée dans les écoles paroissiales, et il l'accuse d'anti-catholicisme. Il participe au concile Vatican
II (1962-1965), où il siège comme président. Cardinal, il participe au conclave de 1958 puis de nouveau à celui de 1963. En 1966, il offre sa démission à Paul VI, mais celui-ci lui demande de
rester à son poste.
Il meurt à New York, à l'âge de 78 ans. Il repose sous l'autel dans la crypte de la cathédrale Saint-Patrick. À ce jour, avec vingt-huit ans d'exercice, il est l'archevêque qui a occupé le plus
longtemps le siège de New York. Il est évoqué dans le 385e des 480 souvenirs cités par Georges Perec dans Je me souviens. John Cooney, un des biographes de Spellman, a cité quatre personnes qu'il
a interrogées et qui ont assuré que Spellman était homosexuel. Quoique son livre n'apporte aucune preuve directe, Cooney était convaincu de la véracité de ces allégations. « J'ai parlé à de
nombreux prêtres qui ont travaillé pour Spellman et que sa conduite indignait, consternait et mettait en fureur ».
Le journaliste Michelangelo Signorile décrit Spellman comme « l'un des homosexuels les plus tristement célèbres, les plus puissants et les plus sexuellement voraces de l'histoire de l'Église
catholique américaine » ; selon lui le manuscrit de Cooney, The American Pope, contenait à l'origine des interviews de plusieurs personnes qui connaissaient personnellement l'homosexualité de
Spellman, y compris le chercheur et historien Clarence Arthur Tripp. À en croire Signorile, l'Église catholique aurait fait pression sur l'éditeur de Cooney, Times Books, pour réduire à un seul
paragraphe les quatre pages où l'on parlait de la sexualité de Spellman. Signorile cite une histoire selon laquelle au cours des années 1940 Spellman aurait entretenu une relation avec un membre
masculin du chœur dans la revue de Broadway One Touch of Venus. Mgr Eugene V. Clark, qui fut secrétaire particulier de Spellman pendant 15 ans, a par la suite refusé tout crédit à ces
allégations, les qualifiant de « complètement ridicules et grotesques ». Selon un biographe de J. Edgar Hoover, Curt Gentry, les dossiers de Hoover contenaient « de nombreuses allégations selon
lesquelles Spellman était un homosexuel particulièrement actif ».