Georges Valois, de son vrai nom Alfred-Georges Gressent (1878 - 1945), était un homme politique français. Recherchant une nouvelle forme d'organisation économique et sociale ainsi que la synthèse du national et du social, il a oscillé entre les radicalités de gauche et de droite. Arrêté à l'Hôtel d'Ardières, aux Ardillats, par la Gestapo le 18 mai 1944, il meurt du typhus à Bergen-Belsen en février 1945. L'Hôtel d'Ardières était une structure qu'il avait achetée pour développer ses ultimes activités, dont la Résistance, et qui était gérée de manière coopérative par l'« Association des amis du Val d'Ardières ».
Issu d'une famille paysanne et ouvrière, Georges Valois est né le 7 octobre 1878 à Paris. Son père est un Normand venu s'installer à Montrouge exercer la profession de boucher. Il meurt cependant accidentellement peu après la naissance de son fils.Georges Valois milite d'abord dans des mouvements anarchistes, et collabore au journal L'Humanité nouvelle. Il devient le disciple de Georges Sorel, théoricien du syndicalisme révolutionnaire, et se lie d'amitié avec le jeune Henri Lagrange. Georges Valois adhère ensuite au mouvement de Charles Maurras dans lequel il voit une arme révolutionnaire contre le capitalisme. Il suit à L'Action française les questions ouvrières, et est le maître d'œuvre du Cercle Proudhon (1911), qui croit mettre en œuvre la politique de Georges Sorel en unissant maurrassiens et syndicalistes révolutionnaires, mais aboutit à une impasse. On a pu dire que ses idées furent une préfiguration du fascisme, qui se concrétisera en Italie.
Georges Valois faisait partie de ceux qui veulent pousser au bout la voie sociale ouverte par l'Action française. Il fut une des chevilles ouvrières de la Revue critique des idées et des livres, qui regroupa jusqu'à la la guerre la fine fleur des intellectuels maurrassiens. Le duc Jean de Guise, prétendant à la Couronne de France de 1926 à 1940, fit apppel à Valois, « ancien anarchiste converti au royalisme, qui avait rompu avec L'Action française en 1925", pour servir de conseiller à son fils Henri (1908-1999), titré comte de Paris en juillet 1929. De 1923 à 1925, il dirige le mensuel Les Cahiers des États généraux. En 1925 avec les capitaux de deux industriels milliardaires, le parfumeur Francois Coty (1874-1934) et le producteur de cognac Hennessy (Jean Hennessy).
Valois lance un nouveau mouvement, Le Faisceau, premier mouvement fasciste non italien, et un organe de presse, Le Nouveau Siècle, qui échoueront très vite. Malgré l'adhésion de Hubert Lagardelle (venu de la gauche) ou de Marcel Bucard (issu lui aussi de l'Action Française, et futur fondateur du Parti franciste, ouvertement fasciste), Le Faisceau disparaît en 1928. Par la suite, Valois crée le Parti républicain syndicaliste. Il change de disposition en 1934, en lançant le quotidien Nouvel Âge, en lui conservant le caractère corporatiste qui circule dans les milieux non-conformistes des années 1930. En 1935, il va même jusqu'à demander l'adhésion à la SFIO. Mais, malgré le parrainage de Marceau Pivert, l'adhésion lui est refusée. Proche du courant distributiste, il s'engagera dans la Résistance mais meurt en déportation à Bergen-Belsen en février 1945.
Publications
- L'Homme qui vient, philosophie de l'autorité, 1906
- La monarchie et la classe ouvrière, 1909
- L'économie nouvelle, 1919
- La révolution nationale : philosophie de la victoire, 1924
- La politique de la victoire, 1925
- Basile ou la politique de la calomnie, 1927
- L'Homme contre l'argent, 1928
- Un Nouvel âge de l'humanité, 1929
- Finances italiennes, 1930
- Économique, 1931
- Guerre ou révolution, 1931
- Journée d'Europe, 1932
- Prométhée vainqueur ou Explication de la guerre, 1940
- 1917-1941. Fin du bolchevisme, conséquences européennes de l'événement, 1941
- L'Homme devant l'éternel (posthume), 1947
- Les Cahiers du Cercle Proudhon publiés par Avatar Éditions [archive] avec une préface d'Alain de Benoist.