Revue de presse de l'Histoire - La Seconde guerre mondiale le cinéma les acteurs et les actrices de l'époque - les périodes de conflits mondiales viètnamm corée indochine algérie, journalistes, et acteurs des médias
Annette Wieviorka, née le 10 janvier 1948, est une historienne française, spécialiste de la Shoah et de l'histoire des Juifs au XXe siècle depuis la publication en 1992 de sa thèse, Déportation et génocide : entre la mémoire et l'oubli, soutenue en 1991 à l'université Paris-Nanterre.
Les grands-parents paternels d'Annette Wieviorka, Juifs polonais, furent arrêtés à Nice pendant la guerre et sont morts à Auschwitz. Le grand-père, Wolf Wiewiorka, est né le 10 mars 1896 à Minsk. La grand-mère, Rosa Wiewiorka, née Feldman, est née le 10 août 1897 à Siedlce. Leur dernière adresse à Nice est au 16 rue Reine Jeanne. Ils sont déportés par le convoi No. 61, en date du 28 octobre 1943, du Camp de Drancy vers Auschwitz. Ils sont détenus avant au Camp de Beaune-la-Rolande. Son père, réfugié en Suisse, et sa mère, fille d’un tailleur parisien, réfugiée à Grenoble, survécurent à la guerre. Elle est la sœur de Michel Wieviorka, Sylvie Wieviorka et Olivier Wieviorka.
Durant les années 1970, elle est engagée politiquement dans le mouvement maoïste. De 1974 à 1976, elle est ainsi professeur de langue et civilisation française à Canton. Elle est engagée auprès de l'Association Primo Levi (soins et soutien aux personnes victimes de la torture et de la violence politique) en tant que membre de son comité de soutien.
Directrice de recherche au CNRS, elle a été membre de la Mission d'étude sur la spoliation des Juifs de France, dite mission Mattéoli.
Dans cet ouvrage, A. Wievioka montre que le témoignage est devenu une pratique non seulement courante, mais impérative : recueil de témoignages, collecte d'archives, histoire orale... Il s'agit de témoigner sur les mondes disparus, mais aussi sur les expériences vécues par les acteurs. En ce sens, l' « ère du témoin » constitue un tournant mémoriel mais aussi historiographique. A ce propos, Yves Chevalier fait remarquer que le témoignage arrive au croisement d'un défi, « traiter avec respect la souffrance d’autrui tout en gardant la liberté de jugement nécessaire à l’élaboration d’un discours scientifique sur les faits ».
L'heure d'exactitude : Histoire, mémoire, témoignage est un essai d'Annette Wieviorka réalisé à partir d'une interview de Séverine Nikel paru chez Albin Michel en 2011. Dans ce livre, elle tente une synthèse de la mémoire de la Shoah et ses évolutions marquantes et s'efforce de répondre au pourquoi du succès actuel de cette question, les malentendus qu'il implique, le sens du devoir de mémoire et de ce qu'est un témoin et s'intéresse à la portée de cette notion. Elle note les progrès réalisés dans la diffusion de cette notion, du travail de mémoire accompli depuis les débuts où il n'y avait guère que « Les cadres sociaux de la mémoire de Halbwachs ou l’entretien de Pierre Nora avec J.-B. Pontalis, paru dans la Nouvelle revue de psychanalyse. » Il s'est produit une conjonction entre la volonté des porteurs de mémoire d'apporter leur témoignage et des historiens. La mémoire de la Shoah est devenue un des socles de l’unification européenne, non sans répercussions sur la reconstruction historique, les témoignages et leurs enjeux.