Castro Fidel

Publié le par Mémoires de Guerre

Fidel Castro, né le 13 août 1926 à Birán (dans la province de Holguín) et mort le 25 novembre 2016 à La Havane, est un révolutionnaire et homme d'État cubain. Il dirige la République de Cuba, pendant 49 ans, comme Premier ministre de 1959 à 1976 et ensuite comme président du Conseil d'État et président du Conseil des ministres de 1976 à 2008. C’est son frère Raúl Castro qui lui succède. Il est un des principaux dirigeants de la Révolution cubaine qui renversa le régime dictatorial de Fulgencio Batista. Fidel Castro, Raúl Castro, et Ernesto Guevara (dit « le Che ») donnent à la révolution, officiellement nationaliste au départ, une orientation marxiste-léniniste au début des années 1960, au moment de son affrontement avec les administrations américaines de l'époque. Le pays se rapproche alors de l'URSS. À la suite de la révolution, le régime cubain instaure progressivement une république socialiste à parti unique. Fidel Castro est également député de Santiago à partir de 1976 et premier secrétaire du Parti communiste de Cuba à partir de sa refondation en 1965. Considéré assez différemment à travers le monde, il est perçu par certains mouvements socialistes et communistes comme une icône alors que d'autres le voient comme un homme ayant instauré un régime autoritaire. Il est aujourd'hui généralement considéré comme un dictateur.

Castro Fidel

Les années de formation et les premiers engagements

Le milieu familial dont est issu Fidel Castro est celui de la grande propriété paysanne récemment établie. Parti de rien, son père, Angel Castro, immigré espagnol d'origine galicienne, a réussi à devenir propriétaire terrien dans la région de Santiago de Cuba. Mais, malgré son aisance, la famille Castro vit d'une façon fruste et ne fréquente pas la bonne société. Le père et la mère de Fidel Castro n'ont aucune instruction et n'apprennent à lire que tardivement. Le jeune homme n'en reçoit pas moins une instruction secondaire et en 1945, à 19 ans, il entre à la faculté de droit de l'université de La Havane. Aussitôt, la vie politique l'attire. Il apporte son adhésion au parti du Peuple cubain d'Eduardo Chibas, créé le 15 mai 1947. Il y demeurera jusqu'en 1955. Le PPC se définit comme « orthodoxe » c'est-à-dire dans la ligne de la pensée de José Martí, héros de l'indépendance cubaine au xixe s.

Ce parti est avant tout anti-impérialiste (anti-nord-américain), en réaction à la férule que font peser les États-Unis sur Cuba depuis l'indépendance de l'île en 1902, et partisan de profondes réformes sociales en faveur des couches de la population les plus défavorisées. En son sein, Fidel dirige un groupe de jeunes radicaux. Déjà, la dimension latino-américaine est présente dans son action politique : en juillet 1947, il participe à une tentative de débarquement à Saint-Domingue contre le dictateur Rafael Trujillo et, en avril 1948, il fait brièvement le coup de feu à Bogotá, où il est venu participer à un congrès étudiant, avec la gauche bolivienne. Après son mariage en octobre 1948 et un premier voyage aux États-Unis, il y séjourne à nouveau en 1949. De retour à La Havane au printemps 1950, il est reçu docteur en droit et devient avocat spécialisé dans la défense des petites gens. Malgré une forte réputation d'étudiant activiste, il réussit à se faire désigner par le PPC comme candidat aux élections de juin 1952, élections avortées par le coup d'État de Fulgencio Batista le 10 mars 1952.

La guérilla contre Batista

Castro est un des premiers opposants à Batista, contre lequel il prépare la lutte armée. Le 26 juillet 1953, à la tête de quelques dizaines d'hommes, il lance un assaut contre la caserne de la Moncada à Santiago de Cuba. C'est l'échec : beaucoup d'assaillants sont tués et lui-même est arrêté peu après. Jugé, il est condamné à quinze ans de prison à l'issue d'un procès au cours duquel il prononce sa propre plaidoirie, connue sous le nom de « L'histoire m'absoudra », véritable programme politique et social qui va circuler clandestinement à Cuba. Amnistié le 15 mai 1955, il fonde alors le Mouvement du 26 juillet (M 26) sans cesser d'être en contact avec le PPC. Devenu une personnalité politique à Cuba, il donne des interviews qui accroissent sa notoriété. Mais, le gouvernement de Batista devenant menaçant, il passe au Mexique, où il prépare un débarquement armé à Cuba. Il rassemble des volontaires, y compris un jeune Argentin, « Che » Guevara, et collecte des fonds jusqu'aux États-Unis où il se rend alors. Le 25 novembre, 82 hommes s'embarquent sous sa direction sur un yacht baptisé « Granma » à destination de la province d'Oriente, où ils arrivent le 2 décembre 1956.

Avec une vingtaine d'hommes seulement, rescapés des premiers accrochages avec l'armée régulière, Castro gagne la sierra Maestra et commence à organiser la guérilla et à nouer des contacts avec les paysans que son programme de réforme agraire et la répression aveugle de l'armée de Batista transforment peu à peu en auxiliaires de la révolution. En liaison avec le M 26 du reste de l'île, la guérilla s'enracine tandis que d'autres opposants au gouvernement agissent, comme le Directoire révolutionnaire des étudiants, créé depuis l'automne 1955, qui donne en vain l'assaut au palais présidentiel en mars 1957. Le régime réagit avec brutalité à cette opposition multiforme, recourant de plus en plus souvent à des exécutions sommaires qui provoquent une grande émotion dans l'île ainsi qu'aux États-Unis, où Fidel Castro et ses « barbudos » sont populaires depuis l'interview du journaliste Herbert Matthews en février 1957.

Le discrédit de Batista, la conviction que Fidel Castro n'est pas communiste conduisent les États-Unis à mener une politique attentiste, mettant même un moment l'embargo sur les envois d'armes à Batista. Parallèlement, Castro affirme son autorité sur le M 26 de l'ensemble du pays – certains l'ont accusé de « caudillisme » – ainsi que sur le maquis, où il s'appuie désormais sur trois hommes : son frère Raúl, Che Guevara et Camillo Cienfuegos. L'arrivée au maquis de Carlos Rafael Rodriguez, dirigeant du parti socialiste populaire (communiste) [PSP] renforce auprès de Fidel la tendance marxiste représentée par le Che et par son frère Raúl, qui avait adhéré à ce parti en 1953. Le 20 juillet 1958, à Caracas, Fidel Castro est proclamé « commandant en chef du Front révolutionnaire démocratique ». Au cours de la même année, la guérilla s'étend tandis que le M 26, le Directoire révolutionnaire des étudiants et le PSP travaillent clandestinement dans les villes. Le 18 août, Castro décide l'offensive finale contre le régime de Batista. À la suite de la prise de Santa Clara le 25 décembre 1958, Batista s'enfuit le 1er janvier 1959 et Fidel fait un voyage triomphal à travers toute l'île, de Santiago (1er janvier) à La Havane (le 8). Le 2 janvier, les troupes révolutionnaires s’étaient emparées de La Havane.

Le choix du socialisme

Bien que la présidence provisoire soit confiée à Manuel Urrutia et la fonction de Premier ministre assurée par Miro Cardona, le vrai chef du pays et de la révolution est F. Castro, commandant en chef de l'« armée rebelle », dont la popularité est immense. C'est lui qui imprime son rythme à la révolution, annonçant les conventions collectives, la réforme agraire, la suspension des expulsions de locataires. Le 13 février 1959, il remplace Cardona au poste de Premier ministre, et, en juillet, Osvaldo Dorticós succède à Urrutia. Le nouveau régime déjoue les diverses tentatives de déstabilisation (attentats, guérilla des « contras ») soutenues par les États-Unis et organise les Comités de défense de la révolution (CDR). Les premières entreprises nord-américaines sont nationalisées en août 1960. Suivent les compagnies pétrolières étrangères qui ont refusé de raffiner le pétrole soviétique. Le sucre cubain, dont les États-Unis ne veulent plus, est désormais acheté par l'URSS. En octobre 1960, les États-Unis décrètent l'embargo de leurs exportations vers Cuba.

L'échec de la tentative d'invasion de Cuba par des anticastristes soutenus par la CIA (baie des Cochons, le 17 avril 1961) fait la preuve de la solidité du régime, et Castro accélère le rapprochement du M 26, du PSP et du Directoire, qui fusionnent en juillet 1961 dans les Organisations révolutionnaires intégrées qui deviendront en 1962 le parti uni de la Révolution cubaine et en 1965 le parti communiste cubain (PCC). Castro dirige le nouveau parti et en écarte les anciens communistes jugés trop sectaires (affaire Escalante). La crise des fusées (22-28 octobre 1962), qui met le monde au bord de la guerre nucléaire, conforte la révolution cubaine et le pouvoir de Castro. En effet, le retrait de Cuba des fusées soviétiques se fait moyennant des contreparties (retrait des fusées américaines de Turquie, sécurité de Cuba socialiste contre sécurité de Berlin occidental). Si Castro proteste contre une négociation qui s'est déroulée en dehors de lui, la détente qui va alors se développer bénéficie largement au castrisme tandis que la proclamation de Fidel le 16 avril 1961 (« La révolution cubaine est socialiste ») se vérifie rapidement.

Dans les années qui suivent, le Líder máximo (chef suprême) engage son pays dans la voie de la socialisation des moyens de production, de l'industrialisation (qui sera rapidement abandonnée), de l'extension de la réforme agraire. Chaque année, Castro fixe les choix du moment, économiques ou politiques, démontrant aussi que la révolution est un processus ininterrompu. Les rapports qu'entretient Castro avec l'URSS sont le reflet de la communauté d'idéaux, des nécessités économiques de Cuba, mais aussi parfois de divergences stratégiques. Accueilli en héros de la révolution mondiale en URSS en avril-mai 1963, Castro obtient du « grand frère » l'engagement d'acheter chaque année la moitié de la production de sucre cubaine. Castro souhaite que l'Union soviétique apporte une aide plus importante au Viêt Nam ou à la révolution en Amérique latine, là où des guérillas procastristes existent malgré l'opposition des partis communistes locaux. La conférence tricontinentale de La Havane en janvier 1966 représente un sommet dans l'influence mondiale du castrisme. Mais l'échec des guérillas, et notamment de celle de Bolivie, où le Che trouve la mort en 1967, conduit Fidel à diminuer l'interventionnisme de Cuba et, lors de son mémorable voyage dans le Chili de l'Unité populaire, en novembre 1971, à mettre en garde les progressistes contre l'impatience révolutionnaire.

Durant la deuxième décennie de la révolution cubaine, dans un contexte d'amélioration de la situation économique et sociale mais aussi des premières mesures prises contre des intellectuels contestataires, Castro envoie des troupes en Angola soutenir le régime marxiste (novembre 1975). Il redécouvre la latino-africanité de Cuba et, à la demande de gouvernements ou de mouvements révolutionnaires, apporte une aide militaire à divers pays, dont la Namibie, le Mozambique et l'Éthiopie. L'ouverture à La Havane, le 3 septembre 1979, du sixième sommet des non-alignés est pour Castro un incontestable succès personnel, même s'il ne parvient pas à faire accepter par tous les délégués ses positions anti-américaines. En Amérique latine, Castro apporte également son aide aux gouvernements amis de Grenade, de Guyana, du Nicaragua et à la guérilla du Salvador, ce qui provoque une forte tension avec les États-Unis de Ronald Reagan au début de 1981. La crise connaît son paroxysme à l'automne 1981. Castro, craignant une invasion de Cuba, mobilise le pays tout entier et fait appel à ses amis de l'extérieur. La peur d'un second Viêt Nam fait reculer Reagan et la crise se dénoue après une rencontre secrète à Mexico, le 23 novembre 1981, entre Alexander Haig et Carlos Rafael Rodriguez : Cuba ne sera pas envahie, la guérilla du Salvador ne recevra plus d'armes cubaines. La page du soutien actif aux révolutions d'Amérique latine paraît alors définitivement tournée pour le Líder máximo, qui se fait en 1985 le porte-parole des pays endettés du tiers-monde en proposant un moratoire de dix à vingt ans. En 1988, ses troupes se retirent d'Angola.

Le Líder máximo face à l'embargo et à l'effondrement de l'URSS

Castro doit faire face également aux difficultés économiques récurrentes qui sont le lot de la révolution depuis 1959. Celles-ci s'expliquent par l'embargo des États-Unis et par la généralisation de la collectivisation dans laquelle le Líder máximo voit la garantie d'une société égalitaire mais qui freine la production. À compter du début de 1980, une libéralisation économique contrôlée est mise en place. Toutefois, la persistance des difficultés tant au niveau de la production que de la consommation et la limitation des libertés politiques et de la liberté d'expression conduisent un nombre croissant de Cubains à souhaiter émigrer aux États-Unis tout proches. Castro accepte les départs de 125 000 personnes en 1980. Émigration et embargo sont au centre de la polémique entre Cuba et les États-Unis depuis le début des années 1960. Les États-Unis ayant encore renforcé l'embargo en 1992, puis en 1994, Castro menace de faciliter à l'extrême les départs. Ce sont alors les États-Unis qui proposent un quota annuel d'immigrés cubains (accord du 9 septembre 1994).

Un autre problème se pose au Líder máximo à partir de la fin des années 1980 : celui de l'évolution de l'URSS. Il est opposé à la politique de perestroïka de Mikhaïl Gorbatchev qui finira en décembre 1991 par amener la disparition de l'URSS. Après cette date, et la cessation de l'aide soviétique, Castro doit tenir compte des pressions internationales en faveur de la démocratisation du régime : en 1993, une Assemblée nationale est élue à bulletins secrets, mais les candidats sont uniques. Toutefois, les signes d'ouverture du régime sont réels tandis que Fidel déploie dans ces années une grande énergie pour retrouver une stature internationale : en 1993, il reçoit le président chinois Jiang Zemin, une visite qui marque un tournant dans les relations sino-cubaines ; en 1996, il est reçu par le pape au Vatican et, après avoir restauré officiellement en décembre 1997 la fête de Noël (après 25 ans d'interdiction), il accueille le souverain pontife à Cuba en 1998, un voyage historique au cours duquel Jean Paul II émet le vœu « que Cuba puisse avec son potentiel magnifique s'ouvrir au monde et le monde s'ouvrir à Cuba » ; en 1999, c'est au tour de Juan Carlos de se rendre à La Havane pour le sommet ibéro-américain et la première visite d'un souverain espagnol depuis des siècles. Castro apparaît aussi aux séances des grands organismes internationaux : à l'Unesco, à Paris, en 1995, comme à l'Organisation mondiale de la santé (OMS), à Genève, en 1998. Il n'est plus le jeune révolutionnaire en treillis des années 1950. La silhouette alourdie, la barbe moins noire, la voix fluette font de lui un personnage plus débonnaire. Mais il reste le chef incontesté du régime et sait toujours mobiliser le sentiment national autour de son célèbre slogan « la patrie ou la mort ».

Malade, il délègue provisoirement en 2006 ses fonctions à son frère, Raúl, son successeur désigné depuis 2001. En 2008, il renonce à solliciter le renouvellement de son mandat à la présidence du conseil d'État et du Conseil des ministres – poste auquel son frère Raúl est élu le 24 février – mais demeure premier secrétaire général du PCC jusqu’en 2011. Il se retire dès lors de la vie politique, tout en restant la figure tutélaire de la révolution, tandis que son frère engage l’île dans la voie d’une libéralisation économique partielle et de la normalisation des relations avec les États-Unis. Il meurt le 25 novembre 2016. L'homme a suscité des haines terribles et un enthousiasme extraordinaire. Le système égalitariste qu'il a édifié à Cuba a rendu au peuple cubain une dignité perdue sous la tutelle nord-américaine. Pédagogue politique hors pair, recordman des discours-fleuves, l'homme est aussi autoritaire et à l'occasion implacable. Même si l'on peut contester le fait qu'il était selon ses dires marxiste depuis 1953, il est pourtant facile de voir la continuité qu'il y a entre sa jeunesse « orthodoxe » de gauche et le communiste qu'il est devenu. Symbole de la révolution dans le tiers-monde, il a joué lui-même et a fait jouer au petit peuple cubain dans la seconde moitié du xxe s. un rôle mondial que ni le passé de l'île ni sa population (5 800 000 habitants en 1953, plus de 11 000 000 en 2005) ne pouvaient laisser prévoir.

Mort et funérailles

Annonce

Le 26 novembre 2016, son frère et successeur Raúl Castro annonce, lors d'une allocution télévisée, la mort à l'âge de 90 ans du « commandant en chef de la Révolution cubaine » survenue la veille au soir à 22 h 29 (heure locale). Il précise que selon les dernières volontés du défunt sa dépouille sera incinérée dès le lendemain aux premières heures de la matinée. Par ailleurs, neuf jours de deuil national sont décrétés par les autorités.

Réactions nationales

Berta Soler, leader des Dames en blanc, indique : « Quand un dictateur meurt, il faut rire, il faut faire la fête ». Le graffeur Danilo Maldonado Machado est arrêté, après avoir écrit sur un mur « Se fue » (« Il est parti »). Il s’est filmé écrivant ces mots puis a mis en ligne une vidéo dans laquelle il appelle les Cubains à sortir dans la rue pour réclamer la liberté. Il a été libéré près de deux mois plus tard le 21 janvier 2017. En mars 2017, Eduardo Cardet, coordinateur national du Mouvement chrétien de libération, est condamné à trois ans de prison après avoir critiqué Fidel Castro, quelques jours après la mort de ce dernier en novembre 2016. Plusieurs millions de Cubains - plus de six millions selon les estimations officielles - participent aux hommages officiels rendus dans les lieux publics à Fidel Castro dans les jours qui suivent sa mort. Dix jours de prohibition de consommation d'alcool ont lieu. 

Réactions des Cubains à l'étranger

Sa sœur Juanita Castro, entrée en dissidence depuis cinquante ans et vivant depuis à Miami, après avoir dénoncé publiquement les dérives du régime castriste, déclare : « Je ne me réjouis de la mort d'aucun être humain et je peux d'autant moins le faire avec une personne de mon sang et portant mon nom. (...) En tant que sœur de Fidel, je ressens en ces moments la perte d'un être humain de mon sang ». Elle annonce néanmoins qu'elle ne se rendra pas à Cuba pour les funérailles de son frère, dénonçant ainsi les rumeurs sur son éventuelle présence. Elle affirme en outre qu'elle n'avait pas l'intention de retourner un jour sur l'île. Pour Zoé Valdés, un tyran est mort mais un autre lui succède avec Raùl Castro. Le combat pour la liberté et la démocratie, contre la dictature militaire, doit continuer. 

Réactions internationales

Sa mort conduit à des déclarations de divers chefs d'État. Ainsi, Donald Trump a tweeté « Fidel Castro est mort ! » alors que Barack Obama a considéré que « l'Histoire jugera l'impact énorme de Fidel Castro ». Pour la Maison-Blanche, « Nous tendons une main d'amitié au peuple cubain. Nous savons que ce moment inspire aux Cubains — résidents à Cuba et aux États-Unis — de profondes et puissantes émotions, rappelant les innombrables manières dont Fidel Castro a changé le cours de la vie des personnes, des familles et de la nation cubaine. L'histoire retiendra et jugera l'immense influence de cette personnalité singulière sur les gens et le monde autour de lui. » Pour le président de la République populaire de Chine Xi Jinping, « Le peuple chinois a perdu un camarade bon et sincère ». Pour Vladimir Poutine, « Cet homme d’État émérite est à juste titre considéré comme le symbole d’une époque de l’Histoire moderne du monde ». Pour Mikhaïl Gorbatchev, « Fidel a résisté et a fortifié son pays au cours du blocus américain le plus dur, quand il y avait une pression monumentale sur lui et il a pu mener son pays sur la voie du développement indépendant ». 

Pour le Premier ministre indien Narendra Modi, il était « l'une des personnalités les plus iconiques du XXe siècle ». D'après le Premier ministre slovaque Robert Fico dont l’État préside à ce moment l'Union européenne, « Cuba n'a jamais menacé quiconque et ne veut que vivre sa propre vie. Nombreux sont ceux qui à tort ont haï et continuent de haïr Cuba pour son courage ». Pour le Premier ministre canadien Justin Trudeau, les Canadiens « s’associent au peuple cubain dans le deuil » après la mort de Fidel Castro et « la perte d’un leader remarquable ». Pour Mohammad Javad Zarif, ministre iranien des Affaires étrangères, il était « une personnalité unique qui a combattu contre le colonialisme et l'exploitation », « un modèle des luttes pour l'indépendance des nations opprimées ». Pour Nicolás Maduro, « Tous les révolutionnaires du monde, nous devons poursuivre son héritage et sa bannière d’indépendance, de socialisme, de patrie humaine ». 

Deuil et funérailles

Au cours des neuf jours de deuil national, les cendres de Fidel Castro ont parcouru 13 des 15 provinces cubaines, avant qu'il ne soit inhumé dans la plus stricte intimité au cimetière Santa Ifigenia à Santiago de Cuba, le berceau de la révolution castriste situé dans l’est du pays. Sa sépulture, située à quelques mètres de celle de José Martí, le père de l’indépendance cubaine, se présente sous la forme d'un simple bloc de granit de 2,5 mètres de haut, sur lequel fut apposé une plaque de marbre portant l'inscription « Fidel ». Par ailleurs, Raul Castro a annoncé qu'aucun monument ni statue ne sera édifiée à la mémoire de son frère, expliquant que « le leader de la révolution rejetait toute manifestation du culte de la personnalité […] jusque dans ses dernières heures ». 

Castro Fidel

Famille

Ramón Castro Ruz (1924 – 2016) est le frère aîné de Fidel Castro et de Raúl Castro. Sa sœur cadette, Juanita Castro, après avoir soutenu la révolution castriste contre le dictateur Batista, déclare avoir changé de point de vue après les exécutions d'opposants ordonnées par Fidel : « J'ai commencé à perdre mes illusions en voyant tant d'injustice ». Elle s'exile aux États-Unis en 1964 et indique en octobre 2009 avoir travaillé pour la CIA de 1961 à son départ de Cuba.

Épouse et maîtresses

Fidel Castro se marie avec Mirta Díaz-Balart le 12 octobre 1948. C'est une étudiante en philosophie issue d'une famille aisée, elle sera la mère de Fidel Castro Díaz-Balart, dit Fidelito (1949-2018), physicien nucléaire. Le couple divorce en 1954. Natalia Revuelta est une Cubaine, ancienne maitresse de Fidel Castro dans les années 1950 alors que ce dernier est marié avec Mirta Díaz-Balart. Ils ont ensemble une fille, Alina Fernández. Après une liaison en 1955 avec la créole Maria Laborde, militante du Mouvement du 26 Juillet, il a un fils, né en 1956, Jorge Ángel Castro Laborde. Marita Lorenz a une liaison avec Fidel Castro en 1959, à l'âge de 19 ans. Pendant près de 9 mois elle vit avec Fidel dans la suite 2408 du Hilton et affirme avoir eu un enfant de son amant, mais il lui aurait été retiré après son accouchement alors qu'elle était dans le coma à la suite d'un empoisonnement. Celui-ci porterait le nom d'Andres Vazquez. Après avoir quitté Cuba, elle rejoint les anti–castristes et retourne à Cuba pour tuer son ancien amant. Mais elle retombe sous son charme et renonce à son projet. Celia Sánchez participe à la révolution de 1959 et restera aux côtés de Fidel jusqu'à sa mort en 1980. Dalia Soto del Valle fréquente Fidel Castro depuis les années 1960. À partir des années 1980 elle vit à ses côtés jusqu'à la fin de sa vie, ils ont cinq fils : Alejandro, Alex, Antonio, Alexis et Angel. Dans un ouvrage autobiographique paru en 2018, Évelyne Pisier a déclaré avoir commencé en 1964 une liaison de quatre ans avec Fidel Castro.

Enfants

Fidel Castro Díaz-Balart, Fidelito, né le 1er septembre 1949, suit des études à l'université d'État de Moscou et à l’Institut d’énergie atomique Kourtchatov. Il épouse alors Natacha Smirnova, ils ont trois enfants. De retour à Cuba, Fidel Castro lui confie la construction de la centrale nucléaire de Juragua, à Cienfuegos. Les travaux sont interrompus après la dissolution de l'URSS. En 1992, son père le démet de ses fonctions. Il se suicide le 1er février 2018. Alina Fernández, une des filles naturelles de Fidel Castro, a fui Cuba en 1993 et ne cesse de s'opposer publiquement à son père et à sa politique. Elle est installée depuis 2001 à Miami. Au total, au moins six membres de sa famille se sont installés à Little Havana, le quartier cubain de cette ville : sa sœur, deux de ses filles et trois de ses petits-enfants, qui mènent, en général, une vie loin des médias. Antonio Castro Soto del Valle, Tony pour ses proches, est chirurgien orthopédique et président de la fédération cubaine de baseball. Il serait le fils préféré de Fidel. 

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