Revue de presse de l'Histoire - La Seconde guerre mondiale le cinéma les acteurs et les actrices de l'époque - les périodes de conflits mondiales viètnamm corée indochine algérie, journalistes, et acteurs des médias
Dès le début de l'occupation, un agent allemand d'envergure aussi habile qu'audacieux, Pfanstiel, né le 11 septembre 1901 à Uetersen (Allemagne), dirige à Paris un bureau de renseignements et
travail d'une part avec la Gestapo, un capitaine SS, et divers services allemands et d'autre part avec de nombreux informateurs français régulièrement ou occasionnellement appointés.
Indépendamment du travail d'information auquel il se consacre ainsi que de l'oeuvre de propagande et de démoralisation à laquelle il contribue, Pfanstiel de même que certains de ses
collaborateurs, est notamment responsable de nombreuses perquisitions (il en avouera une cinquantaine effectuées chez des français et de l'arrestation, la torture, la déportation, ou la mort de
divers patriotes). Pfanstiel présicera qu'un seul rapport d'un de ses agents nommé Picard avait amené l'arrestation de 18 personnes.
Pfanstiel, qui, longtemps avant la guerre, ainsi qu'en témoignera Offo Abetz, avait été compromis dans une affaire
d'homo-sexualité à Hambourg d'où il avait du s'enfuir précipitamment, est arrivé en France le 3 avril 1926. De 1926 à 1934 il exerce divers métiers, son activité à cet égard est déjà des plus
suspectes au yeux des autorités françaises, car il fait de nombreux voyages dans les pays étrangers : Suisse, Belgique, Hollande, Angleterre, Allemagne. Il faut ici préciser que dès 1936,
Pfanstiel entretenait des relations avec des Français qui depuis, se sont révélés des collaborateurs et qu'en outre il organisait la nuit à son domicile, des réunions d'une dizaine de personnes
et au cours desquelles des notes étaient tapées à la machine à écrire. Puis les visiteurs s'en allaient séparément et a intervalles espacés. Pfanstiel déclarera s'être occupé successivement de
critique d'art, de commerce de tableaux, d'importation de boyaux.
En 1931, il aurait été pendant trois mois ouvrier imprimeur. Puis un homme politique français le chage d'écrire sur le bi-méttalisme un ouvrage que Pfanstiel n'ayant aucune compétence en la
matière aurait fait composer par un clerc de notaire auquel il aurait remis la moitié de la somme de 50.000 francs que lui même avait perçue pour le travail demandé. Il aurait dans les mêmes
conditions, fait faire d'autres ouvrages traitant de questions d'ordre économique ou monétaire. En 1937, il fait des traductions d'ouvrages allemands en français et d'ouvrages français en
allemand.
C'est ainsi qu'il traduisit l'ouvrage du Général Ludendorff « la Guerre totale » et « Un choix des discours de Hitler ». Il place chez un éditeur frnçais un livre de Darre, ministre de
l'Agriculture d'Allemagne intitulé « La Race ». D'autre part, il place en Allemagne l'ouvrage de l'écrivain collaborateur Louis Ferdinand Céline « Bagatelles pour un massacre ». Chaque fois que Pfanstiel
termine la traduction d'un livre allemand, il en adressait un exemplaire dédicacé à l'Ambassadeur d'Allemagne, le Comte Welzeck. En 1938, Pfanstiel s'inscrit au foyer Allemand de Paris.
En juin 1939, prévoyant la guerre, Pfanstiel part en Allemagne ou sa famille alla le rejoindre. Puis, comme tant d'agents allemands, il revient en France très peu de temps après l'armistice. En
Allemagne, grâce à l'appui de Otto Abetz, il entre au service de l'information allemande dépendant du Ministère des Affaires étrangères. Il écrit en français cinq brochures de propagande
intitulée de Kerillis, Paul Reynaud, Georges Mandel. Les deux cents familles Albert Sarraut. Il écrit également pour le compte de l'éditeur du parti nazi une
brochure intitulée : « La France trahie » par laquelle, dit-il, il voulait prouver la désagrégation de notre pays et prévoyait la victoire de l'Allemagne. Peu de temps après l'armistice, le
Ministre Rosenberg lui propose de travailler aux appointements de 600 marks dans un centre d'information sur les Questions juives et Maçonniques qui, sur l'ordre de Hitler avait été créé à
Paris.
C'est dans ses conditions que le 19 juillet 1940 Pfanstiel s'installe de nouveau à Paris. En liaison avec la police allemande et divers Services de renseignements allemands Pfanstiel dirige 4
Square Rapp le service allemand des organisations dissoutes. Toujours armé, disposant de deux automobiles, ayant sous ses ordres plusieurs collaborateurs allemands il emploie indépendamment une
équipe d'hommes de main, un vaste réseau d'indicateurs français qui venaient plus ou moins régulièrement lui apporte des renseignements divers, notamment sur l'activité des résistants ou des
hommes politiques ayant appartenu à des Associations dissoutes.
Ces agents sont soit appointés mensuellement, tel le Colonel Bordage, Picard, etc... soit rémunérés suivant l'importance des affaires procurées tel Mangin-Bocquet, du barreau de Paris et les
rapports manuscrits qu'ils établissent sont transmis au service de police allemande 82 avenue Foch pour être traduits et utilisés. Mais l'activité de Pfanstiel ne s'arrête pas là, il partique
également le vol de tableaux qu'il envoie en Allemagne, lors des dernier jours de l'occupation Pfanstiel enverra outre des tableaux, les archives de son service en Allemagne. Il est néanmoins
arrêté en 1945 et placé sous mandat de dépôt par la justice française.