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Revue de presse de l'Histoire - La Seconde guerre mondiale le cinéma les acteurs et les actrices de l'époque - les périodes de conflits mondiales viètnamm corée indochine algérie, journalistes, et acteurs des médias

Kieffer Philippe

Philippe Kieffer, né à Port-au-Prince (Haïti) le 24 octobre 1899 et mort à Cormeilles-en-Parisis le 20 novembre 1962, est un officier de la Marine nationale française et Compagnon de la Libération. Durant la Seconde Guerre mondiale, il a créé et commandé le 1er bataillon de Fusiliers Marins Commandos, connus a posteriori sous le nom des Commandos Kieffer, qui ont courageusement combattu lors du débarquement de Normandie

Kieffer Philippe
Avant-guerre

Marie-Joseph-Charles-Philippe Kieffer naît à Haïti d'une famille catholique d'origine alsacienne. Son père avait fui l'annexion et s'était installé en Haïti où il avait épousé une Anglaise. Le couple aura quatre enfants, dont Philippe, né le 24 octobre 1899. Philippe Kieffer passe ensuite ses années de lycée à Jersey. Il poursuit ses études aux États-Unis et est diplômé d'une haute école de commerce à Chicago. Il devient directeur de banque, d'abord à Haïti où il se marie et où naissent ses deux premiers enfants. Il y est codirecteur de la Banque nationale de la République d’Haïti ainsi que secrétaire de la chambre de communication. 

Il revient en France en mars 19393 pour y rejoindre sa famille. Malgré son âge (40 ans), il se présente comme volontaire. D'abord sous-lieutenant, interprète militaire dans l'armée de terre, il entre dans la Marine le 10 septembre 1939 comme quartier-maître secrétaire auprès de l'amiral Nord. Après la défaite de la France, l'enseigne de vaisseau Kieffer répond à l'appel du général de Gaulle en partant pour le Royaume-Uni dès le 19 juin 1940. Il s'engage dans les Forces navales françaises libres le jour de leur création, le 1er juillet 1940 comme « officier de réserve interprète et du chiffre (ORIC) ». Impressionné par les méthodes des commandos britanniques, il constitue en 1942 la « Troop 1 » des Commandos français avec une vingtaine de volontaires, dans les environs de Portsmouth. En 1943, le 1er Bataillon (1er B.F.M.C) est fort de Trois Troops la no 1, la no 8 du capitaine Trepel — qui disparaît au cours d'un raid nocturne — et la Troop d'Appui (K-Guns).

C'est au redoutable centre d'entraînement commando d'Achnacarry en Écosse que ces hommes sont formés et reçoivent le fameux béret vert. En mai 1944, quelques semaines avant le Débarquement, ils reçoivent leur propre insigne : écu de bronze chargé du brick de l'aventure et barré du poignard des commandos avec dans le coin senestre la croix de Lorraine et souligné d'une banderole portant l'inscription « 1er Bllon (bataillon) F.M.Commando ». Ils le porteront sur le béret vert « à l'anglaise » c'est-à-dire sur le bord gauche relevé. Le dessin est dû à l'un d'entre eux, le caporal Maurice Chauvet. Appréciant à leur juste valeur les qualités des Français, les Britanniques incorporent le bataillon au sein du Commando no 4 de la Brigade des Forces spéciales. Il aura l'honneur suprême de débarquer le premier en France au Jour J. 

1944

Promu lieutenant de vaisseau, puis capitaine de corvette à la veille du Jour J, Kieffer débarque le 6 juin en Normandie à la tête de ses hommes du 1er bataillon de fusiliers marins commandos fort de deux Troops de combat et d’une 1/2 Troop d’appui (K-Guns), en tout 177 hommes. Ils débarquent sur la plage Sword à Colleville-Montgomery, malgré des pertes significatives — en tout pour le 6 juin : deux officiers et huit hommes tués plus des blessés — ils s’emparent d’une pièce de 50 mm encuvée qui avait mis à mal la péniche LCI 523 (1re Troop), puis de l'ex-casino de Riva-Bella avant de s’enfoncer dans les terres par Colleville et Saint-Aubin-d'Arquenay pour faire jonction à Pegasus Bridge (Bénouville) avec les Airborne britanniques de la 6e DAP. Ils y arrivent vers 16 h 30.

Kieffer sera blessé deux fois ce jour-là. Au soir du 6 juin, le 1er B.F.M.C. aura perdu presque 25 % de ses effectifs. Il occupe alors les lisières du Plain vers 20 h. Au cours de la dure campagne de Normandie, les commandos restent en première ligne (secteur Le Plain - Amfreville) et combattent jusqu’au 27 août 1944, puis le bataillon est recomplété en Grande-Bretagne pour de futures missions. En novembre 1944, le 1er BFMC est débarqué sur l’île de Walcheren en Hollande et s’empare en combattant de Flessingue, dans le cadre d’une opération combinée alliée avec les commandos britanniques dans le but de dégager les accès du port d'Anvers. 

Après la guerre

La guerre finie, Philippe Kieffer quitte l’armée avec le grade de capitaine de corvette et est élu conseiller général d'Isigny-sur-Mer (Calvados) en septembre 1945. Il en démissionne le 2 juin 1946 après son échec aux élections législatives. Il est également conseiller municipal de Grandcamp-les-Bains (Calvados) où il possède une résidence, non loin des lieux du débarquement. Membre de l'Assemblée consultative en 1945, il quitte la politique à la suite de son échec aux législatives de juin 1946. Revenu à la vie civile, il part pour l'Allemagne en tant que représentant de l'Agence interalliée des réparations. En 1950, il s'installe avec sa famille à Cormeilles-en-Parisis (actuel Val-d'Oise) et entre au service de l'OTAN. En 1954, il est promu capitaine de frégate de réserve. En 1962, il est conseiller sur le film Le Jour le plus long. Atteint d'hémiplégie, il meurt cette même année dans sa maison de Cormeilles-en-Parisis et est inhumé à Grandcamp-les-Bains. Son livre de souvenirs, Béret vert, paru en 1948, est un classique du genre. 

Distinctions
  • Commandeur de la Légion d’honneur le 22 novembre 1955 Sa croix de chevalier lui a été remise le 29 mai 1945 dans la cour du ministère de la Marine.
  • Compagnon de la Libération - décret du 28 août 1944 (croix no 828)
  • Croix de guerre 1939-1945 (6 palmes de bronze et 1 étoile de bronze)
  • Croix du combattant
  • Médaille commémorative des services volontaires dans la France libre (1940)
  • Médaille commémorative de la guerre 1939-1945 avec agrafes « France », « Grande-Bretagne », « Libération », « Allemagne »
  • Médaille de la France libérée
  • Insigne des blessés militaires (blessé le 6 juin 1944, évacué le 8 juin)
  • Médaille d'honneur pour acte de courage et de dévouement (bronze)
  • Médaille de la jeunesse et des sports (argent)
  • Membre de l’ordre de l'Empire britannique (MBE)
  • Military Cross britannique (MC), remise le 16 juillet 1944 par le maréchal britannique Bernard Montgomery
  • 1939-45 Star britannique
  • France and Germany Star britannique
  • Defence Medal 1939-45 britannique
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