Tiberi Jean

Publié le par Roger Cousin

Jean Tiberi, né le 30 janvier 1935 à Paris (5e), est un magistrat et homme politique français, maire de Paris de mai 1995 à mars 2001.

 

Tiberi Jean

Membre de l'UDR, du RPR puis de l'UMP, il est député de la 2e circonscription de Paris de 1968 à 2012 et maire du 5e arrondissement de Paris de 1983 à 1995 et de 2001 à 2014. D'ascendance corse mais né à Paris, Jean Tiberi effectue sa scolarité au collège Sainte-Barbe, dans le 5e arrondissement de Paris, puis poursuit des études supérieures en faculté de droit et devient magistrat. Substitut à Metz et à Meaux, il est nommé juge à Beauvais puis détaché à la chancellerie. Il est marié avec Xavière, née Xavière Casanova, dont il a eu un fils, Dominique Tiberi. Jean Tiberi commence sa carrière politique en adhérant à l'Union gaulliste de René Capitant, formation dite de gaullistes de gauche, et est élu en 1965 au conseil municipal de Paris ainsi que député suppléant de René Capitant. À l'entrée de ce dernier au gouvernement le 30 juin 1968, Jean Tiberi occupe son siège de député gaulliste de Paris puis est élu sous son nom propre aux élections législatives de 1973.

Jean Tiberi rejoint le RPR lors de sa fondation en 1976, et devient proche de Jacques Chirac dans le gouvernement duquel il occupe les fonctions de secrétaire d'État auprès du Ministre de l'Agriculture et auprès du ministre de l'Industrie et de la Recherche, chargé des industries alimentaires du 12 janvier 1976 au 25 août 1976. Après l'élection de Jacques Chirac à la mairie de Paris en 1977, il devient son suppléant dans le 5e arrondissement puis son premier adjoint. Il est enfin élu maire du 5e arrondissement sans discontinuer aux élections municipales de 1983, 1989, 1995, 2001, 2008. Parallèlement, il est élu député de la 2e circonscription de Paris (nommée 3e jusqu'en 1986) à l'ensemble des élections législatives de 1973 à juin 2007 compris. En décembre 1974, Jean Tiberi vote la loi dépénalisant l'avortement, dite « loi Veil » qui est promulguée le 17 janvier 1975.

Jean Tiberi a occupé les fonctions de Maire de Paris de mai 1995 à mars 2001 à la tête d'une coalition RPR-UDF-Démocratie libérale. Candidat à sa propre succession, il a été battu en mars 2001 par la liste PS-Verts-PCF menée par Bertrand Delanoë. Lorsqu'il était maire de Paris, ses fonctions de maire du 5e arrondissement ont été exercées par Jean-Charles Bardon. Aux élections législatives de juin 2012 il n'est pas candidat. Jean Tiberi est proposé par Jacques Chirac comme candidat du RPR à la mairie de Paris, de préférence à Jacques Toubon, alors maire du 13e arrondissement de Paris. À la suite d'une campagne courte (mai-juin 1995), les listes RPR-UDF remportent 14 des 20 arrondissements parisiens et élisent donc Jean Tiberi comme maire de Paris et président du Conseil général du département de Paris.

La mandature de Jean Tiberi au Conseil de Paris est caractérisée par l'assainissement fiscal de la Ville à partir de 1997. Le début de mandat avait été marqué par la chute des droits de mutation en raison de la crise immobilière et le recours à l'emprunt. Le taux d'exécution du budget 1996 n'avait ainsi pas dépassé 60 % des crédits votés alors que le budget social, particulièrement élevé à Paris, augmentait de 3 % chaque année au détriment de l'investissement. Cependant, grâce notamment à la reprise de l'immobilier, le taux d'endettement par habitant atteignait son plus bas niveau mesuré en 2000. Converti par ailleurs à un nouvel urbanisme plus convivial, de nombreux lieux de conflits débutés sous la mandature précédente s'apaisent suite à la modification par Tiberi de nombreux projets comme la ZAC Maillot, la Zac Moskova, la rénovation du faubourg Saint-Antoine ou la ZAC Pajol.

Parmi ses principales contributions, on peut noter :

  • l'augmentation du nombre de couloirs de bus protégés et non protégés, Jean Tiberi ayant notamment promis de réduire la circulation automobile de 5 à 10 % d'ici la fin de sa mandature8 ;
  • le lancement en 1996 d'un plan Vélo et la création d'un réseau de pistes cyclables ;
  • l'inauguration de la passerelle de Solférino reliant la rue de Solférino au Jardin des Tuileries ;
  • le lancement des études préliminaires pour un projet de tramway à la périphérie de la capitale, dont l'idée sera reprise et fortement modifiée pour devenir le tramway des Maréchaux ;
  • l'ouverture des voies sur berge le dimanche aux piétons ;
  • l'adaptation des schémas directeurs et prise en compte accrue des maires d'arrondissements et des habitants dans les projets d'aménagements des ZAC Rive Gauche, Pajol et Maillot.

Un an avant la fin de sa mandature, le RPR, présidé par Michèle Alliot-Marie, décide d'organiser une procédure permettant la désignation éventuelle d'autres candidats que Jean Tiberi. Philippe Séguin, député-maire d'Épinal devient le candidat officiel du RPR allié à Démocratie libérale et l'UDF. Jean Tiberi maintient cependant sa candidature, protestant contre le fait qu'il n'y ait pas eu de primaires au sein de son parti, et présente des listes dans tous les arrondissements. Au soir du premier tour en mars 2001, les listes RPR-UDF-DL de Philippe Séguin arrivèrent devant celles de Jean Tiberi dans 18 des 20 arrondissements. Philippe Séguin refusa toute fusion avec des équipes dont il jugeait la fréquentation sulfureuse. Au soir du second tour, avec près de 51 % des suffrages (dont 35 % pour les listes de Philippe Séguin), la droite est finalement devancée en nombre de sièges par la liste de la gauche plurielle conduite par Bertrand Delanoë (12 arrondissements contre 8).

Jean Tiberi remporta 12 sièges au Conseil de Paris, ainsi que la mairie du 5e arrondissement tandis que son adjoint aux Finances, Jean-François Legaret, s'imposait dans le 1er arrondissement. À la fin de l'année 2002, Philippe Séguin se retirait de la politique, permettant à terme le regroupement du groupe des conseillers de Paris RPR-DL avec les tiberistes dans celui de la nouvelle UMP. L'actuel mandat de député de Jean Tiberi a été obtenu en juin 2007 grâce à sa réélection au second tour face à la candidate PS Lyne Cohen-Solal avec 52,66 % des suffrages exprimés. Son mandat actuel de maire du 5e arrondissement a été obtenu en mars 2008 aux élections municipales en recueillant au deuxième tour 45 % des suffrages exprimés contre 44,1 % pour Lyne Cohen-Solal (PS) et 10,9 % pour Philippe Meyer (MoDem). La permanence politique de Jean Tiberi a par ailleurs été exclue, en avril 2009, par la mairie de Paris, du local qu'elle occupait pour défaut de paiement de son loyer.

Sur proposition de Christine Lagarde et contre l’avis de la commission d’évaluation, son fils Dominique, qui est aussi son 5e adjoint à la Mairie du 5e arrondissement, est nommé le 20 janvier 2011 contrôleur général économique et financier au ministère de l’Économie. Le vendredi 23 décembre 2011 le Conseil d’État annule cette nomination. Jean Tiberi est également membre du comité d'honneur du Mouvement initiative et liberté (MIL), organisation d'inspiration gaulliste formée en 1981. Le 7 octobre 2012, il annonce qu'il soutient François Fillon lors du congrès pour la présidence de l'UMP. Une première procédure judiciaire a concerné à partir de 1999 son rôle en tant que président de l'Office public d'aménagement et de construction (OPAC) des HLM de Paris dans le contournement des procédures légales d'appel d'offres et des marchés des HLM parisiens et dans le financement occulte du RPR. Cette affaire s'est terminée en 2005 par un non-lieu.

En tant que maire du 5e arrondissement de Paris, Jean Tiberi a été suspecté à partir de 1997 d'avoir organisé à compter de 1989 un système de fraude électorale. L'instruction dans l'Affaire dite des faux-électeurs du 5e arrondissement a débuté à la suite d'une plainte de son adversaire PS dans l'arrondissement, Lyne Cohen-Solal, qui dénonçait des centaines inscriptions fictives de faux-électeurs à différentes adresses de l'arrondissement ou des radiations douteuses sur les listes électorales de l'arrondissement lors des élections municipales de juin 1995 et des législatives de mai-juin 1997. Le 14 février 2008, les juges d'instruction chargés de l'enquête sur les faux électeurs du 5e arrondissement de Paris ont, sans attendre le réquisitoire du parquet, décidé de renvoyer Jean Tiberi, son épouse Xavière et neuf autres prévenus devant le tribunal correctionnel de Paris. Le procureur requiert alors contre Jean Tiberi une peine d'inéligibilité d'une durée de cinq ans, un an de prison avec sursis, ainsi que 10 000 euros d'amende. Le Conseil constitutionnel, saisi en 2000 pour vérifier la légalité l'élection de Jean Tiberi en 1997, avait par ailleurs reconnu l'existence de manœuvres frauduleuses en considérant toutefois qu'elles n'étaient pas en mesure d'avoir modifié le résultat de l'élection.

Le 27 mai 2009, la 16e chambre du tribunal correctionnel de Paris a rendu son jugement et condamné Jean Tiberi, à 10 mois de prison, 10 000 euros d’amende et 3 ans d’inéligibilité. Le parquet avait requis 12 mois de prison avec sursis, 10 000 euros et cinq ans inéligibilité, la peine maximale pour les « atteintes à la sincérité d’un scrutin par les manœuvres frauduleuses » étant d’un an de prison et 15 000 euros d’amende. Jean Tiberi a fait appel de ce jugement. Le 12 mars 2013, la cour d'appel de Paris confirme le jugement précédent et condamne Jean Tiberi, à 10 mois de prison avec sursis, 10 000 euros d’amende et 3 ans d'inéligibilité. Il dépose la même semaine un pourvoi en cassation. Cela suspend sa peine et donc l'autorise à se présenter aux élections municipales de 2014.

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