Collection Simon Bauer
La collection Simon Bauer comprenait 93 œuvres de l'école impressionniste. Rassemblée à Paris par le collectionneur d'art français et juif Simon Bauer (1862-1947), elle fut volée en octobre 1943 par le régime de Vichy. Depuis la Libération de la France, quelques-unes des toiles réapparaissent à l'occasion de ventes aux enchères ou d'expositions dans des musées.
Né en 1862, Simon Bauer a fait fortune dans la chaussure, jusqu'à devenir chef d'entreprise. Il revend son affaire à l'âge de 40 ans, après quoi il se met à voyager et à acheter des tableaux. Sa collection compte plus de 90 œuvres selon l'inventaire établi par les autorités au moment de la spoliation, le 10 octobre 1943. Parmi ces tableaux, on dénombre 11 Pissarro, 4 Sisley, 4 Boudin, 1 Degas et 1 Berthe Morisot. La vente est confiée à un marchand désigné par le Commissariat général aux questions juives. L'année suivante, à l’été 1944, Simon Bauer est interné au camp de Drancy.
Il est sauvé de la déportation par une grève des cheminots. Dès son retour de Drancy, en septembre 1944, Simon Bauer tente de récupérer les toiles qui lui ont été volées, mais sans grand succès : si quelques-unes sont conservées au musée du Jeu de Paume, à Paris, la plupart ont disparu. Après la mort du collectionneur, en 1947, son petit-fils, Jean-Jacques Bauer, entreprend des recherches à son tour. En 1965, il parvient à localiser deux Pissarro mais ne peut en obtenir la restitution.
Il continue son enquête pendant cinquante ans, encouragé par quelques réussites et, à partir de 2013, par la découverte du « trésor de Munich » détenu par Cornelius Gurlitt. Ainsi a-t-il retrouvé la trace des deux tiers de la collection, mais lui-même et sa famille n'en recouvrent la propriété que dans de rares cas. Au mois de mai 2017, l'un des Pissarro (une gouache intitulée La Cueillette des pois, datée de 1887) réapparaît lors d'une exposition au musée Marmottan, après un parcours souterrain d'un demi-siècle.