Partiya Yekîtiya Demokrat (PYD)
Le Parti de l'union démocratique (Partiya Yekîtiya Demokrat, PYD), est un parti politique kurde syrien. Son dirigeant est Salih Muslim. D'orientation socialiste démocratique et apoïste, il est considéré comme la branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Il revendique actuellement le contrôle du Kurdistan syrien, devenu le Rojava, entité fédérale en 2016.
Il est fondé en 2003 par Salih Muslim. Le parti ne connaît une notoriété qu'à partir de la guerre civile syrienne, devenant un acteur clé dans la lutte contre Daech, lui permettant d'avoir un statut militaire et diplomatique important, notamment après la libération de Kobané. Le 12 juillet 2012, le Conseil national kurde et le Parti de l’union démocratique ont signé un accord d'union dans une structure commune, le Conseil suprême kurde. Cependant, le PYD s'est vite trouvé en position dominante dans le Conseil suprême ; en décembre 2013-janvier 2014, le Gouvernement régional du Kurdistan irakien a même fermé brièvement la frontière entre les deux pays pour forcer le PYD à rendre une partie de ses pouvoirs au CNK.
Le Conseil Suprême Kurde est dissous à la fin de l'année 2015 en raison des dissensions entre forces ocälanistes et forces barzanistes. Ces dernières se rapprochent de la Turquie d'Erdogan qui a déclaré la guerre au PKK ainsi qu'au PYD, allant même jusqu'à bombarder des positions des YPG à l'été 2016. Ceux-ci ont tourné le dos à Barzani et se sont rapprochés de différentes milices anti-Daesh issues de tribus arabes, turkmènes, syriaques et autres peuples, ainsi que d'opposants au gouvernement Assad qui ont tourné le dos à l'Armée Syrienne Libre, afin de fonder les Forces Démocratiques Syriennes. Les barzanistes attribuent également au PYD une part de responsabilité dans l'attentat commis par Daesh à Qamichli, en raison d'une prétendue négligence.
Le parti dispose de deux branches armées connue sous les noms d'Unités de protection du peuple (YPG) et d'Unités féminines de protection (YPJ). En décembre 2012, l'YPG était organisée en huit brigades, représentant ensemble plus de 40 000 combattants.
Selon Salih Muslim, l'objectif du parti n'est pas l'indépendance du Kurdistan syrien mais une autonomie dans un État fédéral. Le PYD est considéré comme étant la branche syrienne du PKK turc. Il est toutefois indépendant de celui-ci et s'administre de façon autonome. Le parti est considéré comme terroriste par la Turquie au même titre que le PKK. Il bénéficie au contraire du soutien militaire des États-Unis, qui voit en lui un allié contre l'État islamique dans le cadre de la guerre syrienne. Le PYD n'est pas enregistré officiellement en tant que parti politique syrien du fait que la Constitution d'avant 2012 ne permet pas la fondation de partis sans autorisation au préalable du gouvernement. Le PYD accuse le Conseil national syrien (CNS) d'être un pantin de la Turquie.
En 2006, à la mort de l'anarchiste américain Murray Bookchin, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) s'engage à fonder la première société basée sur un confédéralisme démocratique inspiré des réflexions du théoricien de l’écologie sociale et du municipalisme libertaire. Le 6 janvier 2014, les cantons du Rojava, dans le Kurdistan syrien, se fédérent en communes autonomes. Elles adoptent un contrat social qui établit une démocratie directe et une gestion égalitaire des ressources sur la base d’assemblées populaires.
C’est en lisant l’œuvre prolifique de Murray Bookchin et en échangeant avec lui depuis sa prison turque, où il purge une peine d’emprisonnement à vie, que le dirigeant historique du mouvement kurde, Abdullah Öcalan, fait prendre au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) un virage majeur pour dépasser le marxisme-léninisme des premiers temps. Le projet internationaliste adopté par le PKK en 2005, puis par son homologue syrien, le Parti de l’union démocratique (PYD), vise à rassembler les peuples du Proche-Orient dans une confédération de communes démocratique, multiculturelle et écologiste.