Kast José Antonio
José Antonio Kast Rist, né le 18 janvier 1966 à Santiago, est un homme d'affaires et homme politique chilien.
José Antonio Kast est issu d'une famille allemande ayant immigré au Chili après la Seconde Guerre mondiale. Son père a servi comme officier de la Wehrmacht pendant ce conflit et était inscrit au Parti nazi. Il est le plus jeune d'une famille de neuf enfants ; son frère, Miguel Kast, a été ministre et directeur de la Banque centrale du Chili sous le régime militaire. Il est père de neuf enfants. Son neveu, Felipe Kast, a été ministre sous le gouvernement de Sebastián Piñera.
Après avoir étudié le droit à l'université pontificale catholique du Chili, il fonde en 1991 un cabinet d'avocats, dont il se retire en 2002. Il est également directeur dans les années 1990 d'une société immobilière appartenant à sa famille. En 2019, Kast est accusé d'avoir transféré des sommes d'argent à plusieurs entreprises au Panama, un paradis fiscal, sans les avoir déclarés. Il reconnaît l'existence de ces entreprises, mais nie en être le propriétaire, déclarant que les entreprises appartiennent à son frère, Christian. Il défend le droit d'investir à l'étranger. Il est multimillionnaire en dollars.
Débuts
José Antonio Kast milite au sein du mouvement grémialista au cours de ses études universitaires et apparaît lors du référendum chilien de 1988 dans le clip de la campagne pour le « oui » (à la continuité de Pinochet en tant que président).
Député UDI
Kast est élu député en 2002 sous l'étiquette de l'Union démocrate indépendante (UDI) et préside le groupe parlementaire du parti de 2008 à 2011.
Élection présidentielle de 2017
Il quitte l'UDI en 2016 afin de se porter candidat à l'élection présidentielle de 2017. Il défend des positions conservatrices sur les questions de société et néolibérales en matière économique, tout en se réclamant de l’héritage du dictateur Augusto Pinochet. Il arrive en quatrième position du premier tour avec 7,9 % des voix exprimées, réalisant ses meilleurs scores auprès des milieux militaires et des catégories sociales supérieures.
Élection présidentielle de 2021
En 2019, il crée le Parti républicain. Candidat à l'élection présidentielle de 2021, il réalise une percée dans les sondages à quelques semaines du premier tour, bénéficiant de la mauvaise campagne du candidat de la droite libérale Sebastián Sichel, affaibli par les affaires de corruption touchant sa coalition et l’impopularité du président Sebastián Piñera, et de la radicalisation d'une partie de l'électorat de droite en réaction au mouvement de protestation sociale de 2019-2020 et à l'afflux de migrants venus de Colombie, d’Haïti et du Venezuela. Cherchant à rassembler au-delà de l'extrême droite, Il tient un discours moins radical qu'en 2017, notamment en cessant de se présenter comme l'héritier du général Pinochet.
José Antonio Kast fait de la lutte contre la criminalité et l’immigration deux des points forts de son programme. Il propose d'autoriser le port d'armes pour les civils et le droit de tirer sur les cambrioleurs. Il se prononce en faveur de l’amnistie des militaires condamnés pour des tortures ou assassinat commis sous la dictature. Il s'oppose à l'avortement en toutes circonstances, s'engageant à révoquer la loi du gouvernement de Michelle Bachelet autorisant l'avortement en cas de viol ou de danger pour la vie de la mère. Il saisit la Cour constitutionnelle pour faire annuler la loi. Il propose de réintroduire des cours de religion dans les écoles, estimant que « les Chiliens ont besoin de Dieu et l'État devrait promouvoir la religion dans les écoles ». En matière de politique étrangère, il souhaite fermer la frontière avec la Bolivie, estimant que cette mesure permettrait de lutter plus efficacement contre le trafic de drogue. Il appelle en 2018 le gouvernement à rompre les relations diplomatiques avec la France en représailles à l'asile accordé à l'ancien guérillero Ricardo Palma Salamanca.
Selon L'Humanité, il défend des convictions climatosceptiques.
Sur les questions économiques, il propose de réduire les dépenses publiques, de diminuer les impôts, de donner un maximum de liberté aux marchés financiers et souhaite conserver le modèle controversé de retraite par capitalisation tout en repoussant l'âge de la retraite. Citant pour modèle l'économiste américain Milton Friedman, qui avait inspiré au Chili les Chicago Boys, il estime que la réduction des inégalités sociales ne doit pas constituer une priorité, car « une société qui privilégie l'égalité sur la liberté n'aura aucun des deux ».