Abou Ibrahim al-Hachimi al-Qourachi

Publié le par Mémoires de Guerre

Abou Ibrahim al-Hachimi al-Qourachi est le nom de guerre du djihadiste irakien Amir Mohammed Abdul Rahman al-Mawli al-Salbi, né en 1976 à Tall Afar en Irak et mort le 3 février 2022 à Atme en Syrie. Il est, du 31 octobre 2019 à sa mort, le « calife » de l'organisation État islamique. Il succède à Abou Bakr al-Baghdadi, tué durant le raid de Baricha mené par l'armée américaine. Il prend commandement de l'État islamique, avant d'être tué à son tour dans la nuit du 2 au 3 février 2022, à Atme, en Syrie, lors d'une opération des forces spéciales américaines. 

Abou Ibrahim al-Hachimi al-Qourachi
Nom et identité

Son nisbah (partie du nom qui désigne l’origine) revendique, comme son prédécesseur al-Baghdadi, une ascendance directe avec les Quraych, la tribu du prophète Mahomet, et le clan hachémite. Cela est nécessaire afin d'affirmer sa légitimité pour la direction de ce qui fut le Califat islamique, car il est né dans l'enclave multiconfessionnelle de Tal Afar, à 70 km de Mossoul. Jusqu'en 2020, les responsable Américains pensaient que Al-Mawla était Turkmène, mais a partir de l'été 2020, il est devenu notoire que Al-Mawla était bien d'origine arabe. L'expert en généalogie, Nizar al-Saadoun, rapporte que la majorité du clan de Qardash, Al-Mawla, sont d'origine arabe, descendant du clan abbasside Burisha, et qu'ils remontent tous au Bani Hashim, la tribu du Prophète Mahomet. Amaq, l'agence de presse de Daech, n'a pas livré d'autres éléments de biographie, photographie ou données personnelles induisant l'anonymat ipso facto de la personne désignée. 

Le 1er novembre, le président américain Donald Trump affirme sur Twitter que l'identité du nouveau chef de l'EI est connue des États-Unis : « L'EI a un nouveau chef. Nous savons exactement qui il est ». Cependant le 6 novembre, un haut responsable américain déclare anonymement à des journalistes que le successeur d'al-Baghdadi est un « parfait inconnu ». En décembre 2019, le Small Wars Journal indique que le nouveau chef de l'État islamique est probablement de nationalité irakienne et en janvier 2020, The Guardian estime que le véritable nom d'Abou Ibrahim al-Hachimi al-Qourachi est Amir Mohammed Abdul Rahman al-Mawli al-Salbi, une identité confirmée par les renseignements irakiens et américains. En juin 2020, le département d’État des États-Unis offre une prime de dix millions de dollars pour sa capture. 

Parcours

D'après le groupe terroriste, il est un vétéran ayant combattu l'Occident : la propagande l'a introduit par le triptyque « érudit, ouvrier, adorateur », classé comme une « figure éminente du djihad » et décrit comme un « émir de guerre ». Dans une dépêche de l'Agence France Presse (AFP), Hicham al-Hachemi, expert irakien de Daech, indique qu'il était « le principal juge de l’État islamique » : Il dirigeait en particulier l'Autorité de la Charia, organe dédié à l'application de la loi islamique. D'après Counter Extremism Project, relayé par l'Agence France Presse (AFP), il est d'abord officier de l'armée irakienne sous Saddam Hussein et diplômé de l'université des sciences islamiques de Mossoul, avant d'intégrer Al-Qaïda après la seconde guerre du Golfe. Capturé, il rencontre al-Baghdadi, futur calife de l’État islamique, dans la prison américaine de Bucca en 2004. Il rejoint la lutte armée de ce dernier après sa libération, puis se hisse rapidement dans la hiérarchie de l’État islamique. Al-Mawla participe activement à la persécution de la minorité yazidie par « les massacres, l'expulsion et l'esclavage sexuel ». 

Chef de l'État islamique

Le 31 octobre 2019, l'État islamique publie un communiqué audio dans lequel il reconnait la mort d'Abou Bakr al-Baghdadi, tué 17 dans la nuit du 26 au 27 octobre lors du raid de Baricha. Abou Ibrahim al-Hachimi al-Qourachi est présenté comme son successeur et comme le nouveau « commandeur des croyants » et « calife des musulmans ». Selon le porte-parole de l'EI, l'assemblée consultative de l'organisation lui prête allégeance et Abou Bakr Al-Baghdadi aurait désigné lui-même son successeur dans son testament. Le personnage est alors totalement inconnu des spécialistes du djihadisme. Le groupe se considère toujours comme un califat, malgré la perte de l'ensemble de son territoire en Irak et en Syrie. 

Cependant, le futur de Daech sous al-Hashimi ne peut être prévu, les observateurs pensent qu'il sera le « dirigeant d'une organisation qui s'effiloche, principalement réduite à des cellules clandestines dormantes ». Certains experts pensent que la mort d'al-Bagdadi provoquera probablement l'éclatement de Daech, « laissant à celui qui émerge comme son nouveau chef la tâche de rassembler le groupe en une force de combat ». D'autres analystes estiment cependant que le décès du Bagdadi n'aura pas d'impact sur l'OEI « en termes de capacité opérationnelle » et qu'il est probable « qu'il n'entraînera pas la disparition du groupe, ni même son déclin réel ». 

Mort

Abou Ibrahim al-Hachimi al-Qourachi est éliminé, dans la nuit du 2 au 3 février 2022, lors d'une opération héliportée des forces spéciales américaines, dans la ville d'Atme, dans le gouvernorat d'Idleb, en Syrie. Le lendemain, le président américain Joe Biden annonce qu'il s'est fait exploser lors de l'assaut et précise que « sans égard pour la vie de sa propre famille ou d’autres personnes dans le bâtiment, il a choisi de se faire exploser (…) emportant plusieurs membres de sa famille avec lui, comme l’avait fait son prédécesseur ». Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), l'opération fait au moins treize morts, dont quatre enfants et trois femmes26. Les forces américaines ne déplorent aucune perte mais ont du détruire un de leurs hélicoptères MH-60M du 160th Special Operations Aviation Regiment (Airborne) ne pouvant repartir. 

Publié dans Terroristes

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