Agacinski Sylviane
Sylviane Agacinski est une philosophe française, née le 4 mai 1945 à Nades (Allier). Fille d’Henri Agacinski, ingénieur des mines et fils d'immigré polonais, et de Raymonde Lejeune, née dans l'Allier, elle est la sœur de la comédienne Sophie Agacinski.
Elle fait ses études au lycée Juliette-Récamier de Lyon, passe sa licence de philosophie à l'université de Lyon, où elle suit notamment les cours de Gilles Deleuze et d'Henri Maldiney. Elle prépare ensuite les concours du CAPES et de l'agrégation de philosophie à la Sorbonne, à Paris. Elle est reçue au concours du CAPES (première à l'écrit) et au concours d'agrégation de philosophie. Nommée professeur agrégé, elle enseigne successivement au lycée Gérard-de-Nerval à Soissons, et au lycée Carnot de Paris. C'est à cette époque qu'elle participe à la création du Greph, Groupe de recherches sur l'enseignement philosophique, puis à la direction du Collège international de philosophie, aux côtés notamment de Jacques Derrida. En 1991, elle est affectée comme professeur agrégée à l’EHESS, (École des hautes études en sciences sociales), qu'elle quitte en 2010. Elle s'est mariée à Lionel Jospin le 30 juin 1994. Elle a publié de nombreux articles et une dizaine de livres, dont les derniers sont consacrés à la question des rapports entre les sexes.
Dans Politique des sexes, Engagements et dans la presse, elle prend position pour la parité. Dans Corps en miettes, et dans la presse, elle développe une longue argumentation contre toute légalisation des mères porteuses, pratique qui implique selon elle une aliénation de la personne et une marchandisation du corps des femmes les plus vulnérables. Elle dénonce en général l'extension du marché du corps, qu'il s'agisse du marché biologique ou du marché du sexe. Aux côtés du Mouvement du Nid, qui "milite pour une société sans prostitution", elle s'oppose à toute règlementation de la prostitution.
Sylviane Agacinski est dubitative quant à l'idée d'une union entre personnes de même sexe dans le sens d'un mariage et oppose à l'idée d'homoparentalité la nature inhérente à une institution matrimoniale fondée principalement sur la filiation biologique. Pour elle, "le lien de filiation unissant un enfant à ses parents est universellement tenu pour bilatéral, et cette bilatéralité serait inintelligible si elle ne s'étayait directement sur la génération sexuée", cela au nom de "l'identité de structure entre le couple géniteur, sexué, et la bilatéralité de la filiation". De ce fait, la notion d'homoparentalité doit pour elle tenir compte de la distinction entre le lien biologique et le lien juridique. Pour autant, on ne peut s'opposer au droit à l'adoption des homosexuels.