Bossut Louis
Louis-Marie Bossut, né en 1873, après des études chez les Jésuites à Boulogne-sur-Mer, il obtient en 1891, son baccalauréat es lettres. En raison de sa mauvaise vue, il est refusé à l'École navale. Il avait probablement choisi Navale, parce que son père Jean était négociant en textile à Roubaix et armateur. Sa mauvaise vue l'a obligé à porter un monocle, qui l'a rendu célèbre. Officier de cavalerie, brillant cavalier, il est volontaire pour l’Artillerie d’Assaut.
Le char, c’est un cheval avec lequel on charge. Il meurt au combat le 16 avril 1917 à la tête de ses chars près de Berry-au-Bac, alors qu'il était le commandant du 1er Groupement d'Artillerie d'Assaut (AS4). La tombe du commandant Bossut est au cimetière de Roubaix dans le caveau familial. Une statue a été érigée à Roubaix dans le parc Barbieux. Un prix Louis-Bossut est décerné par l’inspection de l’Arme blindée cavalerie et de l’Union nationale de l’Arme blindée cavalerie-chars. Il s'engage le 7 juillet 1892 au 19e régiment de Chasseurs à cheval, en garnison à Hesdin (Pas-de-Calais), il y rencontrera son épouse Emme Thuilier. Il se rengage le 7 juillet 1896 et le 1er octobre 1898, il est élève officier à l'École de Saumur.
Il était en garnison à Joigny en 1913 et commandait le 3e escadron du 1er régiment de dragons. Jean Renoir était dans cet escadron sous ses ordres et, sciemment ou non, il a pris celui-ci comme modèle dans La grande illusion pour le rôle du capitaine de Boëldieu, qui est une copie de Louis Bossut. Les premières unités de chars d'assaut (Artillerie spéciale ont été créées en 1916 et rattachées au 81ème Régiment d'Artillerie Lourde. Il passe au 81 RAL en septembre 1916, entraînant avec lui une partie de l'escadron. Chef d'escadron le 4 octobre (Tableau d'avancement en janvier 1917).
Au 1er avril, l'Artillerie Spéciale a reçu 208 Schneider, dont 34 inutilisables, et 48 Saint-Chamond. Le nouveau commandant en chef Robert Nivelle exige l'engagement de l'Artillerie Spéciale, en appui de la Ve Armée près de Berry-au-Bac, le 16 avril, malgré l'opposition du général Estienne qui considère que l'action est prématurée. Louis Bossut est placé à la tête du Groupement qui, avec 5 groupes d’assaut, doit participer à l’offensive du 16 avril en appui du 32e corps d’armée.
"Vous n’ignorez pas que le plan de la première attaque des chars français est loin d’être ce que j’avais préconisé ! (…) Je ne veux pas que les survivants me reprochent la mort inutile de leurs camarades. En leur montrant moi-même le chemin, cette crainte disparaît. Je n’accepte donc de transmettre l’ordre d’attaque qu’à condition de marcher le premier à l’ennemi". Il pressent l’échec et demande à marcher en tête sur son char « Trompe la Mort »
À 9h30, le commandant Bossut adresse au général Mazel qui commande la Ve Armée un dernier message par pigeon voyageur : « Sommes arrêtés devant 2e position allemande par trous d’obus impossibles à franchir. Mes deux adjoints sont blessés. Sommes navrés ne pouvoir avancer plus vite. Faisons notre possible ». Ils arrivent vers 10h au carrefour du Choléra sur la route Laon-Reims, parviennent à franchir la seconde position allemande, et même pour l’A.S. 5 et l’A.S. 9 la troisième entre Juvincourt et Guignicourt. Mais les rescapés finissent par se replier vers 17h30.
L'attaque est un échec, avec de nombreuses pertes chez les équipages de chars, dont le commandant Louis Bossut, qui commande l'un des deux groupements engagés. Retrouvé mort sur le champ de bataille par son frère Pierre, adjudant à l’A.S. 2, il est d’abord enterré dans le cimetière communal de Maizy. Après la guerre, Louis Bossut a été inhumé à Roubaix dans le caveau familial.