Bouffet Jean

Publié le par L'Histoire à la Loupe - LHL - Rodney42

Bouffet JeanJean Bouffet (1882-1940) était un général français. Né le 30 mai 1882, Jean, Gabriel, Ferdinand Bouffet est le fils du préfet Gabriel Bouffet et de Anna Gabrielle Koechlin. Bachelier ès-lettres et ès-sciences, en 1900, il entre à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr (promotion du Tchad) et en sort deuxième de sa promotion en 1902 avec le grade Sous-lieutenant.

Il choisira la cavalerie. Il servira alors : le 1er régiment de dragons à partir du 1er novembre 1902, le 27e régiment de dragons à partir du 17 août 1903.

Après quelques années passées dans ce régiment, il suit les cours de Lieutenant d'instruction à l'École de cavalerie de Saumur et obtient la mention exceptionnelle "Parfaitement bien". Le 5e régiment de chasseurs à cheval à partir du 24 juin 1912 où il est promu Capitaine. Le 21e Régiment de Chasseurs à Cheval à partir du 28 mars 1913.

Entre-temps, il suivra le premier cours des officiers à l'École d'Application pour le tir de l'Infanterie du Camp du Ruchard en 1909. Il recevra un témoignage officiel de satisfaction du Ministre. Il est admis en 1913 à l'École supérieure de guerre. Il obtiendra son brevet d'Etat-Major. Il rejoindra alors les états-major :

  • de la 5e division de cavalerie (3e bureau) à partir du 2 août 1914
  • du 2e corps de cavalerie (3e bureau) à partir du 1er novembre 1914
  • de la Ire armée française (3e bureau) à partir du 22 avril 1915
  • du Grand quartier général (1er bureau) à partir du 25 août 1916
  • du 1er corps d'armée (3e bureau) à partir du 27 décembre 1916
  • du Groupe d'armées de réserve (3e bureau) à partir du 13 mars 1917
  • du Groupe d'armées du centre (3e bureau) à partir du 7 mai 1917


Puis il regagne le front le 30 juillet 1917 avec le 9e régiment de cuirassiers à pied. Ensuite, il rejoint le 106e régiment d'infanterie de ligne le 4 novembre 1917. Au cours de la Grande Guerre, il a mérité la Croix de guerre 1914-1918 avec cinq citations et les insignes de chevalier de la Légion d'honneur tant pour sa haute compétence que pour son courage au feu. Il est promu Chef de bataillon en 1918, il sera placé Hors-Cadre et il servira les états-major :

  • du détachement des armées du Nord à partir du 17 avril 1918
  • de la IXe armée française à partir du 6 juillet 1918
  • de la 1ère division d'infanterie en tant que Chef à partir du 25 août 1918
  • de la VIe armée française (3e bureau) à partir du 19 octobre 1918
  • de la 11e division d'infanterie en tant que Chef à partir du 10 novembre 1918
  • de l'Armée française (section d'orient) à partir du 4 juin 1919 puis (3e bureau) à partir du 28 octobre 1919 où il est promu Lieutenant-colonel le 25 mars 1926
  • du Général Pierre Georges Duport (membre du Conseil Supérieur de la Guerre) à partir du 4 juin 1927
  • du Maréchal Philippe Pétain (vice-président du Conseil Supérieur de la Guerre) à partir du 23 mars 1929


Il prend alors le commandement du 67e régiment d'infanterie de ligne le 24 juin 1930 où il est promu Colonel. En 1932, il suivit les cours du Centre d’études tactiques d’artillerie de Metz. Après un stage au Centre Des Hautes Études Militaires, il devient chef d'état-major de l'Inspection Générale de l'Infanterie du 6 août 1933 au 12 septembre 1934. Promu général de brigade, le 12 décembre 1933, il est affecté à l'Etat-major général de l'Armée à la disposition d'un Général de division membre du Conseil Supérieur de la Guerre jusqu'au 16 septembre 1936.

Puis il prend, en 1936, le commandement de la 14e Division d'Infanterie de Mulhouse, qu'il conservera lors de l'engagement de cette grande unité en Sarre en 1939. Ce sera le général Jean de Lattre de Tassigny, qui le remplacera le 1er janvier 1940. Il prendra ensuite le commandement du IIe Corps d'Armée. Entre-temps, il sera promu Général de division le 19 juin 1937, puis général de corps d'armée, le 15 janvier 1940.

Le IIe Corps d'Armée appartient à la IXe Armée (Général Corap), dont il constitue l'aile gauche, lorsque, le 10 mai 1940, elle pénètre en Belgique. Le Général Bouffet est chargé de la défense de la Meuse de Namur à Anhée et doit faire face aux difficiles problèmes posés, dès le 12 au soir, par les infiltrations de la 7° Panzer Division du Général Erwin Rommel à l'île de Houx, à la limite des zones de responsabilités des IIe Corps d'Armée et XIe Corps d'Armée. En cette circonstance, le Général Bouffet fait preuve d'une activité intense, se portant à tous les points critiques, ne donnant pas d'ordres sans être venu sur place juger la situation et donnant l'exemple du calme et de la lucidité. "A la mémoire du Général Jean Bouffet, des officiers, sous-officiers et soldats du 2e Corps de la IXe Armée française morts sur le territoire de Ham-sur-Heur-Nalinnes, le 16 mai 1940, pour la défense de nos libertés."

Le 16 mai au matin, le 2e Corps d'Armée reçoit l'ordre de se replier. Jean Bouffet définit alors un itinéraire de repli qui passe au sud de Charleroi. A 7h00, il ordonne au Colonel Marteau, commandant la 4e division légère de cavalerie, de replier ses unités par les villages d’Acoz, de Gerpinnes, de Tarcienne, de Gourdinne et de Thy-le-Château.

Le poste de commandement avancé de la division s’installe au carrefour de Nalinnes Bultia, au sud de Charleroi, où le IIe Corps d'Armée établit également le sien. D’autre part, la 14ème Brigade Légère Mécanisée et le 2ème Bataillon du 14e régiment de dragons installent respectivement leurs postes de commandement à Nalinnes Centre dans les bâtiments de la Maison communale et au lieudit "Pairain".

L’installation de ces différents postes de commandement est terminée dès 14h00. Les importantes colonnes de véhicules qui stationnent près de ces postes de commandement sont repérées par l’aviation ennemie et, vers 15h00, les Stukas commencent les bombardements et les mitraillades. Sans se soucier des bombes qui éclatent autour de lui, le Général Bouffet continue à donner ses ordres. C'est alors qu'il tombe mortellement blessé.

Le Capitaine Durant de Saint André, du 3ème bureau du 2e Corps d'Armée, décrit l’attaque au Bultia dans les termes suivants : "…Vagues successives de groupes de trois avions volant bas, attaques en piqué avec lâchage de chapelets de quatre bombes et rafales de mitrailleuses… Le PC fut bouleversé par les bombes et de nombreux cadavres ou blessés gisaient dans le verger et le long de la route ; parmi eux, le Commandant Janet, grièvement blessé, et le Général Bouffet, couché au pied d’un arbre, apparemment tué par le souffle d’une bombe mais de plus transpercé par un certain nombre de balles de mitrailleuses… L’attaque aérienne se prolongea jusque 17h30, quelques minutes seulement d’interruption séparant les vagues d’avions successives. Par moments, soixante appareils étaient visibles à la fois…".

Il fait ainsi partie des 13 officiers généraux français morts au cours des opérations de mai-juin 1940. Il repose au cimetière de Passy dans le caveau familial. Le 26 mai 2010, à Ham-sur-Heure-Nalinnes, une stèle à la mémoire du Général de corps d'armée Jean Gabriel Bouffet, des officiers, sous-officiers et soldats français tombés sur le territoire de la commune a été inaugurée par le sénateur Dominique Tilmans.

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