Bunau-Varilla Maurice

Publié le par Roger Cousin

Bunau Varilla-MauriceMaurice Bunau-Varilla (1856-1er août 1944) était un homme d'affaires et un patron de presse français, directeur du Matin. Il crée avec son frère Philippe une société chargée de relancer le canal de Panama, faisant fortune à l'occasion du scandale dans lequel il est impliqué. Il investit ensuite dans le quotidien Le Matin dont il devient actionnaire majoritaire. Il entre au conseil d’administration du journal le 28 décembre 1899, puis en devint le président le 23 décembre 1901.

Grâce à une stratégie qui s'appuie sur la publicité, le tirage du Matin passe de 285 000 exemplaires en 1902 à 1 million d'exemplaires en 1913. À la tête du journal, Bunau-Varilla soutient une ligne politique qui évolue en fonction de ses intérêts personnels. Radical et laïc, il s'oriente vers le nationalisme et l'anti-parlementarisme. Sa maquette met en valeur les titres accrocheurs et les articles agressifs. En 1917, le journal atteint 1,6 million d’exemplaires. Soutenant Raymond Poincaré, il s'oppose à Clemenceau et soutient les régimes totalitaires qui apparaissent en Europe.

Ses ventes diminuent alors de manière spectaculaire. Entre 1918 et 1939, elles passent de plus d'un million à moins de 320 000 exemplaires. Bunau-Varilla poursuit cependant la même ligne politique, tandis qu'il ne cesse de promouvoir, depuis le début des années 1920, le Synthol, érigé en « remède-miracle ». Il attaque le Front populaire et le gouvernement Daladier, approuve les ligues d’extrême droite, l’Italie fasciste et témoigne progressivement de sa sympathie à l'égard du régime de Hitler. Après la défaite de juin 1940, Bunau-Varilla et son journal deviennent collaborationnistes. Il meurt le 1er août 1944. Le Matin cesse de paraître le 17 août 1944. Impliqué dans la politique éditoriale du journal, Guy Bunau-Varilla, fils et associé de Maurice Bunau-Varilla, fut condamné aux travaux forcés à perpétuité en janvier 1946.



Publié dans Journalistes

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