Chandernagor André
André Chandernagor, né le 19 septembre 1921 à Civray dans la Vienne, est un homme politique français, ancien député de la
Creuse (1958-1981) et ministre des Affaires européennes (1981-1983). Il devient à la suite le 31e premier président de la Cour des comptes de 1983 à 1990. André Chandernagor est né dans une
famille du Poitou et son patronyme est celui d'un aïeul venu de La Réunion. Il étudie au lycée Henri-IV, puis à l'École nationale de la France d'Outre-mer après un séjour en Indochine.
Administrateur adjoint de la France d'Outre-mer en 1945, il suit l'ENA de 1949 à 1951. Également licencié en droit, il est maître des requêtes au Conseil d'État en 1957 et devient un spécialiste
du droit public. Il adhère à la SFIO en 1944 et a une première expérience
politique en 1946 comme attaché au cabinet de Marius Moutet, ministre (SFIO) de la France d'outre mer.
Son entrée en politique active s'effectue en 1953, à l'occasion de son élection en tant que maire de Mortroux dans la Creuse, commune d'origine de son épouse. Il connaît un échec provisoire à son
implantation locale en 1955, lors des élections cantonales. Il est battu par le Conseiller général sortant (Radical)1dans le canton de Bonnat. Il attend 1961 pour faire son entrée au Conseil
général de la Creuse, prenant la succession de Gaston Chazette, ancien sénateur, dans le canton de Bourganeuf. Dès lors, son ascension sera continue. Au décès de Paul Pauly, en 1973, il sera élu
Président du Conseil général de la Creuse.
André Chandernagor deviendra ensuite Président du Conseil régional du Limousin2en 1974. Ce cumul de mandats fera de lui l'homme fort du département de la Creuse, du début des années 1970 au
milieu des années 1980. Élu de la Creuse à l'Assemblée nationale le 30 novembre 1958, il y siège jusqu'au 23 juillet 1981. En 1967-1968 il est vice-président de l'Assemblée nationale. Il est à ce
jour le "recordman" de longévité dans la représentation de la Creuse à l'Assemblée nationale (23 ans). Durant ses mandats successifs, il est un des principaux porte-parole du groupe socialiste.
Il intervient au nom du groupe dans les domaines diplomatiques, économiques et financiers. Passionné par la défense des droits du Parlement, il est Président du Conseil de l'Union
interparlementaire de 1968 à 1973. Il écrit : Un Parlement pour quoi faire ?.
Proche de Guy Mollet, dont il fut membre du cabinet3en 1956-1957, violemment anti-communiste, il a longtemps été
hostile à l'Union de la gauche, lui préférant une alliance avec le Centre. André Chandernagor fut membre du comité directeur de la SFIO, puis du PS. Il a été momentanément suspendu du PS en 1970 et on lui prêta
longtemps l'intention de créer un nouveau parti social-démocrate dissident. Après le Congrès d'Épinay en 1971, il est proche de Pierre Mauroy. Son poids politique et son expérience le conduisent à entrer au gouvernement en 1981 après l'élection de
François Mitterrand à la présidence de la République. André Chandernagor est nommé premier président de la
Cour des comptes en décembre 1983. Premier président honoraire depuis septembre 1990, il est devenu membre, le 24 mai 2005, du Comité d'honneur du bicentenaire de la Cour des comptes, présidé par
le premier président d'alors, Philippe Séguin. Enfin, André Chandernagor est le père de l'écrivain Françoise Chandernagor, de Dominique Chandernagor et de Thierry Chandernagor, ancien président
du Conseil général de la Creuse, ancien conseiller général de Saint-Sulpice-les-Champs et ancien maire de Mortroux.