Khamenei Ali
Ali Khamenei, né le 19 avril 1939 à Mechhed (État impérial d'Iran), est un ayatollah iranien, guide suprême de la Révolution islamique depuis 1989. C'est le poste le plus important de la république islamique d'Iran, au-dessus de la charge de Président de la république, qu'il occupe lui-même de 1981 à 1989. Il dispose d'un pouvoir absolu sur les services de sécurité, l'armée, et les principales institutions politiques du pays. Son turban noir indique qu'il se revendique seyyed, c'est-à-dire qu'il est un descendant du prophète Mahomet.
Origines et famille
Ali Hossaini Khamenei est né dans la ville sainte de Mechhed en 1939, dans une famille religieuse. Son père Javad Khamenei est un azéri de Khameneh né à Najaf, ville sainte de l’Irak. Sa mère Khadijeh Mirdamadi est issue d’une famille religieuse. Le couple a 8 enfants. Ali Khamenei est leur second fils. Il a deux frères qui deviendront également des religieux et perpetuent la tradition familiale. L'ancêtre de Khamenei est Seyyed Hossein Tafreshi dont la lignée remonte - selon certains - au quatrième imam chiite Ali Zayn al-Abidin. Ali Khamenei est marié avec Mansoureh Khojasteh Bagherzadeh, avec laquelle il a eu au total 6 enfants. Il a 4 fils (Mostafa, Mojtaba, Masoud, et Meysam) et 2 filles (Boshra et Hoda). Plusieurs de ses fils sont des dignitaires religieux.
Études religieuses
Ali Khamenei commence ses études religieuses à Machhad sous la direction de Hashem Qazwini et de l'ayatollah Milani, puis s'est rendu à Nadjaf, en Irak. Après que son père a tenté de le renvoyer en Iran, il s'installe à Qom. Il y suit les cours de l'ayatollah Boroujerdi et de l'ayatollah Khomeini. Khamenei étudie la philosophie islamique puis devient ayatollah. Ses adversaires ont longtemps raillé ses connaissances religieuses plutôt limitées. Selon ses propres dires, il est un admirateur du philosophe français Jean-Paul Sartre et de Bertrand Russell pendant sa jeunesse. Dans les années 1970, Khamenei prêche les idées de Khomeini et est arrêté à six reprises par la police iranienne et emprisonné.
Premières années et vie politique
Ali Khamenei est né dans la ville sainte de Mashhad en 1939, dans une famille religieuse de père azéri (minorité turque et iranienne). Son père Seyyed Javad Khamenei est né à Najaf la ville sainte d'Irak et sa mère Khadijeh Mirdamadi est issue d'une famille religieuse. Second fils de huit enfants, parmi eux deux autres frères sont également clercs. Le grand ancêtre de Khamenei était Seyyed Hossein Tafreshi à la lignée remontant selon certains au quatrième imam chiite Ali Zayn al-Abidin.
Il a commencé ses études religieuses sous la direction de Cheikh Hashem Qazwini et de l'Ayatollah Milani, puis s'est rendu à Najaf. Après que son père a tenté de le renvoyer en Iran, il s'est installé à Qom. Il a suivi les cours de l'ayatollah Boroujerdi et de l'ayatollah Khomeiny. Khamenei a étudié la philosophie islamique puis est devenu ayatollah. Ses adversaires ont longtemps raillé ses connaissances religieuses plutôt limitées4. Selon ses propres dires, il est un admirateur de Jean-Paul Sartre et Bertrand Russell pendant sa jeunesse.
Il est l'une des principales figures de la Révolution islamique contre le chah Mohammad Reza Pahlavi. Il fut l'un des principaux confidents de l'ayatollah Khomeini. Khamenei est nommé imam de la grande prière du vendredi de Téhéran par l'ayatollah Khomeini en automne 1979, après la démission de l'ayatollah Hossein Ali Montazeri de ce poste. En juillet 1981, à la mosquée d'Abouzar à Téhéran l'ayatollah Khamenei échappe à un attentat, préparé par l'Organisation des moudjahiddines du peuple iranien. Une bombe cachée dans un magnétophone lors d'une conférence de presse éclate près de lui. Sérieusement blessé, il perd l'usage de sa main droite.
Président de la République islamique d'Iran
En 1981, après l'assassinat du président iranien Mohammed Ali Rajai, Khamenei est élu président de la République islamique d'Iran, le premier ayatollah à ce poste. Lors de la réunion des clercs pour choisir un nouveau chef, Ali Khamenei avait émergé en tant que candidat inoffensif et consensuel. Âgé de seulement 49 ans, mais paraissant plus vieux, il est alors choisi pour suivre les idées de l'ayatollah Khomeiny et non pour suggérer les siennes. Il est réélu pour un deuxième mandat en 1985. Khamenei est un disciple de Khomeini et reste sur la même ligne politique que lui, à la différence du premier président de la République Abolhassan Bani Sadr.
En 1989, il déclare « inconditionnelle et permanente » la fatwa de Khomeini contre Salman Rushdie. En fait, le 17 février 1989, trois jours après la fatwa de l'ayatollah Khomeini, Ali Khamenei avait semblé indiquer que « le peuple islamique accorderait son pardon si l'auteur des Versets sataniques revenait sur ses erreurs ». Salman Rushdie répond « qu'il regrettait le choc moral qu'il avait fait subir aux adeptes sincères de l'islam ». Cependant, dès le 19 février, Khamenei enfonça le clou : « Même si Salman Rushdie se repent au point de devenir l'homme le plus pieux de notre temps, l'obligation subsiste, pour chaque musulman, de l'envoyer en enfer, à n'importe quel prix, et même en faisant le sacrifice de sa vie.» Il a stigmatisé l'écrivain comme « un apostat dont le sang pourrait être versé impunément », en janvier 2005.
Guide suprême de la révolution islamique
Peu avant sa mort, Khomeini désigne Khamenei comme son successeur au détriment de Hossein Ali Montazeri qui s'est opposé à Khomeini. À la mort de Khomeini, Khamenei est élu guide suprême de la Révolution par l'Assemblée des experts, avec le soutien du président de l'Assemblée, Hachemi Rafsandjani, le 4 juin 1989. À son poste, la plupart des observateurs le considèrent comme un « dur » du régime, gardien intransigeant des principes et des valeurs de la révolution islamique de 1979. Il s'adjuge le contrôle total des relations extérieures, la défense, les services de sécurité, la justice et pèse fortement sur les médias. Dès la fin 1989, c'est lui qui choisit le futur secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, pour le représenter à Beyrouth.
Khamenei essaie d'assoir son autorité politique en obtenant une reconnaissance de ses compétences religieuses. La réforme constitutionnelle votée en juillet 1989 avait relâché la contrainte en ne demandant plus que le Rahbar soit un marja, c'est-à-dire une autorité religieuse reconnue par ses pairs, mais seulement un mujtahid. Mais avant la mort de Khomeini, Khamenei n'avait même pas le titre de mujtahid et Khomenei lui aurait donné sur son lit de mort pour qu'il puisse lui succéder, prévoyant la ratification des changements constitutionnels qu'il avait initiés. Il est accusé (avec Hachemi Rafsandjani) d'avoir ordonné l'exécution d'opposants iraniens, membres du Parti démocratique du Kurdistan d’Iran qui est alors en lutte armée contre le gouvernement iranien. Les assassinats ont lieu au restaurant Mykonos de Berlin le 17 septembre 1992.
En 1995, Khamenei essaie de se faire nommer marja' suprême d'Iran et d'obtenir la prééminence religieuse sur tous les chiites duodécimains, mais, malgré les intimidations (arrestations, tortures…) contre ses opposants (principalement Montazeri et al-Shirazi), il essuie une déconvenue et doit se contenter de se considérer marja mais sans être reconnu par ses pairs. Toutefois, le Hezbollah le considère comme marja mais essentiellement pour garder de bonnes relations avec l'Iran qui le finance. Cette lutte laisse des traces profondes au sein du clergé chiite duodécimain qui se divise entre ceux alignés avec le pouvoir iranien et les autres.
Durant la présidence du réformateur Mohammad Khatami (1997-2005), Ali Khamenei freine souvent la politique d’ouverture de la société et des institutions voulue par le président. Et même avec le président Mahmoud Ahmadinejad, il n'hésite pas à user de son veto contre les décrets lui déplaisant. Au printemps 2006, il a ainsi bloqué un décret autorisant l'entrée des femmes iraniennes dans les stades. Plus globalement, il a affirmé à de nombreuses reprises sa vision sociale discriminatoire envers les femmes. « L’homme est fait pour entrer sur les terrains économiques et financiers… Mais la femme […] doit accoucher, allaiter, elle a un physique fragile, elle est moralement sensible, elle est affective, ne peut entrer dans tous les domaines […], cela crée des restrictions pour les femmes… L’homme, plus fort, est privilégié. »
Lors de la crise internationale liée aux caricatures de Mahomet, l'ayatollah Khamenei dénonce le 7 février 2006, à Téhéran, la publication de caricatures du prophète de l'islam, dans la presse européenne comme étant une « conspiration sioniste ». En juin 2009, Ali Khamenei soutient le président sortant Mahmoud Ahmadinejad, réélu dans des conditions contestées par une partie de la société iranienne. En tant que responsable des systèmes judiciaire et policier, il est accusé publiquement par certains réformateurs d'être responsable de la repression contre les opposants à Ahmadinejad. Quelques semaines plus tard, Khamenei adopte cependant une position plus modérée, affirmant n'avoir reçu aucune preuve que l'opposition soit manipulée par des puissances étrangères (comme le dénonce les conservateurs de l'entourage d'Ahmadinejad) et demandant à la justice de juger sur des preuves solides et non sur des rumeurs.
Selon Reuters, au fil du temps, Khamenei se serait constitué un empire industriel et commercial d'une valeur de 95 milliards de dollars américains, qui constituerait la composante économique de son pouvoir, les deux autres étant le pouvoir politique et le pouvoir militaire. Atteint d'un cancer de la prostate, il a été opéré en septembre 2014. Selon certaines informations, son cancer serait métastatique et laisserait son espérance de vie à deux ans. Ces spéculations relancent la course à sa succession entre modérés et radicaux. Lors des manifestations de 2019, les manifestants ciblent la République islamique dans sa totalité, y compris Ali Khamenei alors que la loi interdit de le critiquer ; dans tout le pays, des portraits le représentant sont brûlés ou détruits.
Prises de position
Ali Khamenei déclare que les États-Unis sont « l'ennemi numéro un » de l’Iran.
Ali Khamenei qualifie Israël de « tumeur cancéreuse » en 2009 et dans un livre intitulé Palestine publié en 2011 ou 2012. Selon lui, il faut éliminer Israël et il déclare le soutien de l'Iran à tout groupe armé qui combattra ce pays. Fin novembre 2013, il déclare qu'« Israël est voué à la disparition ». En juillet 2014, il explique souhaiter cette disparition grâce à un référendum auquel participeraient à la fois les Arabes et les Juifs qui vivent au Proche-Orient. Il précise « La seule solution, c'est l'anéantissement de d'Israël, mais cela ne veut pas dire la destruction des Juifs de cette région ». Il nomme son projet « la solution finale ». En septembre 2015, il estime que « Dieu merci, Israël n'existera plus en 2040 ». En 2023, il salue les attaques commises par le Hamas et l'opération Déluge d'al-Aqsa en déclarant : "Nous embrassons la tête des gens qui ont fait ça"
Khamenei affirme que l'Iran n'a aucun problème avec les Juifs mais uniquement avec Israël en tant qu'État. Il affirme etre un anti-sioniste, mais pas du tout un antisémite. Le 11 juin 2022, il déclare notamment : "Les sionistes ont toujours été une maladie, bien avant la création de leur régime frauduleux. Même bien avant, les sionistes-capitalistes étaient la maladie de notre monde"
Le 21 mars 2014, dans un discours, Ali Khamenei tient des propos révisionnistes et doute de la véracité de la l'Holocauste. Il estime : "L'Holocauste est un événement dont la réalité n'est pas confirmée. Et, si jamais c'était vrai, alors personne ne peut dire comment ça s'est passé"
En janvier 2015, après une série d'attentats terroristes islamistes en France, Ali Khamenei écrit une lettre ouverte Aux jeunes d’Europe et d’Amérique du Nord où il les appelle à faire la connaissance de l'islam, non pas par des intermédiaires, mais directement par les sources. Le 29 novembre 2015, après les attentats de Paris du 13 novembre, Ali Khamenei a adressé une seconde lettre aux jeunes de France et d'Europe.
Selon lui, l'égalité entre hommes et femmes est un complot sioniste visant à détruire la société. Pour Khamenei, les Iraniens doivent s'opposer au féminisme et prendre Fatima comme modèle féminin. Toutefois, il juge que les femmes et les hommes sont égaux dans différents domaines dont la capacité à diriger, à détenir le pouvoir et la spiritualité. Il encourage les femmes à porter le hidjab, mais déclare que celles qui refusent de le porter ne sont pas des infidèles ou des anti-révolutionnaires. Il estime que les femmes qui font du vélo en public sont indécentes et à ce titre rédige une fatwa pour l'interdire.
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Article Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Ali_Khamenei