Camp de Flossenburg
Le camp de concentration de Flossenbürg (Konzentrationslager Flossenbürg) est un camp de concentration nazi créé en 1938 près du village de Flossenbürg, en Bavière. Quatre-vingt-seize mille prisonniers y transitent, dont trente mille trouvent la mort.
Dès avril 1938, un Kommando venu du camp de Dachau, commence l’édification d'un camp de concentration. Le camp est situé à 800 m d’altitude au cœur d’une forêt, dans l’Oberpfalz (Haut-Palatinat bavarois), loin de toute grande ville. Le premier occupant est un prisonnier Allemand immatriculé 1, le 3 mai 1938. Aucun transport direct n’est organisé au départ de France vers Flossenbürg ; cependant, on estime à 5 344, dont 965 femmes, le nombre de Français passés par ce camp avant avril 1945. Parmi les 4 475 hommes recensés, au moins 2 400 sont décédés à l'instar d’Adolphe Coll. Le travail imposé tourne toujours autour de deux grands axes : d’une part l’industrie de l’armement, et en particulier de l’aéronautique avec des usines Messerschmitt, et d’autre part les travaux dans les carrières de granit, le forage de tunnels et d’usines souterraines.
En avril 1945, des milliers de déportés, dont la princesse Antonia de Luxembourg, évacués d'autres camps lors des marches de la mort, arrivent à Flossenbürg sans y être immatriculés. Le 20 avril 1945, alors que les troupes alliées approchent, le camp est évacué en quatre colonnes qui comprennent au total 14 800 détenus, dont l’une atteint Dachau. Lors de marches forcées d’environ quatre-vingts kilomètres, 7 000 périssent alors que les survivants sont libérés le 23 avril 1945, sur la route de Cham, par une colonne blindée américaine, tandis qu’une autre libérait le camp le même jour.
De sa construction à sa destruction en avril 1945, près de 96 000 prisonniers y transitent dont 30 000 y trouvent la mort. Le 23 avril 1945, la 90e division d'infanterie de la 3e Armée américaine le prit sans résistance. Les associations de jeunesses protestantes de la région y organisent chaque année des rencontres internationales avec des jeunes venus de l'Europe entière et des survivants du camp. Le périodique Timbres Magazine a reproduit dans son no 89 d'avril 2008, rubrique « Pouvez-vous me dire ? », page 99, un Prämienschein du camp de Flossenbürg. D'après la rédaction de ce journal, il s'agit d'un bon pour une prestation sexuelle. Des déportées furent, contraintes ou volontaires, recrutées dans le camp pour femmes de Ravensbrück et installées dans des baraquements spéciaux, les Sonderbauten. Cet aspect de la déportation est peu évoqué dans les archives d'après-guerre, aucune femme n'ayant voulu témoigner. Un registre mortuaire est disponible en ligne depuis 2016 contenant les noms connus de 21000 personnes décédées dans le camp.
- Dietrich Bonhoeffer (1906-1945), pasteur luthérien, suite au complot du 20 juillet 1944, il est pendu le 9 avril 1945.
- Wilhelm Canaris (1887-1945), amiral, suite au complot du 20 juillet 1944, il est pendu le 9 avril 1945.
- Robert-Hugues Lambert (1908-1945), déporté pour homosexualité, mort le 7 mars 1945.
- Bernard de La Rochefoucauld (1901-1944), résistant, mort pour la France le 4 juin 1944.
- Simone Michel-Lévy (1906-1945), compagnon de la Libération, pendue le 13 avril 1945.
- Hans Oster (1887-1945), général, suite au complot du 20 juillet 1944, il est pendu le 9 avril 1945.
- Friedrich von Rabenau (1884-1945), général d'artillerie, suite au complot du 20 juillet 1944, il est fusillé le 9 avril 1945.
- Bertrand Le Boucher d'Hérouville (1911-1944), résistant français
- Jakob Weiseborn à partir de mai 1938
- Karl Kunstler à partir du 20 janvier 1939
- Karl Fritzsch à partir du 10 août 1942
- Egon Zill à partir de septembre 1942
- Max Koegel à partir de 29 avril 1943 et jusqu'au 23 avril 1945