Opération Ambassador
L'opération Ambassador est un raid des commandos britanniques, pendant la Seconde Guerre mondiale, mené dans la nuit des 14 et 15 juillet 1940, sur l'île de Guernesey alors occupée par les Allemands.
C’est le second raid, d’une longue série, sur l’Europe occupée. Après l'invasion de la France en 1940, et le 21 juin 1940 l'évacuation des dernières troupes britanniques des Îles Anglo-Normandes, les Allemands l'envahissent (Opération Grüne Pfeile). Le gouvernement de Winston Churchill décide de réagir à cette occupation. L'objectif de ce raid était une reconnaissance offensive, contre la garnison allemande avec capture de prisonnier, destruction d'avions, destruction du dépôt de carburant et des installations aériennes sur Guernesey, occupée comme toutes les îles Anglo-Normandes, afin également d'inspirer l’inquiétude chez l’adversaire. L’action terminée, les commandos devaient réembarquer en direction de l’Angleterre. Le 9 juillet 1940 le sous-marin H.43 effectue une reconnaissance sur Guernesey dans le cadre de l’opération Anger en préparation de l’opération Ambassador. Le raid est effectué dans la nuit des 14 et 15 juillet 1940, par les commandos britanniques composé :
- de la section H du Commando Nº3 sous le commandement du major John Durnford-Slater (40 hommes)
- du Commando Indépendant Nº11 sous le commandement du major Ronnie Tod (100 hommes)
3 points de débarquements, sur l'île de Guernesey, avaient été désignés, avec 3 objectifs :
- Le commando Nº3 devait débarquer à Petit Port, et devait attaquer un poste de mitrailleuses, les cantonnements allemands et faire des prisonniers.
- Une partie du commando nº11 devait attaquer l'aéroport via la Pointe de la Moye pour détruire des avions en stationnement, les réservoirs d'essence et les installations d'aérodrome.
- L’autre partie du commando nº 11 devait débarquer dans la baie de Le Jalonnet pour couvrir les 2 autres points en interceptant toutes les troupes allemandes qui se présenteraient.
Beaucoup de ces opérations « coup de mains » étaient « des piqûres de moustique » qui agaçaient suffisamment l’adversaire et alimentaient la BBC en bulletins de victoire. C’était là les deux buts principaux des opérations commandos : inspirer la confiance dans le camp anglais et l’inquiétude chez l’adversaire. L’opération, qui avait été ajournée de 48 heures en raison du mauvais temps, partit de Dartmouth dans la journée du 14 juillet 1940, en direction des îles Anglo-Normandes. Les conditions météorologiques étaient loin d'être parfaites lorsque les 140 hommes du commando, transportés par les destroyers Saladin et Scimitar, arrivent à proximité des côtes de Guernesey pour mettre les canots à la mer et débarquer à la nuit tombée. La partie du Commando Nº11 qui devait attaquer l'aéroport via la Pointe de la Moye pour détruire des avions en stationnement, les réservoirs d'essence et les installations d'aérodrome rencontra une série de problèmes de bateau et ne put débarquer convenablement. L’autre partie du Commando Nº11, qui devait débarquer dans la baie de Le Jalonnet afin de couvrir les deux autres points en interceptant toutes les troupes allemandes qui se présenteraient, a dérivé vers Sercq et n’a pas débarqué.
Le Commando Nº3 débarque avec succès à Petit Port, mais, alors qu’il devait attaquer un poste de mitrailleuses et les cantonnements allemands, il ne trouva aucun des 469 hommes de la garnison allemande de l’île. Des patrouilles furent envoyées pour fouiller la ville et la péninsule de Jerbourg, mais les allemands restèrent introuvables. Le rembarquement des commandos s'avéra particulièrement difficile. Le commando dût pour rembarquer nager à travers les rochers sur environ 100 mètres jusqu'aux embarcations en raison de la marée qui ne permettait pas au bateau de s'approcher davantage des côtes. Il apparut alors que trois des hommes ne savaient pas nager. Ils furent laissés sur la plage avec de l'argent, ils se rendirent plus tard. Un canot fut utilisé pour le transport des armes jusqu'aux bateaux, mais au cinquième voyage le canot renversé dans de lourds brisants s'écrasa contre un rocher, noyant l'un des trois hommes de l’équipe. Cette opération, sans aucune conséquence, fut un échec pour les britanniques, tant par les conditions de débarquements et de rembarquements et car il n’y a pas eu de contact avec l’ennemi et aucune destruction. Toutefois, la BBC annonça ce raid en bulletins de victoire, permettant d’inspirer la confiance dans le camp anglais et l’inquiétude chez l’adversaire.