Organisation palestinienne fondée en 1964 par le Conseil national palestinien réuni à Jérusalem-Est (Jordanie), avec pour but initial la libération de la Palestine.
Créée dans le cadre de la Ligue arabe et présidée par Ahmad Chuqayri, l'OLP adopte une charte prévoyant que l'union des deux rives du Jourdain ne sera pas remise en cause. Elle décide de se doter d'une armée régulière, l'Armée de libération de la Palestine (APL). Étroitement contrôlée par les États arabes, l'OLP de Chuqayri s'effondre après la défaite arabe de juin 1967 (guerre des Six-Jours). Dès lors, de nouveaux courants s'imposent – tels le Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP), créé en 1967 et dirigé par Georges Habache, et le Fatah (Mouvement de libération nationale de la Palestine), né clandestinement dans les années 1950 et dirigé par Yasir Arafat. Ces deux courants reflètent l'arrivée à l'âge adulte de la « génération des camps » de réfugiés. En 1968, le Fatah et d'autres mouvements de commandos entrent en force au sein du Conseil national palestinien, le « Parlement » de l'OLP.
Révisée en juillet 1968, la charte de l'OLP met désormais l'accent sur la destruction d'Israël, la libération totale de la Palestine dans ses frontières mandataires et le développement de la lutte armée. Yasir Arafat, porté à la présidence du Comité exécutif de l'organisation (1969), y sera régulièrement réélu par la suite. D'autres organisations armées participent également aux institutions de l'OLP : la Saïqa, créée par la Syrie en 1968, ou le Front de libération arabe, suscité par l'Iraq en 1969. L'OLP utilise les pays limitrophes d'Israël comme bases arrière de sa lutte de libération nationale.
Mais cette présence est déstabilisante pour certains régimes qui redoutent tant les ingérences des organisations palestiniennes dans la vie politique intérieure que les représailles d'Israël aux actions des commandos. En Syrie, les activités des fedayin sont étroitement contrôlées dès mai 1969. En Jordanie, l'antagonisme qui se développe entre les intérêts du souverain hachémite et l'OLP, devenue un État dans l'État, conduit aux affrontements sanglants de 1970-1971, au regain du terrorisme avec la naissance de l'organisation Septembre noir et, enfin, à l'expulsion des organisations palestiniennes (1971). La lutte armée se déplace au Liban, où les fedayin font alliance avec les forces progressistes locales et sont à l'origine de la guerre civile libanaise (1975-1990).
La victoire partielle de l'offensive arabe lors de la quatrième guerre israélo-arabe (octobre 1973) amène l'OLP à modifier sensiblement sa stratégie dans le sens de la modération. L'organisation se prononce désormais sur l'établissement, à côté d'Israël, d'un État palestinien en Cisjordanie et à Gaza. Cette solution de compromis, fondée sur l'acception de l'existence d'Israël, provoque un vif débat au sein des diverses composantes de l'OLP. En décembre 1973, le FPLP de Georges Habache refuse l'établissement d'un « mini-État » palestinien sur la rive occidentale du Jourdain. En juillet 1974, le Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP), créé en février 1969 par Nayaf Hawatmi, se retire du Comité exécutif de l'OLP et constitue avec d'autres mouvements le Front du refus, qui conteste la politique de Yasir Arafat. Cette dissidence prendra fin en décembre 1977. Par ailleurs, le groupe sécessionniste Fatah-Commandement révolutionnaire d'Abu Nidal, exclu de l'OLP en 1974, s'attaque à partir de 1978 à des représentants de l'OLP, à ceux d'Israël ou à des établissements juifs en Europe et au Liban.
Dans le même temps, l'aggiornamento de l'OLP contribue à sa reconnaissance rapide par la communauté internationale. Lors de la conférence arabe d'Alger (novembre 1973), l'organisation est reconnue comme l'unique représentant légitime du peuple palestinien. En 1974, le droit à l'autodétermination des Palestiniens et la représentativité de l'OLP sont proclamés tour à tour par la conférence des États islamiques (février), l'Organisation de l'unité africaine (juin), la conférence des chefs d'États arabes de Rabat (28 octobre) et l'Assemblée générale des Nations unies (22 novembre), qui souligne le droit au retour et à l'indemnisation des réfugiés palestiniens et invite l'OLP à participer comme observateur à ses débats. Devenue membre à part entière du mouvement des non-alignés en 1975, l'OLP est admise au sein de la Ligue arabe avec tous les droits d'un État membre en septembre 1976. Elle est par ailleurs reconnue par une centaine d'États.
La visite de Sadate à Jérusalem (novembre 1977) et le processus de paix qui s'engage entre l'Égypte et Israël (accords de Camp-David en septembre 1978, traité israélo-égyptien en mars 1979) exposent l'OLP à des pressions multiples : de certains États (Libye et Syrie), du Front de la fermeté constitué en décembre 1977 et, surtout, d'Israël, où l'arrivée au pouvoir de Menahem Begin se traduit par un durcissement dans les territoires occupés, par un processus annexionniste (Jérusalem en août 1980, le Golan en décembre 1981), ainsi que par la volonté de réduire militairement les organisations palestiniennes (invasion du Liban-Sud en mars 1978). Le siège de l'OLP est transféré de Beyrouth à Tunis en août 1982. Les tensions qui opposent Yasir Arafat à la Syrie provoquent, à partir de mai 1983, une grave dissidence au sein de l'OLP et du Fatah : de novembre à décembre, les dissidents palestiniens, appuyés par les Syriens, lancent une grande offensive contre Yasir Arafat et ses partisans réfugiés à Tripoli, contraignant ceux-ci à quitter la ville.
Le rapprochement d'Arafat avec l'Égypte (décembre 1983) et avec la Jordanie (février 1984) accroît encore les tensions au sein l'OLP. Pourtant, reconduit à la tête de l'organisation en novembre 1984, Arafat parvient au prix de certaines concessions à réunifier son mouvement tout en évitant la rupture avec les pays arabes modérés. En juin 1988, lors du sommet extraordinaire de la Ligue arabe, réuni à Alger pour soutenir le soulèvement populaire palestinien (→ Intifada) qui agite, depuis décembre 1987, les territoires occupés par Israël, l'OLP se voit confortée dans son rôle de seul et unique représentant du peuple palestinien. En novembre, elle proclame la création d'un État palestinien – faisant référence à la résolution 181 de l'ONU (novembre 1947) partageant la Palestine – et accepte, en contrepartie, les conditions des États-Unis : la reconnaissance du droit de l'État d'Israël à la sécurité et la condamnation du terrorisme. Amorcé en 1989, le dialogue avec les États-Unis est suspendu dès février 1990. Se rapprochant alors de l'Iraq de Saddam Husayn, l'OLP, contrairement à la majorité des pays arabes, ne condamne pas l'invasion du Koweit par l'Iraq et sort très affaiblie du conflit (→ guerre du Golfe).
La signature avec Israël des accords d'Oslo (septembre 1993) qui, outre une reconnaissance mutuelle, instaurent un gouvernement palestinien autonome dans la région de Jéricho et de Gaza, suscite, au sein de l'OLP, l'opposition du FPLP et du FDLP ainsi que la vive contestation des mouvements islamistes Hamas et Djihad islamique. Selon les termes de l'accord du Caire, signé par Yasir Arafat et Yitzhak Rabin (mai 1994), les troupes israéliennes commencent à évacuer la bande de Gaza et la zone de Jéricho, ce qui permet à Yasir Arafat d'installer à Gaza, en juillet, le gouvernement de l'Autorité nationale palestinienne (ANP), qu'il préside. Dès lors, le centre de gravité du mouvement de libération palestinienne passe de l'OLP – marginalisée – vers l'Autorité nationale palestinienne. Le dernier acte politique marquant de l'OLP est l'abolition, en avril 1996, des articles de la charte refusant l'existence d'Israël. Depuis le décès de Yasir Arafat, survenu en novembre 2004, l'organisation est dirigée par Mahmud Abbas, secrétaire général de l'OLP depuis 1996.