Komunistická strana Československa (KSC)

Publié le par Mémoires de Guerre

Le parti communiste tchécoslovaque (Komunistická strana Československa) était un parti politique tchécoslovaque membre de l'Internationale communiste, puis du Kominform (inféodé à Staline).

Komunistická strana Československa (KSC)
Historique

Sa politique était calquée sur le modèle russe incluant même l'oppression physique de ses adversaires puis opposants. Ce parti régnait, de manière quasi absolue, sur la Tchécoslovaquie communiste de 1948 à 1989. Le PCT (KSČ) est né le 14 mai 1921 d'une scission du parti social-démocrate tchécoslovaque. Son premier président en est Bohumír Šmeral. Au moment de sa création, le PCT est l'un des partis communistes les plus importants tant en termes relatifs qu'absolus. En 1925, commence le processus de bolchévisation qui consiste en une plus grande affiliation au programme de l'Internationale communiste. Illégal à partir de 1938 à la suite des accords de Munich, le parti se réorganise dans la clandestinité. Pendant la guerre, le PCT prend un rôle dominant dans la résistance et on estime à 30 000 le nombre de ses membres décédés dans les combats tant sur le sol national.

Le PCT est membre du gouvernement de coalition en 1945. Organisé et centralisé sur le modèle du PCUS, il est prêt à s'emparer des rênes du pouvoir et prend progressivement le contrôle de la « Troisième République tchécoslovaque ». Le 25 février 1948, c’est le Coup de Prague : Klement Gottwald s'empare du pouvoir à la suite d'une erreur tactique des partis démocratiques qui font confiance au président Edvard Beneš comme dernier rempart de la démocratie. Or celui-ci, sous la pression des communistes, accepte leurs revendications et l'Assemblée nationale, le 11 mars 1948 approuve une motion de confiance au gouvernement nouvellement constitué de Klement Gottwald. Une nouvelle constitution est adoptée en mai, proclamant la « démocratie populaire ». Les partis démocratiques sont soit fusionnés purement et simplement au PCT, soit voient leurs directions inféodées au PCT qui détient formellement le pouvoir au sein du gouvernement de Front national (Národní fronta / Národný front) : il y détient les deux-tiers des votes, le tiers restant étant réparti entre les autres partis politiques. Les élections libres sont abolies ainsi que d'autres libertés politiques. Commence un régime totalitaire qui ne prendra fin qu'en novembre 1989.

Une période de terreur s'enclenche alors qui visent les « ennemis de classe » (prêtres, bourgeois, intellectuels non-affiliés, mais aussi anciens résistants ayant fui à Londres rejoindre le gouvernement démocratique de Beneš et donc soupçonnables et opposables aux bons résistants ayant trouvé refuge à Moscou). Suite à un différend entre Gottwald, chef du gouvernement, et Rudolf Slánský, secrétaire général du PCT au sujet du degré d'inféodation aux directives de Moscou, une purge secoue le parti. Sous couvert d'accusation de complot "titiste", Slánský et plusieurs hauts dirigeants du PCT, sont jugés et condamnés lors du procès de Prague (11 exécutés, 3 condamnés à la prison à vie, dont Artur London). Le PCT (KSČ) entame un processus de réforme en 1968 sous l'impulsion d'Alexander Dubček qui cherche à instaurer ce qu'il appelle un « socialisme à visage humain ». C'est le Printemps de Prague qui sera réprimé par l'intervention des armées du Pacte de Varsovie qui envahissent Prague le 21 août.

Convoqué à Moscou, Alexander Dubček conserve ses fonctions de premier secrétaire du parti mais se voit chargé par les Soviétiques d'appliquer un programme de "normalisation". Comme les résultats escomptés par les Soviétiques ne sont pas atteints, il est remplacé par Gustáv Husák en avril 1969. Dubček est tout d'abord écarté et envoyé comme ambassadeur en Turquie puis exclu du parti en 1970. Par extension, la période qui s'étend de 1970 à 1989 est appelée « normalisation ». Gustáv Husák est un homme politique habile qui a souffert par le passé des purges staliniennes et qui louvoie entre les courants pragmatiques modérés et les tenants de la ligne dure. La « normalisation » consiste à ne pas s'écarter de la ligne imposée à Moscou, étouffer dans l'œuf toute velléité réformatrice au sein du parti et à réprimer implacablement toute dissidence, telle la Charte 77. Un nombre important des membres du PCT ayant pris une part active au printemps de Prague ou simplement soupçonnés de déviance idéologique réformatrice sont exclus des rangs du parti.

Il n'est pas surprenant que dans ces conditions, le PCT ne réagisse pas aux impulsions de la perestroïka gorbatchevienne (1985 - 1991) et qu'il n'entame pas de réforme interne contrairement à certains partis "frères". Le 28 novembre 1989, le PCT (KSČ) annonce qu'il renonce à son pouvoir totalitaire : sur sa demande, l'Assemblée fédérale vote l'abolition de l'article de la constitution sur le rôle dirigeant du PC dans la société et l'État. Cependant, le PCT a survécu à la chute du mur et à la Révolution de velours en 1989. Il change de nom et adopte le sigle de PCTS - Parti communiste tchèque et slovaque (KSČS). Mais il s'autodissout au 31 décembre 1992, jour de la séparation de la Tchécoslovaquie en deux pays indépendants, pour donner naissance aux Parti communiste de Bohême et Moravie (KSČM) et au Parti communiste slovaque (KSS). Il renaît en 1995, à l'initiative de quelques nostalgiques de l'ancien régime communiste qui désirent rétablir le régime en vigueur entre 1948 et 1989. Son leader est Miroslav Štěpán, ancien dirigeant du PCT. Le parti a une influence limitée et aucun de ses membres n'est élu au parlement.

Dirigeants

  • Klement Gottwald, tchèque (1929–1953)
  • Antonín Novotný, tchèque (1953–1968)
  • Alexander Dubček, slovaque (1968–1969)
  • Gustáv Husák, slovaque (1969–1987)
  • Miloš Jakeš, tchèque (1987–1989)
  • Karel Urbánek, tchèque (1989)
  • Ladislav Adamec, tchèque (1989–1990)
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article