Saint-Vallier Charles Raymond de

Publié le par Roger Cousin

Saint-Vallier Charles Raymond deCharles Raymond de La Croix de Chevrières, comte de Saint-Vallier (° 12 septembre 1833 - château de Coucy-lès-Eppes  4 février 1886 - « ibidem »), est un diplomate et homme politique français du XIXe siècle. Grand-croix de la Légion d'honneur, diplomate, ancien commissaire spécial de la France près des armées allemandes après la Guerre franco-prussienne de 1870, ancien ambassadeur à Berlin (1877-1881), deuxième délégué de la France au Congrès de Berlin en 1878, vice-président du conseil général du département de l'Aisne, il est sénateur de l'Aisne de 1876 à 1886. Charles Raymond de La Croix de Chevrières, d'une vieille famille du Dauphiné, « fils de Bonne Humbert Lacroix de Chevrières, marquis de Saint-Vallier, et de Marie Magdeleine de Maussion », débuta dans la diplomatie comme attaché d'ambassade à Lisbonne (18 novembre 1852).

Il passa en la même qualité à Munich (1856) et à Vienne (Autriche) (1857), fut attaché (1859) au cabinet du ministre M. Walewski, devint secrétaire d'ambassade à Constantinople (1860), chef du cabinet du marquis de Moustier (1863), et ministre plénipotentiaire à Stuttgart (1868). Il remplit plusieurs missions pendant la guerre de 1870-71, et fut commissaire général auprès de l'armée d'occupation, du 10 janvier 1872 au 22 septembre 1873. Il avait le grade de ministre plénipotentiaire de 1re classe, et était vice-président du conseil général de l'Aisne pour le canton de Sissonne, lorsqu'il se présenta, le 30 janvier 1876, comme candidat au Sénat dans le département de l'Aisne : il fut élu par 624 voix (921 votants), prit place parmi les républicains conservateurs, et se prononça, en juin 1877, contre la dissolution de la Chambre des députés et contre le gouvernement du Seize-mai.

Partisan du ministère Dufaure, il fut appelé à succéder, comme ambassadeur à Berlin, à M. de Gontaut-Biron (20 décembre 1877). En juin 1878, il fut un des deux plénipotentiaires de la France au congrès de Berlin pour le règlement de la question d'Orient. Il donna sa démission d'ambassadeur lors de la constitution du cabinet Gambetta, et, mis en disponibilité, revint siéger (décembre 1881) au centre gauche du Sénat. Il vota avec la fraction la plus conservatrice du parti républicain, demanda (février 1882) dans la discussion sur la laïcité de l'instruction primaire, que les ministres des cultes pussent donner l'enseignement religieux dans les locaux scolaires en dehors des heures de classe (rejeté) ; Interrogea (mars 1883) le ministère sur sa politique indécise au Tonkin.

Fut nommé (mai 1883) vice-président de la commission chargée de réorganiser le service des consulats de France à l'étranger. Fut rapporteur (mai) des crédits du Tonkin, critiqua (décembre), à propos du budget du ministère des Affaires étrangères, l'organisation du personnel diplomatique, parla (février 1884) sur la crise agricole, fut rapporteur (juin) d'un projet modifiant le régime des sucres. Réélu comme sénateur, le 6 janvier 1885, par 1 050 voix (1 374 votants), le marquis de Chevrières reprit sa place au centre, fut admis à la retraite comme ambassadeur, et mourut l'année suivante. Il était grand-croix de la Légion d'honneur depuis le 11 juillet 1880.

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