SYRIZA (« Coalition de la gauche radicale - Alliance progressiste ») est un parti politique grec. SYRIZA trouve ses origines dans une coalition de partis de gauche et d'extrême gauche fondée en 2004. Celle-ci comprenait un large spectre de formations politiques (treize au total) et de politiciens indépendants, comme des communistes pro-européens (eurocommunisme), des écologistes, des socialistes et des eurosceptiques. Aléxis Tsípras, ancien président de Synaspismós, le mouvement le plus important de la coalition, en devient le président le 4 octobre 2009. La coalition est transformée en parti en 2013. SYRIZA est membre du Parti de la gauche européenne. En 2012, SYRIZA devient la deuxième force politique de Grèce au Parlement et le principal parti d'opposition au gouvernement d'Antónis Samarás. Il devance le parti du Premier ministre (Nouvelle Démocratie) lors des élections européennes de 2014, en obtenant 26,58 % des suffrages et six sièges. À la mi-2014, des sondages d'opinion indiquent que SYRIZA est devenu le parti le plus populaire du pays. Lors des élections législatives de 2015, il obtient 36,3 % des voix et une quasi-majorité de sièges au Parlement. Douze membres du parti sont membres du gouvernement Tsípras. En 2019, SYRIZA perd quasiment la moitié de ses sièges, redevenant (4 ans après son accession au pouvoir - avec 86 sièges), un parti d'opposition derrière Nouvelle Démocratie de Kyriákos Mitsotákis. SYRIZA est décrit comme un parti antisystème, dont le succès a créé « une onde de choc dans l'Union européenne ». Bien que sa ligne politique soit moins radicale qu'à ses débuts, il est parfois décrit comme populiste. Il est également considéré comme un parti eurosceptique, bien qu'il ne prône pas la sortie de la Grèce de la zone euro ou de l'Union européenne. En outre, bien que le parti compte de nombreux adhérents de religion chrétienne, il défend la laïcité et dénonce les privilèges dont bénéficie l'Église orthodoxe de Grèce en tant que religion d'État.
C'est, depuis les dernières législatives, le principal parti de l'opposition au parlement grec. SYRIZA est membre du Parti de la gauche européenne. Le processus de formation de la SYRIZA fut lent et long. Elle trouverait ses origines dans l'Espace de Dialogue pour l'Unité et l'Action Commune de la Gauche né en 2001 pour débattre de questions telles que la guerre au Kosovo ou les privatisations. Cet Espace amena à la création de coalitions électorales pour les élections locales de 2002. Une de ces coalitions les plus efficaces fut celle menée dans la circonscription d'Athènes - du Pirée par Manolis Glezos. La naissance officielle de la SYRIZA est cependant liée aux élections législatives de 2004 . Les membres de l'Espace créèrent en effet alors un programme qui pourrait servir à une alliance électorale. Les partis fondateurs de cette alliance sont le Synaspismós, la Gauche du Renouveau Écologique et Communiste (AKOA), la Gauche ouvrière internationaliste (DEA), le Mouvement de la gauche unifiée dans l'action (KEDA) (une scission du KKE), les Citoyens Actifs (une organisation proche de Manolis Glezos). La SYRIZA recueillit 241 539 voix (3,3 %) et eut 6 députés, tous membres du Synaspismós, ce qui mena à des tensions dans la coalition.
Les petits mouvements membres de la SYRIZA accusèrent alors le Synaspismós de ne pas tenir l'engagement pré-électoral selon lequel un des élus démissionnerait pour permettre à Yannis Banias, leader de l'AKOA, de siéger. La Gauche ouvrière internationaliste fit alors scission, ainsi que le Synaspismós qui décida de faire dorénavant cavalier seul pour les élections européennes de 2004. Finalement, en décembre 2004, le 4e congrès du Synaspismós décida de revenir dans la SYRIZA. Cette volonté fut matérialisée par l'élection d'Alekos Alavanos à la tête du Synaspismós. La coalition se rapprocha encore plus lors de l'organisation du 4e Forum social européen de mai 2006 à Athènes. La SYRIZA, à laquelle se joignit la KOE, un mouvement communiste, ainsi qu'Intervention écologique, créa la surprise en recueillant 360 000 voix, soit plus de 5 %, et obtint 14 sièges principalement dans les grandes villes :
En 2015, sont effectivement membres de SYRIZA les partis et organisations politiques suivantes.
En mars 2009, la SYRIZA était créditée de 7,5 % des intentions de votes. Mais la coalition a obtenu moins de 5 % des voix aux élections européennes. Alekos Alavanos blâme le nouveau leader du Synaspismós, Alexis Tsipras, pourtant son ancien protégé et successeur à la tête du Synaspismós. Il lui reproche d'avoir nommé en tête de liste un eurosceptique convaincu. La coalition est dès lors en crise. Une partie en sort en 2010 pour fonder un nouveau parti, la Gauche démocrate (Grèce). Lors des élections législatives anticipées du 4 octobre 2009, la SYRIZA obtient 315 627 voix, soit 4,60 % (- 0,44) et 13 députés à la Vouli (- 1). Lors des élections législatives anticipées du 6 mai 2012, la SYRIZA fait une percée plus ample que prévue par les sondages avec 1 061 265 voix, soit 16,78 % (+ 12,18) et 52 députés à la Vouli (+ 39), et, suite à l’effondrement du Pasok (13,2 %, 41 députés), devient la première force à gauche et la deuxième du pays, derrière la Nouvelle Démocratie (18,85 %, 108 députés) et devant le Pasok5. Sa représentante Sofia Sakorafa est la parlementaire qui a obtenu le plus grand nombre de suffrages.
Comme le système politique grec n'accorde la prime majoritaire (50 députés en plus de ceux élus à la proportionnelle intégrale) qu'aux partis politiques, et non pas aux coalitions de partis, SYRIZA décide de se transformer en parti politique. Le 22 mai 2012, le parti SYRIZA Front Unioniste Social (ΣΥΡΙΖΑ Ενωτικό Κοινωνικό Μέτωπο) a été déclaré auprès du procureur de la Cour Suprême. L'emblème reste le même et le président de ce nouveau parti est toujours Aléxis Tsípras. Il est géré et représenté par un comité directeur de 19 membres. Cette modification de statut semble nécessaire pour pouvoir bénéficier des 50 sièges réservés au parti qui arrive en tête, les coalitions de partis étant apparemment exclues de ce dispositif.
Il est à noter que la SYRIZA a auparavant tenté sans succès de former une alliance avec Pacte social. Des discussions avec les Verts et ANTARSYA n'ont pas non plus abouti. Lors des élections législatives grecques du 17 juin 2012, la SYRIZA connaît à nouveau une très forte progression de plus de 60 %, obtenant 1 655 053 voix soit 26,89 % des suffrages exprimés. Elle gagne 19 sièges supplémentaires à la Vouli pour atteindre un total de 71 députés. Le parti Nouvelle Démocratie réussit cependant à la devancer et est parvenu à former avec le PASOK et la Gauche démocrate (DIMAR) une coalition favorable au maintien des engagements envers l'UE, la BCE et le FMI, tout en insistant sur la nécessité de renégocier les termes du « memorandum » conclu. La SYRIZA a fait entendre qu'elle est prête à une « opposition constructive » à cet égard.
D'autres partis de gauche (KKE, Antarsya) ayant réalisé des résultats sensiblement plus mauvais que lors des élections législatives de mai 2012, il semble qu'une partie de leur électorat se soit reportés sur la SYRIZA. Le 27 février 2013, en déplacement dans la ville de Patras, Alekos Alavanos annonce son intention de créer un nouveau parti à gauche, qui participera aux prochaines élections séparément de SYRIZA et dont l'axe programmatique central sera la sortie de la Grèce de la zone euro (qui est également une revendication du KKE). Il proposera la mise en place d’un « Plan B » : « interruption de tout paiement destiné à satisfaire les « créanciers » du pays, sortie de l'euro et réintroduction d’une monnaie nationale, autrement dit des liquidités massivement injectées sur le marché intérieur lui permettant déjà une certaine reprise du marché intérieur, et le renforcement des capacités d'exportation. ». Le parti Plan B, scission de Syriza, est créé en mai 2013. Le SYRIZA prévoit d'organiser son Congrès en juillet 2013 afin de changer son mode d'organisation. Ce Congrès devrait être l'occasion de fusionner les composantes de la coalition en un seul parti. Ce changement est nécessaire eu égard au mode de scrutin législatif grec qui accorde une prime majoritaire en termes de siège au parti arrivé en tête des suffrages.
En 2012, le parti a constitué un cabinet fantôme (« σκιώδης κυβέρνηση ») pour aligner l'organisation de son opposition à celle du gouvernement.