Svetlana Guéorgievna Tikhanovskaïa, née Svetlana Guéorgievna Piliptchouk le 11 septembre 1982 à Mikachevitchy, est une traductrice, enseignante et femme politique biélorusse.
Traductrice et enseignante d'anglais, elle est la femme du blogueur et youtubeur Siarhieï Tsikhanouski (Sergueï Tikhanovski), opposant au président Alexandre Loukachenko et emprisonné le 29 mai 2020 pour « trouble à l'ordre public ».
Elle se porte alors candidate à l'élection présidentielle du mois d'août. Sa candidature est validée par le pouvoir et elle réussit à fédérer les partisans de deux autres opposants, Viktor Babariko (arrêté en juin pour « délits financiers ») et Valéri Tsepkalo (dont les signatures ont été invalidées en grand nombre), empêchés de concourir à l'élection.
Pendant la campagne électorale, elle dénonce le régime autoritaire de Loukachenko et demande la libération de tous les prisonniers politiques biélorusses. Elle accuse également le président, au pouvoir sans discontinuité depuis 1994, de ne pas avoir pris les mesures nécessaires pour lutter contre l'épidémie de Covid-19. Aux côtés de Véronika Tsepkalo, épouse de Valéri Tsepkalo, et Maria Kolesnikova, directrice de campagne de Viktor Babariko, elle incarne ce que les commentateurs décrivent comme une « révolution des femmes ». Elle s'oppose au régime en place et non pas à la Russie. La veille du scrutin, Maria Kolesnikova et la porte-parole de Svetlana Tikhanovskaïa, Maria Moroz, sont arrêtées pour des raisons inconnues.
Selon les résultats officiels, Svetlana Tikhanovskaïa obtiendrait 10,9 % des voix, en deuxième place mais loin derrière le président sortant, qui recueillerait 80,08 % des suffrages. Alors que plusieurs manifestations violemment réprimées éclatent dans le pays pour protester contre la réélection de Loukachenko, Svetlana Tikhanovskaïa refuse de reconnaître ces résultats, affirmant devant la presse : « Le pouvoir doit réfléchir à comment nous céder le pouvoir. Je me considère vainqueure de ces élections ».
Le 11 août 2020, le ministre lituanien des Affaires étrangères, Linas Linkevičius, annonce à la presse que Svetlana Tikhanovskaïa a fui la Biélorussie pour se réfugier en Lituanie, où se trouvaient déjà ses enfants. Elle appelle à une manifestation géante pour le 16 août. Après le succès de celle-ci, elle se dit disposée à exercer le pouvoir. À partir du 7 octobre 2020, elle est recherchée en Biélorussie et en Russie pour « appels à des actions portant atteinte à la sécurité nationale ». Le 13 octobre, elle lance un ultimatum au président Alexandre Loukachenko, lui demandant de se retirer sous peine de nouvelles manifestations et de grèves. Le 5 mars 2021, s'appuyant sur un accord bilatéral d'assistance juridique datant de 1992, la Biélorussie annonce avoir demandé à la Lituanie d'extrader Svetlana Tikhanovskaïa afin qu'elle soit poursuivie pour des crimes contre l’ordre et la sécurité publique. La Lituanie rejette immédiatement et fermement cette demande.