Arcady Alexandre
Arcady Egry, dit Alexandre Arcady, est un réalisateur français né le 17 mars 1947 à Alger.
Alexandre Arcady a 15 ans lorsqu'il quitte l'Algérie, devenue indépendante, pour la France. En tant que cinéaste, il s'attachera à dépeindre cet exil ainsi que la communauté juive dont il est issu dans Le Grand carnaval (1983) et Là-bas, mon pays (1999). A 22 ans, Alexandre Arcady débute une carrière de comédien en apparaissant dans une série télé intitulée La Cravache d'or, pour devenir par la suite directeur du théâtre de Suresnes. Il aborde le cinéma en 1977 en produisant le premier film de sa compagne Diane Kurys, Diabolo menthe. L'année suivante, il passe à la réalisation avec Le Coup de sirocco - les premiers pas des "Pieds-Noirs" en France - qui donne le ton de nombre de ses films.
Attaché au cinéma de genre américain, il lui rend hommage, tout en y intégrant des thématiques personnelles (la judéité, la famille, la Shoah), à travers le diptyque mafieux Le Grand pardon / Le Grand pardon II (1982 et 1992), la comédie policière Hold-up (1985), le polar L'Union sacrée (1989), ainsi que les thrillers K (1997) et Entre chiens et loups (2002). Il signe également la réalisation de Dernier été à Tanger (1987) et Pour Sacha (1991), deux films salués par la critique, avant de s'aventurer avec plus ou moins de succès sur le terrain de la comédie (Dis-moi oui, Mariage mixte et Tu peux garder un secret).
Après cette série de films au ton relativement léger, Alexandre Arcady tourne un long métrage plus sombre : Comme les 5 doigts de la main (2009). Pour cette histoire concernant la vengeance d'une fratrie de 5 frères, il réunit à l'écran Vincent Elbaz, Pascal Elbé et Eric Caravaca. Le premier rôle est tenu par Patrick Bruel, qui collabore ainsi pour la cinquième fois avec le cinéaste. Après la noirceur de son film précédent, Alexandre Arcady change sensiblement de registre, en adaptant le best-seller de Yasmina Khadra, Ce que le jour doit à la nuit (2012). Le cinéaste met en scène une histoire d'amour se déroulant en Algérie dans les années 30, sur fond de conflits qui bouleversent le pays. Le film réunit à l'écran Vincent Perez et Anne Parillaud, aux côtés d'acteurs moins connus et débutants.
Il a deux enfants avec Marie-Jo Jouan, journaliste à France 2 : une fille prénommée Lisa et un fils réalisateur (La colline a des yeux, Mirrors) connu sous le nom d'Alexandre Aja. Il a également eu avec Diane Kurys un fils, qui deviendra le jeune écrivain connu sous le nom de Sacha Sperling.
- Chevalier de la Légion d'honneur (depuis le 14 juillet 2015)
- Le 23 février 2015, à l’occasion du 30e dîner du CRIF, Roger Cukierman lui remet le prix du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) pour son film 24 jours. En dépit d'un soutien institutionnel (le film est projeté à l'Elysée en présence de François Hollande), la presse et le public réservent un accueil médiocre au film.
- 1979 : Le Coup de sirocco
- 1980 : Renaud Barrault Mexico (documentaire)
- 1982 : Le Grand Pardon
- 1983 : Le Grand Carnaval
- 1985 : Hold-up
- 1986 : Dernier été à Tanger
- 1989 : L'Union sacrée
- 1991 : Pour Sacha
- 1992 : Le Grand Pardon 2
- 1995 : Dis-moi oui
- 1997 : K
- 1999 : Là-bas... mon pays
- 2002 : Entre chiens et loups
- 2004 : Mariage mixte
- 2008 : Tu peux garder un secret ?
- 2010 : Comme les cinq doigts de la main
- 2012 : Ce que le jour doit à la nuit
- 2014 : 24 jours
- 1970 : Haute surveillance de Jean Genet, mise en scène Arcady, Théâtre Récamier
- 1974 : Le Maître du tambour de Jean Pélégri, mise en scène Alexandre Arcady, Théâtre de Suresnes
- 1976 : La mouche qui tousse d'Étienne Rebaudengo, mise en scène Arcady, Théâtre La Bruyère
- 1976 : Lorenzaccio d'Alfred de Musset, mise en scène Pierre Vielhescaze, Tréteaux de France
- 1976 : Hotel Baltimore de Lanford Wilson, mise en scène Arcady, Espace Pierre Cardin
- 7 rue du lézard, Paris, Éditions Grasset et Fasquelle, 2016, 352 p. (ISBN 978-2-246-85890-4)