Frydman Jean
Jean Frydman, né le 26 juin 1925 à Varsovie en Pologne et mort le 14 mars 2021, est un résistant, déporté, survivant de la Shoah, homme d'affaires et homme de communication franco-israélien.
Jean Frydman, naît le 26 juin 1925 à Varsovie en Pologne de parents d'origine juive polonaise, Jean Frydman grandit dans le quartier de Belleville où sa famille tient une petite fabrique de lingerie féminine.
En 1940, Jean Frydman rallie la France libre. Apprenant en 1942 qu'une grande rafle se préparait, il regagne la capitale pour demander à ses parents de se mettre à l'abri. Arrêté en 1944, emprisonné à Fresnes, sa dernière adresse est au 4 rue Martel dans le 10e arrondissement de Paris, il est condamné à mort. Il attend chaque jour la mort mais échappe au peloton d'exécution grâce à l'intervention inattendue d'Aloïs Brunner. Transféré au camp de Drancy, il est évacué vers le camp de concentration de Buchenwald dans le dernier convoi à destination des camps de la mort, le convoi no 79, en date du 17 août 1944 (où il fait la connaissance de Marcel Dassault), mais réussit à s'évader du train. Il est impliqué dans l'organisation de l'assassinat de Philippe Henriot, le Goebbels français et chef de la propagande du gouvernement de Vichy. Cet assassinat, le 28 juin 1944, dans le Ministère où il vivait, a été organisé par un groupe du COMAC, tous membres du maquis, une organisation désignée comme organisation terroriste par le gouvernement de Vichy.
Jean Frydman fréquente le Saint-Germain-des-Prés des existentialistes de l'après-guerre. Il commence son aventure dans le monde naissant de l'audiovisuel par un stage dans une petite station de télévision au Canada. Ensuite, il participe à la création de la première télévision privée francophone au Maroc. De retour en France, il est le cofondateur de la station Europe 1, devenant l'un de ses premiers dirigeants, entre 1957 et 1962. Il crée l'émission Salut les copains. En 1969, Jean Frydman prend la direction de Télé Monte-Carlo et, dans le but d'alimenter la grille de la chaîne, devient propriétaire d'un important catalogue de films. Mais son plus grand projet, la création d'une nouvelle chaîne de télévision commerciale, « Canal 10 », n'arrive pas à aboutir. Il prend ensuite la direction de l'agence de publicité Régie n°1. Il s'impose comme le « jardinier secret du paysage audiovisuel français ». Il produit deux films documentaires concernant la Seconde Guerre mondiale : Le Chagrin et la Pitié de Marcel Ophüls (1969) et De Nuremberg à Nuremberg de Frédéric Rossif (1989).
Actionnaire évincé du conseil d'administration de Paravision, filiale audiovisuelle de L'Oréal, Jean Frydman révèle le passé d'André Bettencourt et celui de plusieurs autres dirigeants de L'Oréal sous l'Occupation, contraignant André Bettencourt à se retirer des affaires en 1995, officiellement pour raison d'âge, et à exprimer ses regrets pour ce qu'il qualifie d'« erreur de jeunesse ».
Jean Frydman, le franco-israélien, met son expérience au service des responsables politiques israéliens soucieux d'une paix de compromis. Il conseille Yitzhak Rabin et Ehoud Barak. Il joue un rôle dans l'organisation de la manifestation du 4 novembre 1995, au cours de laquelle Yitzhak Rabin est assassiné.
Chevalier de la Légion d'honneur (11 mars 2016), nommé par le président de la République française François Hollande.
En 2014, dans la mini-série Résistance, c'est Tom Hudson qui joue le rôle de Jean Frydman.