Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT)
Le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT) est un groupe politico-militaire tchadien à dominante gorane créé en avril 2016 par Mahamat Mahdi Ali à Tanoua (extrême-nord du Tchad), lors d'une scission de l’Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD) de Mahamat Nouri, opposé au président tchadien Idriss Déby et basé en Libye, dans le Fezzan.
La présence de groupes rebelles tchadiens en Libye, notamment de l'UFDD, remonte à la fin 2014. Ils auraient reçu l'autorisation de la Troisième force, une puissante brigade originaire de Misrata déployée dans le Sud libyen, de s'établir à Sebha, principale ville du Fezzan, à condition de ne pas mener d'actions contre le régime tchadien. Toutefois, la poursuite et l'extension du conflit en Libye a abouti au recrutement du FACT par les forces alliées à Misrata, groupe rebelle dont la scission de l'UFDD pourrait d'ailleurs avoir été encouragée par la Troisième Force elle-même.
Effectifs et localisation
Les effectifs du groupe tchadien oscillent, selon les sources, entre 700 et 1 500 combattants. Le FACT recrute essentiellement chez les Goranes, et tout particulièrement les Kreda et les Kecherda. Le mouvement possèderait une base au Tchad, à Tanoua, et trois en Libye (Jebel Saouda, près de la frontière tchadienne, Al Djoufrah et Doulaki près de Sebha).
Le FACT connaît une scission en juillet 2016 qui donnera naissance au Conseil de commandement militaire pour le salut de la République (CCMSR), menée par l'ancien porte-parole de l'UFDD Mahamat Hassane Boulmaye et qui rallie à lui les combattants Kreda, le groupe le plus important au sein des Goranes. Le FACT s'engage aux côtés des forces de Misrata, à la fois contre l'État islamique et l'ANL du général Haftar. En conséquence, plusieurs de leurs bases en Libye sont bombardées par l'ANL (Doulaki le 14 avril 2016, Jebel Saouda en décembre 2016, Al Djoufrah en décembre 2016).
Le 18 janvier 2017, le gouvernement français décide de geler les avoirs de son chef Mahamat Mahdi Ali au titre de l’article L562-1 du code monétaire et financier qui prévoit « le gel de tout ou partie des fonds, instruments financiers et ressources économiques […] qui appartiennent à des personnes physiques ou morales qui commettent, ou tentent de commettre, des actes de terrorisme ». Le FACT prête main-forte en mars 2017 aux Brigades de défense de Benghazi, un groupe anti-Haftar proche de Misrata, pour attaquer les terminaux pétroliers à Ras Lanuf et Sidra tenus par l'ANL.
Toutefois, au printemps 2017, la Troisième Force, sous la pression militaire de l'Armée nationale libyenne (ANL), est contrainte de se retirer progressivement du Fezzan. Dès lors, le FACT se rapproche du maréchal Haftar et conclut un pacte tacite de non-agression avant d'être autorisé à stationner dans le district d’Al Djoufrah à condition d'y rester cantonné. Le 20 avril 2021, le Président du Tchad Idriss Déby Itno meurt suite à des blessures subies lors de combats opposant l'armée régulière au FACT.