Vallaud Boris

Publié le par Mémoires de Guerre

Boris Vallaud, né le 25 juillet 1975 à Beyrouth (Liban), est un haut fonctionnaire et homme politique français. Ancien élève de l'ENA, il collabore avec Arnaud Montebourg au conseil général de Saône-et-Loire de 2008 à 2012, puis au ministère de l’Économie de 2012 à 2014. Il est ensuite secrétaire général adjoint de la présidence de la République, de 2014 à 2016. Investi par le Parti socialiste (PS), il est élu député dans la 3e circonscription des Landes lors des élections législatives de 2017. Il est porte-parole du groupe socialiste à l'Assemblée nationale et, depuis 2018, porte-parole du PS. Il est responsable du projet du parti pour l'élection présidentielle de 2022 et responsable de l’équipe des porte-paroles de la candidate Anne Hidalgo

Vallaud Boris

Famille, études et premiers postes

Né le 25 juillet 1975 à Beyrouth, Boris Vallaud est le fils de l'historien Pierre Vallaud et d'une professeure d'histoire. Il est également le filleul du politologue Antoine Sfeir. Il dit avoir « gardé un attachement romantique [au Liban] et à la Méditerranée ». Il a des attaches dans les Landes : ses grands-parents sont enterrés à Saint-Sever et il est propriétaire d'une maison à Hontanx. Titulaire d'une maîtrise en droit public, Il est diplômé en 2000 de l'Institut d'études politiques de Paris, où il rencontre Najat Belkacem qu'il épouse le 27 août 2005 à Hontanx. Ils sont parents de jumeaux (un garçon et une fille) : Louis-Adel et Nour-Chloé, nés en 2008. Il entre ensuite à l'ENA. Il fait partie de la promotion Léopold Sédar Senghor dont est notamment issu Emmanuel Macron

À la sortie de l'école, Boris Vallaud est directeur de cabinet du préfet du Gard puis secrétaire général de la préfecture des Landes de 2006 à 2008. Il entre ensuite au service d'Arnaud Montebourg comme directeur général des services au conseil général de Saône-et-Loire (2008-2012). L'Obs affirme qu'à ce poste, il « taillait drastiquement dans les dépenses » ; Benjamin Griveaux, alors vice-président du conseil général, indiquera en 2017 qu'il a « plutôt connu » Boris Vallaud « en Merkel de Saône-et-Loire » qu'en « Rosa Luxemburg à Paris ». 

Au sein de l'exécutif (2012-2017)

Après les victoires de François Hollande et du PS aux élections nationales de 2012, il suit Arnaud Montebourg comme conseiller (2012-2013) et directeur de cabinet au ministère du redressement productif puis au ministère de l'Économie (2013-2014). Après avoir refusé plusieurs fois de devenir chef de cabinet d'Emmanuel Macron, successeur d'Arnaud Montebourg, il est nommé secrétaire général adjoint de la présidence de la République le 17 novembre 2014. À ce poste, il participe notamment aux arbitrages concernant la loi Travail, avec laquelle « il [n'est] pas très à l'aise » selon un ancien collègue, et s'oppose parfois au ministre Emmanuel Macron, qui cherche à durcir le texte, en s'inquiétant notamment de l'opposition de la CFDT ; il évoque à ce sujet « un accident industriel majeur ». Il est également, selon L'Opinion, « l'œil industriel de l'Élysée sur Areva », alors en cours de restructuration. 

Selon Les Inrockuptibles, il s'oppose en interne à la proposition polémique de François Hollande sur la déchéance de nationalité pour les binationaux à la suite des attentats du 13 novembre 2015, citant les « menaces de morts envoyées à sa femme durant cette période et les attaques sur sa double nationalité ». En décembre 2016, il quitte le secrétariat général de l'Élysée, tout en restant conseiller du président François Hollande. Avant le renoncement de François Hollande à se présenter à l'élection présidentielle de 2017, il travaille avec Constance Rivière, sa conseillère spéciale chargée de la culture et de la citoyenneté, et Guillaume Bachelay, numéro 2 du PS, sur les idées de sa possible campagne. Libération relève que « pendant le quinquennat, il réussit la prouesse de passer de la fronde à la hollandie, sans perdre son âme ». 

Député

Il se présente aux élections législatives de 2017 dans la 3e circonscription des Landes, où était élu Henri Emmanuelli et présentée comme « une circonscription en or ». Soutenu par ce dernier, il obtient l'investiture du PS après avoir remporté une primaire interne au sein de la fédération des Landes, avec 63,5 % des votes des militants face au conseiller départemental Paul Carrère, fils du sénateur PS Jean-Louis Carrère. À l'issue du premier tour, il arrive en 2e position avec 25,33 % des suffrages exprimés, dix points derrière Jean-Pierre Steiner, candidat La République en marche. Il l'emporte au second tour en obtenant 50,75 % des suffrages. Il est l'un des trois seuls députés socialistes non sortants à avoir été élus lors de ces législatives. Il est porte-parole du groupe Nouvelle Gauche qui devient ensuite « groupe Socialistes et Apparentés ». Au début de la législature, le Le Journal du dimanche le situe parmi « les 10 députés qui vont peser dans le quinquennat » : « Depuis son élection dans les Landes, il donne de la voix : il a été l'un des cinq députés socialistes à ne pas voter la confiance au gouvernement d'Édouard Philippe et se montre l'un des plus acerbes sur l'action de l'exécutif ». 

Après six mois de législature, il est le 14e député le plus actif selon le classement établi par Capital, avec notamment 40 présences en commission et 283 amendements. Dans le contexte de l'affaire Benalla, il met au jour une disposition permettant à la commission des Lois de se doter des prérogatives d’une commission d’enquête. Membre de la commission des Affaires sociales, il s'oppose à la réforme du code du travail par ordonnances : Mediapart indique qu'il « entend porter une contradiction moins radicale que celle des insoumis et des communistes, mais en réfutant une quelconque continuité avec la loi sur le travail de Myriam El Khomri, dont il a participé à l'élaboration depuis l'Élysée, tout en reconnaissant ne pas avoir gagné tous les arbitrages ». Pour Les Échos, il « s'est révélé lors des travaux sur la réforme du Code du travail [...]. Tandis qu'Adrien Quatennens se faisait remarquer dans l'hémicycle, c'est au sein de la commission des Affaires sociales que le nouveau député des Landes s'est illustré, se positionnant comme co-rapporteur de la mise en application de la loi et en proposant un grand nombre d'amendements ».

Il ne participe pas à la manifestation du 12 septembre 2017, organisée par la CGT, alors que le PS appelle à y participer. Opposant aux réformes de la fonction publique et de l'assurance chômage, ainsi qu'à la ratification du CETA et aux mesures sur l'immigration, il dénonce « le strabisme dangereux » d'Emmanuel Macron qui regarderait « vers l'extrême droite », et dénonce un « président populiste ». Alors que le gouvernement a engagé la privatisation d'Aéroports de Paris (ADP) dans le cadre de sa loi relative à la croissance et la transformation des entreprises (dite PACTE), il est parmi les initiateurs du déclenchement de la procédure du référendum d'initiative partagée (RIP) pour que les Français se prononcent pour ou contre cette privatisation. Opposant à la réforme des retraites, il prépare la saisine du Conseil constitutionnel. Avec Hervé Saulignac, il défend, à travers une proposition de loi, la création d'une dotation universelle pour tous les jeunes de 18 ans et d'un revenu de base inconditionnel. En mai 2022, il est investi par le Parti socialiste, pour la coalition Nouvelle Union populaire écologique et sociale, dans la troisième circonscription des Landes. Le 23 juin 2022, Boris Vallaud est élu président du groupe Socialistes et apparentés à l'Assemblée nationale. 

Cadre du Parti socialiste

En 2017, il est l’invité d’honneur de la Fête de la rose de Frangy-en-Bresse organisée par Arnaud Montebourg. Boris Vallaud soutient Olivier Faure en vue du congrès d'Aubervilliers d'avril 2018. Ils appartiennent tous deux au groupe dit des « quadras », une dizaine de cadres du PS qui se sont soudés à la fin de la présidence de François Hollande, au sein duquel Boris Vallaud « réfléchit à la nouvelle doctrine du socialisme », et qui était disposé à se ranger derrière Najat Vallaud-Belkacem avant son renoncement. Après l'élection d'Olivier Faure comme premier secrétaire, il envisage de lui succéder à la présidence du groupe Nouvelle Gauche à l'Assemblée mais se retire avant l'élection, constatant qu'il n'aurait pas les suffrages nécessaires face à Valérie Rabault. Quelques jours plus tard, il est désigné porte-parole du PS et secrétaire national à l'Europe.

En 2018, il est critiqué au sein du Parti socialiste, notamment par François Rebsamen et Stéphane Le Foll, pour avoir accepté l'invitation à une table ronde de l'université d'été de La France insoumise. En vue de l'élection présidentielle de 2022, il est chargé du projet du PS et plaide pour « une large union de la gauche en alternative crédible à Emmanuel Macron et Marine Le Pen ». Paris Match le présente comme « le socialiste fâché avec personne » au sein de la gauche, indiquant qu'il a « été sollicité par les équipes d’Anne Hidalgo et d’Arnaud Montebourg » tout en étant proche, au sein de la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale, de Pierre Dharréville (PCF) et Caroline Fiat (La France insoumise). Une fois Anne Hidalgo désignée par le PS, il devient responsable de l’équipe de ses porte-paroles. 

Département des Landes

En 2021, il se présente aux élections départementales des Landes, dans le canton d’Adour Armagnac. À l’issue du premier tour il finit 1er avec 44,32 % des suffrages exprimés. Il est élu au second tour avec 57,58 % des voix et renverse ainsi un canton traditionnellement ancré à droite. 

Publication

  • Un esprit de résistance, Flammarion, 2021.
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