Deloncle Eugène

Publié le par Mémoires de Guerre

Eugène Deloncle est un homme politique français, né à Brest (Finistère) le 20 juin 1890 et mort à Paris le 7 janvier 1944, cofondateur de La Cagoule en 1935. 

Deloncle Eugène
Deloncle Eugène
Deloncle Eugène
Deloncle Eugène
Deloncle Eugène
Famille

Fils du commandant Antoine Charles Louis Deloncle (qui refusa de quitter la passerelle du paquebot La Bourgogne lors de son naufrage, le 4 juillet 1898, et fut englouti en mer avec lui) et d'Anna Ange Marie Grossetti. Il est le neveu de François Deloncle, député des Basses-Alpes et de la Cochinchine, du journaliste Henri Deloncle et de Charles Deloncle, député et sénateur de la Seine. Il est le neveu du général Paul François Grossetti. Il épouse Mercédès Cahier (1893-1988), fille de médecin, dont il a un fils Louis et une fille Claude. Après sa mort, sa femme épouse Jacques Corrèze, activiste cagoulard hébergé par le couple Deloncle. En 1939, sa nièce Edith Cahier, fille de Paul Cahier, épouse Robert Mitterrand, frère de François Mitterrand. Sa sœur Louise qui épousa l'avocat Laurent-Cely fut la mère de l'écrivain Jacques Laurent, son autre sœur fut mariée un temps au joueur de bridge Pierre Albarran. 

Carrière et activité politique

Polytechnicien (Promotion X1910, second), ingénieur du Génie maritime, cadre dirigeant de la société de contrôle technique Bureau Veritas, il combat pendant la Première Guerre mondiale : officier d'artillerie, il est blessé sur le front de Champagne. Il est fait chevalier de la Légion d'honneur par arrêté du 7 novembre 1920. Il adhère à l'Action française avant de la quitter pour fonder avec d'autres dissidents, notamment Jean Filiol, l'Organisation secrète d'action révolutionnaire nationale (OSARN) en 1935. Cette organisation clandestine est ultérieurement connue de la police sous le nom de « Comité secret d'action révolutionnaire » (CSAR) et surnommée la « Cagoule » par la presse. Ce surnom est d'ailleurs attribué avec mépris par Maurice Pujo de l'Action française.

Parmi les activités subversives de l'OSARN, on compte l'attentat terroriste contre la Confédération générale du patronat français et du groupe des industries métallurgiques le 11 septembre 1937. Cette action vise à faire croire à l'opinion publique à un complot communiste menaçant la démocratie. En outre, l'organisation clandestine assassine les frères Sabatino et Carlo Rosselli, deux militants italiens antifascistes réfugiés en France. Ces meurtres sont commis à la demande du régime fasciste italien, en échange de la fourniture d'armes de guerre et d'un soutien financier. Selon le journaliste Pierre Péan, à la fin du mois de novembre 1936, Deloncle rencontre le général Henri Giraud. qui lui promet son aide en cas de soulèvement communiste, Deloncle lui assurant que les cagoulards se rangeraient sous ses ordres. Très satisfait, Giraud « est évidemment d'accord pour travailler avec les gens de l'OSARN et souhaite la meilleure réussite à l'entreprise de Deloncle et Duseigneur [...] ».

En juillet 1938, l'état-major civil et plusieurs militaires, soit un total de 120 personnes, sont arrêtés par la police. Après l'armistice de juin 1940, Deloncle rejoint l’amiral François Darlan et reprend contact avec d’anciens cagoulards. Fin 1940, il crée le Mouvement social révolutionnaire pour la Révolution nationale (MSR), soutenant le maréchal Pétain, puis, par le Rassemblement national populaire, se rapproche de Marcel Déat. Les intrigues entre les deux hommes ont raison de cette alliance et Deloncle est exclu en mai 1942. Dans la nuit du 2 au 3 octobre 1941, un attentat est organisé par le Mouvement social révolutionnaire (MSR) contre la Synagogue des Tournelles. Il collabore aussi avec l’amiral Wilhelm Canaris, alors chargé du contre-espionnage militaire allemand. Le 7 janvier 1944, Deloncle est assassiné par la Gestapo – par l'intermédiaire d'agents français du SD – en raison de ses relations avec l'amiral Canaris et d'autres membres de l'Abwehr opposés à Hitler. Son fils Louis, blessé, survit ; après-guerre il dirige la branche espagnole de L'Oréal

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