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Revue de presse de l'Histoire - La Seconde guerre mondiale le cinéma les acteurs et les actrices de l'époque - les périodes de conflits mondiales viètnamm corée indochine algérie, journalistes, et acteurs des médias

Denoël Robert

Denoël RobertRobert Denoël est un éditeur français d'origine belge né le 9 novembre 1902 à Uccle et tué le 2 décembre 1945 à Paris. Robert Denoël commence son activité éditoriale en juillet 1928 en s’associant à l'Américain Bernard Steele pour fonder à Paris les « éditions Denoël et Steele ».

Durant les années 1930, il se fait connaître comme un éditeur de grand talent publiant des textes d'Antonin Artaud, Roger Vitrac, Louis Aragon, Elsa Triolet, Jean Genet, Nathalie Sarraute, Charles Braibant, Paul Vialar, Sigmund Freud, René Allendy, Otto Rank... et particulièrement Louis-Ferdinand Céline et divers auteurs d'extrême droite comme Lucien Rebatet, Robert Brasillach ou Adolf Hitler. Il dirige également de 1934 à 1939 la maison d'édition La Bourdonnais qui fera paraître une cinquantaine de titres. À partir de 1937, Steele, qui craint la montée de l'antisémitisme en France, part pour les États-Unis dans sa famille très aisée. Denoël poursuit sous le nom les éditions Denoël.

En 1940, Robert Denoël établit des cloisonnements entre ses fonctions éditoriales en fondant la maison les « Nouvelles Éditions Françaises », où il publie des ouvrages imposés par l’occupant. Écarté de cette maison en 1945, il fonde les éditions de la Tour où il édite une dizaine de livres avant sa mort. Sous l'occupation, il compte parmi les éditeurs français impliqués dans la collaboration (ainsi que Bernard Grasset, Gaston Gallimard, Baudinière, Armand Colin, Fernand Sorlot, etc.). Il ouvre sa maison d'édition, comme Fernad Sorlot, au capital allemand. Il obtient d'un investisseur d'outre-rhin (Audermann) un prêt de deux millions de francs en échange de quoi Denoêl lui vend 365 des 725 parts de sa société.

Grand admirateur de Céline il vante dans le cahier jaune en novembre 1941 la noblesse de la haine de l'auteur de bagatelle pour un massacre1. Denoël fut tué à la Libération, le 2 décembre 1945, dans des conditions troubles. Des papiers importants - tel un dossier établissant le comportement collaborationniste de tous les éditeurs parisiens pendant la guerre, rédigé pour préparer sa défense dans un procès intenté à sa maison d'édition - et une valise contenant des pièces et des lingots d'or ont simultanément disparu de sa voiture garée à l'angle du boulevard des Invalides et de la rue de Grenelle à Paris. Robert Denoël avait à son actif environ 700 publications, et avait obtenu un succès considérable avec les publications des œuvres de Céline dont Voyage au bout de la nuit (1932) et Mort à crédit (1936) mais aussi de ses pamphlets antisémites, ainsi que Les Décombres de Lucien Rebatet.

Sa maison d'édition est devenue la propriété de Jeanne Loviton, qui après avoir été l'épouse de Pierre Frondaie puis la maîtresse de Paul Valéry, était devenue la sienne. Cette dernière, moins d'un an après l'assassinat de Denoël, a revendu 90 % des parts à Gaston Gallimard, l'adversaire acharné de Denoël. Au cours des nombreux procès autour de l'assassinat et la succession de Denoël sont apparus les noms de personnalités entendues comme témoins tels l'avocat Pierre Roland-Lévy, proche du Parti communiste français, alors chef de cabinet du ministre du Travail, Ambroise Croizat, et qui a été promu en 1947 membre du Conseil supérieur de la magistrature ; Guillaume Hanoteau2, avocat radié du Barreau de Paris, qui devint ensuite dramaturge puis journaliste à Paris-Match en 1952; Jeanne Loviton, écrivain sous le pseudonyme de Jean Voilier. Celle-ci est morte en 1996. Cécile Denoël, l'épouse est morte dans le Midi de la France en 1980.


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