Faivre Paul

Publié le par Mémoires de Guerre

Acteur français né Paul Henri Faivre, à Belfort (Territoire de Belfort, France), le 3 mars 1886. Décédé à Paris (Île-de-France, France), le 5 mars 1973.

Faivre Paul
Faivre Paul
Carrière

L’air bonasse, les paupières lourdes et la voix traînante, Paul Faivre, né le 3 mars 1886 à Belfort, a tout d’un père tranquille. Ce petit homme débonnaire, à l’allure fatiguée, est l’image même du Français moyen d’avant guerre. Casquette sur la tête et mégot aux lèvres, ses personnages traînent dans leur sillage l’ennui d’une vie de routine. Mais il est plus fringant quand, tout jeune encore, il débute sur les planches dès 1904. Et on le voit dès lors dans nombre d’opérettes: «La reine joyeuse» (1918) d’André Barde et Charles Cuvillier, avec Florelle, «Princesse carnaval» (1920), musique d’Henri Hirchmann, avec Aimé Simon-Girard, «You You» (1922), où il incarne son personnage, Fouzi, avec «une gaieté entraînante», selon le journal «La rampe» ou encore «Dolly», la même année, où il est le chef des Napolitains.

Plus tard, on peut applaudir Paul Faivre dans «La mamma» (1957), la pièce d’André Roussin ou dans «N’écoutez pas Mesdames» (1962) de Sacha Guitry. Le cinéma, il l’aborde la quarantaine venue, à l’orée des années 30, pour ne plus le lâcher. Durant près de quarante ans, il apparaît en effet dans près de 200 films. On ne le voit le plus souvent que le temps d’une courte scène, où il a le temps, cependant, de crayonner la silhouette de ces petites gens qui donnent aux films d’une certaine époque une authenticité presque touchante. Et, se retroussant les manches, il fait au cinéma tous les métiers: le voilà concierge, dans «Moulin rouge» (1939) de André Hugon, «La neige était sale» (1952) de Luis Saslavsky ou encore «Le cave se rebiffe» (1961) de Gilles Grangier, jardinier dans «Ils étaient cinq permissionnaires» (1940) de Pierre Caron, paysan dans «Le pays sans étoiles» (1945) de Georges Lacombe, cocher dans «Le silence est d’or» (1947) de René Clair, ou employé de bureau dans «La belle image» (1950) de Claude Heymann.

Il aime bien aussi se retrouver derrière son zinc et servir des petits blancs aux habitués, dans «Tous les deux» (1948) de Louis Cuny, «La fugue de Monsieur Perle» (1952) de Roger Richebé ou encore, parmi tant d’autres, «Poisson d’avril» (1954) de Gilles Grangier. Mais Paul Faivre sait aussi prendre du galon, et sa lenteur fatiguée peut se transformer en onction ecclésiastique, pour interpréter des curés de campagne bonhommes, comme dans «Miroir» (1946) de Raymond Lamy, «Le sorcier du ciel» (1947) de Marcel Blistène, «Le désert de Pigalle» (1957) de Léo Joannon, ou même des princes de l’Eglise, comme dans «Le défroqué» (1953) du même réalisateur. Mais il peut tout aussi bien présider des tribunaux, dans deux films de André Berthomieu «Carré de valets» (1947) et «Les Duraton» (1955), manier le stéthoscope, comme dans «Dix-huit heures d’escale» (1954) de René Jolivet, «Les louves» (1957) de Luis Saslavsky, ou même le bistouri, comme dans «Les joyeux pèlerins» (1951) de Fred Pasquali.

De temps à autre, l’œil terne de Paul Faivre s’anime de lueurs inquiétantes. Ainsi, il n’hésite pas, concierge envieux, à trucider la propriétaire de l’immeuble dans «Derrière la façade» (1938) de Yves Mirande et Georges Lacombe et à ourdir de menues escroqueries dans «Le dernier sou» (1944) de André Cayatte. L’âge venant, il devient aussi une figure paternelle rassurante: il est ainsi le père de Michèle Philippe dans «Par la fenêtre» (1948) de Gilles Grangier, celui de Jean Gabin dans «Le sang à la tête» (1956), du même réalisateur et le tuteur invalide de Brigitte Bardot dans «Et Dieu...créa la femme» (1956) de Roger Vadim. Paul Faivre s’éteint à Paris, le 5 mars 1973.

Biographie de Jean-Pascal Lhardy 

Filmographie
Théâtre
  • 1930 : Arsène Lupin banquier, opérette, livret Yves Mirande, couplets Albert Willemetz, compositeur Marcel Lattes d'après Maurice Leblanc, Théâtre des Bouffes-Parisiens
  • 1951 : Je l'aimais trop de Jean Guitton, mise en scène Christian-Gérard, Théâtre Saint-Georges
  • 1953 : Je l'aimais trop de Jean Guitton, mise en scène Christian-Gérard, Théâtre des Célestins
  • 1953 : Frère Jacques d'André Gillois, mise en scène Fernand Ledoux, Théâtre des Variétés
  • 1957-1958 : La Mamma de André Roussin, mise en scène de l'auteur, Théâtre de la Madeleine
  • 1959 : Mon père avait raison de Sacha Guitry, mise en scène André Roussin, Théâtre de la Madeleine
  • 1960 : Mon père avait raison de Sacha Guitry, mise en scène André Roussin, Théâtre des Célestins
  • 1962 : N'écoutez pas Mesdames de Sacha Guitry, mise en scène Jacques Mauclair, Théâtre de la Madeleine

Publié dans Acteurs et Actrices

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