Revue de presse de l'Histoire - La Seconde guerre mondiale le cinéma les acteurs et les actrices de l'époque - les périodes de conflits mondiales viètnamm corée indochine algérie, journalistes, et acteurs des médias
Alexandre-Édouard-Albert dit Sacha Briquet est un acteur français né le 16 avril 1930 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) et mort le 6 juillet 2010 à Deauville (Calvados).
Ses débuts sur les plateaux de cinéma remontent à 1950, avec un petit rôle dans «Sous le ciel de Paris» de Julien Duvivier, suivi quatre ans plus tard par un autre dans «La tour de Nesle» de Abel Gance. On commence à le remarquer dans «Sénéchal le magnifique» (1957), où il donne la réplique à Fernandel, puis dans «Archimède le clochard» (1958), avec Jean Gabin. Il s’illustre aussi sur planches dans plusieurs pièces, parmi lesquelles «Maître Bolbec et son mari» de Georges Berr et Louis Verneuil, «Treize à table» de Marc-Gilbert Sauvajon et «Les pigeons de Venise» de Albert Husson.
À l’aube des années soixante, l’arrivée de la Nouvelle Vague se révèle profitable à Sacha Briquet puisque Claude Chabrol en fait l’un de ses seconds rôles de prédilections. Qu’il soit jeune fiancé dans «Les bonnes femmes» (1960) et «Les godelureaux» (1960) ou inspecteur de police dans «Landru» (1962), Chabrol sait tirer le meilleur parti de sa haute stature dégingandée et de sa personnalité pleine d’humour. Il est alors demandé par Jean Renoir, Jacques Deray, Philippe de Broca, Jean Girault et Michel Deville afin qu’il campe ces fameuses silhouettes dont lui seul a le secret et qu’il incarne à la perfection.
Les années suivantes, Sacha Briquet se dirige vers la télévision, où on le voit dans pléthore de téléfilms et moultes séries et émissions, dont «Les saintes chéries», «Les cinq dernières minutes» ou «Au théâtre ce soir». Mais c’est surtout son personnage de Monsieur Albert Travling dans «L’île aux enfants» qui le rend célèbre auprès du public. Diffusée entre 1974 et 1982 sur l’ORTF, cette célèbre émission pour enfants, mettant en scène le dinosaure Casimir interprété par Yves Brunier, rencontre un vaste succès télévisuel. Il ne délaisse pas la scène pour autant, et figure dans plusieurs pièces de boulevard où il se montre très à l’aise: «Folle Amanda» de Pierre Barillet et Jean-Pierre Grédy, «Une femme presque fidèle» de Jacques Bernard, «Un chapeau de paille d’Italie» de Eugène Labiche et Marc-Michel, et «La puce à l’oreille» de Georges Feydeau.
Par la suite, Sacha Briquet continue sa carrière de second couteau au cinéma. Il fait une brève apparition dans «Prénom : Carmen» (1983) de Jean-Luc Godard, puis dans «La vengeance du serpent à plumes» (1984) de Gérard Oury, avec à nouveau, un rôle très bref, de concierge cette fois-ci. Il effectue des allers-retours fréquents entre cinéma et télévision, où on a pu le voir dans «Les brigades du Tigre» ou «Maigret». Son ami Christian Le Hémonet le sollicite pour être l’un des principaux protagonistes de «Funny boy» en 1987. Renaud Bertrand le dirige dans «Nous trois» (2009) son dernier film.
Comédien sympathique, Sacha Briquet, qui comptait parmi ses amis la grande Marlene Dietrich, fait partie de cette catégorie d’acteurs qui ont donné leurs titres de noblesse aux seconds rôles, insufflant à chacun de ses personnages une bonne dose de fantaisie, le tout avec talent et originalité, modestie et discrétion. Le 17 juillet 2010, son corps sans vie est découvert à son domicile de Deauville, dans le Calvados. L’autopsie révèle que le décès remonterait au début du mois de juillet, ce qui souligne que Sacha Briquet est malheureusement décédé seul et dans l’indifférence générale.
Cinéartistes par Simon Benattar-Bourgeay