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Revue de presse de l'Histoire - La Seconde guerre mondiale le cinéma les acteurs et les actrices de l'époque - les périodes de conflits mondiales viètnamm corée indochine algérie, journalistes, et acteurs des médias

Barberot Roger

Barberot RogerRoger Barberot, né le 20 janvier 1915 à Cherbourg (Manche) et mort le 14 novembre 2002 à Clichy (Hauts-de-Seine), est un militaire et un homme politique français. Roger Barberot est né le 20 janvier 1915 à Cherbourg. Son père, officier de marine, commande le torpilleur 331 qui opère dans la Manche contre les navires allemands. Pendant son enfance, il suit son père dans ses différentes affectations. Il entre au collège Stanislas, à Paris, puis prépare, sous l'insistance de son père, le concours de l'École navale qu'il réussit en 1936. Mais la marine ne lui plait guère. Après son passage sur le "Jeanne d'Arc", il échoue délibérément aux examens. Par indulgence pour son père, le jury le met en congé avec solde de réforme, en attendant qu'il confirme sa décision de quitter la marine. L'année qui suit est celle de toutes les folies : il fréquente l'atelier d’Othon Friesz, celui du Céria, fait de la sculpture (il réalise notamment le buste de sa mère), et mène une vie festive.

La guerre est déclarée le 1er septembre 1939 et aussitôt, il rejoint la marine. Il est affecté sur le Tourville, en Méditerranée, avec le grade d'enseigne de vaisseau. il apprend l'armistice de juin 1940 à Alexandrie. Désirant poursuivre la lutte et appelant ses camarades à le suivre, il est mis aux arrêts et s'évade le 5 juillet 1940 pour rejoindre les Forces françaises libres au Caire. Il se distingue en septembre 1940 pendant la première campagne du désert, pour laquelle il est fait Compagnon de la Libération le 7 mars 1941. Il rejoint ensuite l'Érythrée, la Syrie, la Libye puis la Tunisie au sein de la 13e demi-brigade de Légion étrangère. À la fin de 1943, il se porte volontaire pour le 1er régiment de fusiliers marins, qui devient le régiment de reconnaissance de la 1re division française libre, dont il commande l'escadron blindé. En Italie, il participe aux combats du Garigliano, en mai 1944 et reçoit la Légion d'honneur des mains du général de Gaulle.

En août 1944, il débarque en Provence et combat jusqu'à la fin de la guerre le 8 mai 1945. Il est l'officier de marine français le plus cité de la Seconde Guerre mondiale avec 11 citations. Après l’annulation de sa condamnation à mort pour désertion, il est nommé capitaine de corvette en 1945 puis capitaine de frégate en 1947 mais démissionne de l'armée pour rentrer au RPF, pour lequel il réalise l'affiche des meetings. Pourtant, l'aventure, après un succès électoral, tourne court. Lorsque le général de Gaulle se retire de la vue politique, Roger Barberot passe une partie de son temps à Bois-le-Roi, la maison de son épouse Monique, où défilent de nombreux artistes, dont Boris Vian. Il reprend ses pinceaux, travaillant les quais de Seine ou les villages méditerranéens, les natures mortes ou les portraits. À la même époque, il se lance dans les affaires, en montant une affaire d'exportation d'automitrailleuses pour l'Indonésie.

Dans les années 1950, il voyage en Iran et en Afghanistan, puis accompagnee une expédition anthropologique à cheval par la cordillère des Andes, chez les indiens Jivaros qu'il essaie d'initier au dessin. Pendant la guerre d'Algérie, il décide de se rengager en 1956 et se retrouve au grade de colonel, avec une unité d'appelés de l'armée de l'air. Il échappe de peu à une émeute sur la base aérienne où arrivent les rappelés mais le calme est maintenu. En Algérie, il se retrouve sous le commandement du général de Bollardière. Conscients de la nature idéologique du conflit, les deux hommes initient de nouvelles techniques de combat. Roger Barberot constitue des unités de nomadisation, les « commandos noirs », précurseurs des futurs commandos de chasse. Il leur assigne le rôle de se déplacer au sein de la population, en petits groupes, afin d'occuper le terrain face au FLN. L'expérience est soutenue par la hiérarchie qui découvre de nouveaux moyens d'action. Toutefois, les opposants sont eux aussi nombreux, tant au sein de l'armée que parmi les colons pieds-noirs. Lorsque le général de Bollardière condamne publiquement la torture, à travers la publication d'un courrier dans L'Express adressé à Jean-Jacques Servan-Schreiber, qui a fait partie de ces commandos, et qu'il se retrouve interné en forteresse par mesure disciplinaire, Roger Barberot démissionne aussitôt de l'armée. Pour soutenir son supérieur, il rédige un livre-témoignage : Malaventure en Algérie.

Le retour du général de Gaulle en 1958 le relance en politique. Il se présente à la députation à Paris sur une liste UDT (les « gaullistes de gauche », liés à René Capitant) et est battu. En 1959, Roger Barberot est chargé de mission au cabinet du ministre de l'Éducation nationale auprès d'André Boulloche. À partir de 1960, il devient ambassadeur de France en République centrafricaine à Bangui. Il y fait construire l'hôtel de l'ambassade, tente de valoriser l'artisanat local et tisse surtout un réseau sur le continent africain, sur les traces de Jacques Foccart. En 1963 naissent ses deux jumeaux, Jean-Philippe et Valérie. Lorsque le général de Gaulle le nomme ambassadeur de France en Uruguay en 1965, la mission confiée est avant tout la construction des réseaux français en Amérique du Sud. En fait, Roger Barberot devient un acteur principal des services secrets français, le SDECE. Il revient en France en 1968 et se présente alors aux élections dans les Hauts-de-Seine. Il est battu le 15 décembre par le communiste Guy Ducolonné (22 939 voix (56,78% des suffrages) contre 17 455 (43.21%) à Roger Barberot, UDR).

Il poursuit de 1968 à 1973 en France sa mission d'agent des services secrets, sous le couvert du poste de Directeur général du Bureau pour le développement de la Production agricole(BDPA). Un scandale éclate en 1970 : l'affaire « Delouette-Fournier ». Roger Delouette, ancien agent du SDECE, est arrêté aux États-Unis avec 44 kilos d'héroïne. Après interrogatoire par la justice américaine, il dénonce son ancien chef, le colonel Fournier, comme l'organisateur du trafic. C'est le premier nom lâché. D'autres suivent dont celui de Barberot. En fait, il s'agit d'une affaire de règlement de compte entre les gaullistes « historiques » et l'équipe Pompidou, accusée de liquider l'héritage du général. Barberot n'hésite pas à monter au créneau et se livre lors d'un entretien à RTL en accusant Cometti. Il fait aussi la couverture de l'Express. Dans ses mémoires, Foccart rapporte qu'on le traite de « cinglé ». Son rôle au BDPA est contesté, même s'il participe à une action pour tenter de s'opposer à Bokassa.

Il est condamné à verser 2 millions de francs avec Philippe Dechartre et Gilbert Beaujolin, fondateur et trésorier du CADIR (Comité d'aménagement et de développement de l'île de Ré). Ce comité avait pour objectif de construire un aérodrome sur l'île et n'a pas abouti. De 1973 à 1980, il est administrateur des Terres australes et antarctiques françaises. Il prend à cœur les intérêts du territoire, fait construire de nombreuses infrastructures et amorce le développement économique notamment par la grande pêche. Il a entre temps appris les techniques de gravure, à l'acide comme au burin, et reproduit les paysages, lions de mer et manchots royaux. Il s'intéresse aussi à la collection de timbres et s'attache à développer l'émission de vignettes de qualité. Quittant définitivement sa fonction en 1980, il se consacre à la peinture, résidant entre Neuilly et l'île de Ré.

Son épouse Monique Dumont, une ancienne résistante, chef de publicité à l’Agence France-Presse, lui donnera des jumeaux nés en 1963 : Valérie et Jean-Philippe (Deux enfants, Marie-Caroline et Marie-Claude, issues d'un premier mariage, avaient été adoptées par Roger). Monique décède en 1991. Enfin, il apparaît épisodiquement dans des listes de soutien, dont celle de Marie-France Garraud, et de Jean-Pierre Chevènement, candidat souverainiste, à la présidentielle de 2002. Il meurt le 14 novembre 2002. Un timbre des Terres australes et antarctiques françaises à son effigie est édité en 2005.

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