Xavier Bertrand, né le 21 mars 1965 à Châlons-sur-Marne (aujourd’hui Châlons-en-Champagne), est un homme politique français. Il est ministre de la Santé du gouvernement Dominique de Villepin (2005-2007) puis ministre du Travail des trois gouvernements François Fillon (2007-2009 et 2010-2012). Il est secrétaire général de l'UMP de 2008 à 2010. Député entre 2002 et 2016, maire de Saint-Quentin de 2010 à 2016 et président de la communauté d'agglomération du Saint-Quentinois de 2014 à 2020, il est président du conseil régional des Hauts-de-France depuis 2016. Il quitte Les Républicains en 2017, à la suite de l'élection de Laurent Wauquiez à la tête du parti. En mars 2021, il annonce sa candidature à l'élection présidentielle de 2022.
Naissance et famille
Xavier Bertrand naît le 21 mars 1965 à Châlons-sur-Marne. Il est le fils de Jean-Pierre Bertrand, cadre bancaire à la Société générale Asset Management, et de Madeleine Bedin, employée de banque.
Études et formation
Il effectue ses études à l'unité de formation et de recherche droit et science politique de l'université de Reims, où il obtient une maîtrise de droit public, puis un diplôme d'études supérieures spécialisées (DESS) d'administration locale. Il exerce par la suite la profession d'agent d'assurance.
Mariages
Xavier Bertrand épouse en premières noces Isabelle Dubois, avec qui il a une fille. Divorcé, il se remarie en 1998 avec Emmanuelle Gontier, conseillère en ressources humaines dont il a des jumeaux. Il divorce à nouveau en 2014 puis s'installe avec Vanessa Williot, alors conseillère municipale d'opposition à Saint-Amand-les-Eaux. Avec cette dernière, qu'il épouse en 2018, il a un fils.
Franc-maçonnerie
Depuis 1995, il est membre du Grand Orient de France (GODF). Cependant, durant ses engagements dans les gouvernements de Jean-Pierre Raffarin et de François Fillon entre 2004 et 2012, il dit s'être retiré de façon significative vis-à-vis de la franc-maçonnerie en raison de l'incompatibilité avec ses fonctions, en y participant à seulement deux reprises, comme conférencier. En 2012, il démissionne de sa Loge et du GODF.
Débuts
Militant dès l'âge de seize ans au RPR, il subit un échec aux élections municipales de 1989 à Saint-Quentin. Lors du référendum de 1992 sur le traité de Maastricht, il fait campagne pour le « non » dans son département de l'Aisne. En 1995, il devient adjoint au maire de Saint-Quentin, chargé de l'animation et du développement. Il est ainsi l'un des créateurs de la plage de Saint-Quentin, événement similaire, mais antérieur, à Paris Plages.
Premiers mandats parlementaires
En 1992, après avoir été assistant parlementaire de Jacques Braconnier, sénateur de l’Aisne, il devient agent d'assurances. En parallèle, il est élu député, le 16 juin 2002, dans la deuxième circonscription de l'Aisne, battant la députée PS sortante, Odette Grzegrzulka. Il est choisi comme rapporteur du projet de loi à l'Assemblée nationale. Il est pendant cette période membre du Club de la boussole.
Secrétaire d'État
Le 31 mars 2004, lors de la formation du gouvernement Raffarin III, il est nommé secrétaire d'État chargé de l'Assurance maladie. Sous la responsabilité de son ministre de tutelle, Philippe Douste-Blazy, il mène une réforme de l'Assurance maladie. Il s'engage en faveur du « oui » dans la campagne pour le référendum de 2005 sur le traité établissant une Constitution pour l'Europe.
Ministre de la Santé puis du Travail
À la suite de la victoire du « non » au référendum, Jean-Pierre Raffarin remet la démission de son gouvernement au président de la République. Dans le gouvernement Villepin, Xavier Bertrand remplace Philippe Douste-Blazy à la fonction de ministre de la Santé et des Solidarités. Son passage au ministère est marqué par l'épidémie de chikungunya à la Réunion, l'arrivée de la grippe aviaire en Europe, l'interdiction de fumer dans les lieux publics décidée en 2006, et la création d'un corps de réserve sanitaire pour faire face à une éventuelle crise en France ou à l'étranger. Il décide, contre l'avis de la Haute Autorité de santé, de maintenir le remboursement par la Sécurité sociale du Mediator ; Le Canard enchaîné révèle ultérieurement que plusieurs de ses conseillers au ministère étaient rémunérés par les laboratoires Servier, fabricant du Mediator. Xavier Bertrand apporte son soutien à Nicolas Sarkozy en vue de l'élection présidentielle de 2007. Le 15 janvier 2007, il est nommé porte-parole de la campagne de celui-ci. Dominique de Villepin l’appelle alors à rester au gouvernement, mais Xavier Bertrand démissionne le 26 mars pour se consacrer pleinement à la campagne.
Le 18 mai 2007, il est nommé ministre du Travail, des Relations sociales et de la Solidarité dans le gouvernement François Fillon. Réélu le 10 juin député de la 2e circonscription de l'Aisne dès le premier tour avec 53,3 % des suffrages, il démissionne aussitôt de l’Assemblée nationale, étant reconduit dans ses fonctions de ministre du Travail le 19 juin suivant. Il est alors accompagné par une nouvelle secrétaire d'État, Valérie Létard, chargée de la Solidarité, puis, à partir du 18 mars 2008, de Nadine Morano, secrétaire d'État chargée de la Famille. Xavier Bertrand est chargé d'un important ensemble de réformes sociales comprenant notamment l'instauration du service minimum et la réforme des régimes spéciaux de retraite. Après l'entrée de Patrick Devedjian au gouvernement, il est nommé secrétaire général par intérim de l'UMP, le 8 décembre 2008.
Il quitte le gouvernement Fillon lors du remaniement du 15 janvier 2009, prend la tête effective de l'UMP le 24 janvier suivant, puis retrouve son siège à l'Assemblée nationale, étant le premier à bénéficier d'une loi votée en décembre 2008 permettant aux membres de gouvernement sortants de retrouver leur siège de parlementaire sans passer par une élection partielle. Le 22 octobre 2009, à l'occasion d'une visite en Chine, Xavier Bertrand signe un mémorandum entre l'UMP et le Parti communiste chinois (PCC). Cet accord, censé renforcer les relations entre les deux partis, a fait l'objet d'une controverse au sein de l'UMP, certains élus estimant que le PCC n'est pas un parti démocratique mais totalitaire. Xavier Bertrand est élu maire de Saint-Quentin (Aisne) le 4 octobre 2010. Lors de la formation du gouvernement Fillon III, le 14 novembre 2010, il devient ministre du Travail, de l'Emploi et de la Santé, et démissionne du secrétariat général de l'UMP trois jours plus tard. Il doit notamment gérer la polémique sur le Mediator. Il affirme avoir pris connaissance de sa dangerosité en novembre 2010.
Retour à l'Assemblée nationale
À l’issue des élections législatives de 2012, qui voient la défaite de son parti, il est réélu de justesse député de la 2e circonscription de l'Aisne au second tour, avec 50,3 % des voix face à la socialiste Anne Ferreira. Candidat à la présidence du groupe UMP avec le soutien de François Fillon, il réunit 63 voix, face à Christian Jacob, proche de Jean-François Copé, qui obtient 117 suffrages, et à Hervé Gaymard, qui en totalise 17. En septembre 2012, il affirme avoir réuni les parrainages nécessaires pour se présenter comme candidat à l'élection du président de l'UMP mais ne se présente finalement pas.
Président du conseil régional des Hauts-de-France
Xavier Bertrand se présente comme tête de liste de l’UMP aux élections régionales de 2015 en région Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Arrivé second au premier tour du scrutin avec 25 % des voix, loin derrière Marine Le Pen et ses 40,6 %, il bénéficie au second tour du retrait de la liste menée par le Parti socialiste, qui appelle à faire barrage au Front national. Il arrive ainsi en tête du second tour avec 57,8 % des voix, en partie grâce au bon report de voix des électeurs de gauche. Il quitte alors son mandat de maire, comme la loi l'y oblige, pour rester conseiller municipal et président de l'agglomération de Saint-Quentin. Il annonce également qu'il abandonne son mandat de député dès le 12 janvier 2016, alors que la loi sur le cumul des mandats de 2014 lui laissait la possibilité d'attendre juin 2017 (ce qui donne lieu à une législative partielle).
Pour compenser ses pertes de revenus, il fait augmenter ses indemnités par l'agglomération de Saint-Quentin. Au conseil régional, il fait baisser de 5 % les indemnités des élus. En 2016, il s'attire des critiques pour avoir fait augmenter de 4 000 euros son indemnité de conseiller municipal, venant s'ajouter à son indemnité de président de région. Lors de la primaire française de la droite et du centre de 2016, à laquelle il avait annoncé sa volonté de prendre part avant de renoncer, il vote en faveur de François Fillon, qui obtient l'investiture de son parti pour l'élection présidentielle de 2017. Dans le cadre de l'affaire Fillon, il réfléchit, avec Valérie Pécresse et Christian Estrosi, à une sortie de crise visant à faire remplacer François Fillon. Ce dernier refusant de renoncer à sa candidature, Xavier Bertrand continue à le soutenir et à le conseiller.
Après l’élection présidentielle de 2017
Après le scrutin présidentiel de 2017, Xavier Bertrand confirme les rumeurs faisant état de la volonté d'Emmanuel Macron de le nommer Premier ministre. Il affirme avoir refusé « par conviction ». En novembre 2017, il est annoncé que Xavier Bertrand ne paie plus ses cotisations aux Républicains depuis l'élection présidentielle en raison de l'absence de consignes de vote claires de son parti en faveur d'Emmanuel Macron contre Marine Le Pen. Il annonce son départ de LR le 11 décembre 2017, au lendemain de l'élection à la présidence du mouvement de Laurent Wauquiez, tenant d’une ligne plus à droite que la sienne. Xavier Bertrand ne se représente pas en 2020 à la présidence de l'agglomération du Saint-Quentinois, privilégiant la région Hauts-de-France.
Il devient dans le même temps actionnaire du Saint-Quentin Basket-Ball. Dans le cadre de la pandémie de Covid-19, il est auditionné par la commission d'enquête de l'Assemblée nationale en tant qu'ancien ministre de la Santé, au même titre que Roselyne Bachelot, Marisol Touraine et Agnès Buzyn. En août 2020, il annonce qu'il se « prépare » à l'élection présidentielle de 2022. Il exclut de se soumettre à une primaire de la droite, estimant que sa primaire « sera le scrutin régional des Hauts-de-France ». Le 24 mars 2021, près de trois mois avant les élections régionales, il déclare officiellement sa candidature à la présidence dans un entretien accordé au magazine Le Point, se disant « déterminé » et estimant que c'est « son devoir ».
Au gouvernement
- 31 mars 2004 – 31 mai 2005 : secrétaire d'État chargé de l'Assurance maladie du gouvernement Raffarin III.
- 2 juin 2005 – 26 mars 2007 : ministre de la Santé et des Solidarités du gouvernement Dominique de Villepin.
- 18 mai 2007 – 18 mars 2008 : ministre du Travail, des Relations sociales et de la Solidarité des gouvernements François Fillon I et François Fillon II.
- 18 mars 2008 – 15 janvier 2009 : ministre du Travail, des Relations sociales, de la Famille et de la Solidarité du gouvernement François Fillon II.
- 14 novembre 2010 – 10 mai 2012 : ministre du Travail, de l'Emploi et de la Santé du gouvernement François Fillon III.
À l’Assemblée nationale
- 19 juin 2002 – 30 avril 2004 : député, élu dans la 2e circonscription de l'Aisne (nommé au gouvernement, il laisse sa place à sa suppléante Pascale Gruny).
- 20 juin 2007 – 19 juillet 2007 : député, élu dans la 2e circonscription de l'Aisne (nommé au gouvernement, il laisse de nouveau sa place à Pascale Gruny).
- 15 février 2009 – 14 décembre 2010 : député, élu dans la 2e circonscription de l'Aisne.
- 20 juin 2012 – 14 janvier 2016 : député, élu dans la 2e circonscription de l'Aisne.
Au niveau local
- Depuis le 20 mars 1989 : conseiller municipal de Saint-Quentin (Aisne).
- 1er janvier 1995 – 31 décembre 2016 : conseiller communautaire de la communauté d'agglomération de Saint-Quentin.
- 19 juin 1995 – 4 octobre 2010 : adjoint au maire de Saint-Quentin.
- 23 mars 1998 – 29 juillet 2002 : conseiller général de l'Aisne.
- 1er mars 2001 – 1er mars 2008 : vice-président de la communauté d'agglomération de Saint-Quentin.
- 4 octobre 2010 – 14 janvier 2016 : maire de Saint-Quentin.
- 14 avril 2014 – 31 décembre 2016 : président de la communauté d'agglomération de Saint-Quentin.
- Depuis le 4 janvier 2016 : président du conseil régional des Hauts-de-France.
- Depuis le 1er janvier 2017 : président de la communauté d'agglomération du Saint-Quentinois.
Au sein de partis politiques
- Conseiller du district de Saint-Quentin (1995-2001).
- Secrétaire départemental du RPR (1998-2002).
- Secrétaire départemental de l'UMP (2003-2006).
- Secrétaire général adjoint de l'UMP chargé des débats de société (2003-2004).
- Président de l'UMP de l'Aisne depuis 2006.
- Porte-parole du candidat Nicolas Sarkozy, lors de l'élection présidentielle française de 2007.
- Secrétaire général adjoint de l'UMP de mars à décembre 2008, puis secrétaire général par intérim du 5 décembre 2008 au 24 janvier 2009.
- Secrétaire général de l'UMP du 24 janvier 2009 au 17 novembre 2010.