Koutchma Leonid

Publié le par Mémoires de Guerre

Leonid Danilovytch Koutchma, né le 9 août 1938 à Tchaïkine, dans la région de Novhorod-Siverskyï (oblast de Tchernihiv), est un homme d'État ukrainien. Ingénieur, membre du Parti communiste de l'Union soviétique de 1960 à 1991, il est Premier ministre de 1992 à 1993, puis président de 1994 à 2005. 

Koutchma Leonid
Jeunesse

Son père, Danylo Prokopovytch Koutchma (1901-1942), est blessé durant la Seconde Guerre mondiale et meurt de ses blessures dans l'hôpital de terrain no 756 (près du village de Novoselytsia), lorsque Leonid Koutchma a quatre ans. Sa mère, Paraska Koutchma, travaille dans un kolkhoze. Leonid Koutchma est scolarisé dans une école d'enseignement général à Semenivka Raion, un district voisin de sa ville d'enfance. Il s'inscrit ensuite à l'université nationale de Oles-Hontchar de Dnipro, où il obtient en 1960 un diplôme en génie mécanique. La même année, il rejoint le Parti communiste de l'Union soviétique. En 1967, il épouse Lyudmila. Son épouse lève des fonds de charité et supporte le mouvement paralympique dans le pays. 

Président

Koutchma a démissionné du poste de Premier ministre en septembre 1993 et remporta avec succès l'élection présidentielle de 1994. Il voulait stimuler l'économie par le rétablissement des relations économiques avec la Russie et plus rapidement passer à l'économie de marché après des dizaines d'années passées sous l'économie planifiée. Il a été réélu en 1999. Certains journaux d'opposition au cours de sa présidence ont été interdits et des journalistes sont morts dans des conditions mystérieuses. 

Politique économique

En octobre 1994, Koutchma a annoncé la réalisation de réformes économiques, y compris la réduction des subventions, la levée des contrôles des prix, la baisse des taxes, la privatisation de l'industrie et de agriculture, et des réformes financières et bancaires. Le Parlement a approuvé les principaux points du plan. Le Fonds monétaire international a promis un prêt de 360 millions de dollars pour initier ses réformes. Il a été réélu en 1999 pour son second mandat. Les opposants l'ont accusé d'implication dans l'assassinat en 2000 du journaliste d'opposition Gueorgui Gongadzé, ainsi que d'autres scandales, ce qu'il a toujours nié. Des critiques ont également blâmé Koutchma pour les restrictions sur la liberté de la presse. Koutchma semble avoir joué un rôle clé dans le limogeage du Conseil des ministres de l'Ukraine de Viktor Iouchtchenko par la Rada (le Parlement) le 26 avril 2001. Le Premier ministre de Koutchma à partir de 2002 jusqu'au début de janvier 2005 a été Viktor Ianoukovytch, qui deviendra quelques années plus tard président à son tour. 

Politique étrangère

Koutchma a signé un « traité d'amitié, de coopération et de partenariat » avec la Russie, et a approuvé une série de pourparlers avec la CEI. En outre, il désigna la langue russe comme « l'une des langues officielles ». Il a signé un accord de partenariat spécial avec l'OTAN, et même évoqué la possibilité d'adhésion à l'Alliance atlantique. La popularité de Koutchma en Ukraine et à l'étranger a chuté par la suite, embourbé dans des scandales de corruption, tourné vers la Russie comme son nouvel allié, en disant que l'Ukraine avait besoin d'une politique étrangère qui équilibre les intérêts de l'Est et l'Ouest. 

Rôle dans la crise de l'élection de 2004

À l'approche de l’élection présidentielle de 2004, les oligarques opposés à Leonid Koutchma versent environ 150 millions de dollars aux partis politiques d'opposition. Les États-Unis interviennent également afin de favoriser un changement de gouvernement en Ukraine. Selon Michael McFaul, ambassadeur des États-Unis en Russie de 2012 à 2014 et architecte de la politique de Barack Obama dans la région, le gouvernement américain a dépensé plus de 18 millions de dollars pour la « promotion de la démocratie » au cours des deux années précédant l’élection. Le rôle de Koutchma dans la crise électorale de 2004 n'est pas entièrement clair. 

Après le deuxième tour le 22 novembre 2004, il est apparu que Viktor Ianoukovytch avait remporté l'élection par fraude, ce qui a provoqué la fureur de l'opposition et des observateurs indépendants, contestant les résultats et conduisant à la révolution orange. Koutchma a été invité par Ianoukovytch et Viktor Medvedtchouk (le chef du bureau présidentiel) à déclarer un état d'urgence. Il a rejeté la demande, plus tard, Viktor Ianoukovytch a accusé publiquement Koutchma d'avoir commis là une trahison. Néanmoins, Koutchma a refusé de rejeter officiellement le Premier ministre, M. Ianoukovytch, après que le Parlement a adopté une motion de censure contre le cabinet le 1er décembre 2004. 

Après la présidence

Le second mandat de Leonid Koutchma se termine le 23 janvier 2005 ; son successeur est Viktor Iouchtchenko, vainqueur de l'élection présidentielle et meneur de la révolution orange. Peu après l'investiture de son successeur, et de peur d'être inculpé dans son pays pour des affaires de corruption, Koutchma quitte le pays pour Moscou. Il revient en Ukraine en 2009. Il a indiqué qu'il voterait en faveur de Viktor Ianoukovytch à l'élection présidentielle ukrainienne de 2010. Le 24 mars 2011, Leonid Koutchma est inculpé d'abus de pouvoir dans le cadre de l'enquête sur la mort du journaliste d'opposition Georgiy Gongadze en 2000. L'ancien président est accusé de longue date d'être un des responsables de cet assassinat. Plusieurs suicides de témoins-clé sont relevés dans cette affaire. Fin juillet 2014, Leonid Koutchma est choisi par le président Petro Porochenko pour représenter l'Ukraine aux négociations de Minsk (protocole de Minsk et Minsk II), avec les séparatistes de l'Est ukrainien. Le 3 juin 2019, le président Volodymyr Zelensky le nomme représentant de l'Ukraine au sein du groupe de contact pour la paix dans le Donbass. 

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