Quai des Orfèvres est un film français réalisé par Henri-Georges Clouzot en 1947. Dans le Paris de l'après-guerre, la jeune chanteuse Jenny Lamour fait parfois usage de ses charmes, notamment auprès d'un vieillard libidineux influent, un certain Brignon, pour se faire une place dans le milieu du music-hall. Son mari, un brave type, Maurice Martineau, par jalousie, profère des menaces de mort envers le septuagénaire, qui est retrouvé assassiné peu après. L'inspecteur Antoine, un flic désabusé et humain du Quai des Orfèvres, est chargé de l'enquête.
Jenny Lamour, petite chanteuse de cabaret dans le Paris de l' après-guerre a de grandes ambitions. Elle est mariée à Maurice Martineau, jeune bourgeois qui s'est fâché avec sa famille pour l'épouser et est devenu son pianiste accompagnateur. Le couple s'aime mais se querelle fréquemment à cause de la légèreté séductrice de Jenny et de la jalousie de Maurice. Les problèmes commencent quand Jenny décide de s'attirer les faveurs du vieux Brignon, homme riche et pervers qu'elle croit pouvoir utiliser afin de se lancer dans le cinéma. Furieux, Maurice profère des menaces de mort à l'égard du vieillard et lorsqu'il apprend qu'il a donné rendez-vous à sa femme à son domicile, il se confectionne hâtivement un alibi et débarque chez lui avec l'intention de le tuer.
Or, il trouve le travail déjà fait, Jenny invisible et sa voiture est volée sous ses yeux. Ce que Maurice ne saura pas est que Jenny s'est offusquée des avances du vieil homme et l'a assommé avec une bouteille de champagne. Terrifiée, la jeune femme confie toute l'histoire à sa voisine, Dora, photographe et amie d'enfance de son mari. Celle-ci, qui l'aime en secret (alors que Jenny la soupçonne de convoiter Maurice) la convainc de ne rien dire à personne et va elle-même chez Brignon effacer les empreintes et chercher les renards que son amie avait oubliés. Peu après la visite de Jenny, Maurice se rend chez Dora et lui raconte son histoire. Elle décide de garder le secret des deux époux.
L'inspecteur Antoine du Quai des Orfèvres est chargé d'enquêter sur le meurtre de Brignon. C'est un ancien soldat désabusé de la Légion Etrangère qui vit seul avec un petit garçon ramené des colonies, qu'il élève tendrement. En fouillant dans les connaissances de Brignon, Antoine est vite amené à s'intéresser à Dora (qui photographiait pour lui des jeunes filles déshabillées) mais aussi à Jenny et à Maurice. Il apprend notamment que Maurice a menacé Brignon de mort et que son alibi (il a passé la soirée au théâtre) peut facilement être mis à mal. Quand il est certain que le jeune homme a menti, la vie du couple devient victime de l'engrenage judiciaire. Désespérée, Jenny est décidée à se dénoncer mais Dora l'en empêche.
Le soir de Noël, Maurice est réquisitionné au poste et brutalement interrogé. Poussé à bout, il avoue enfin être allé chez Brignon le soir du meurtre mais clame l'avoir retrouvé mort. Comme personne ne le croit, il s'ouvre les veines en prison. Jenny avoue toute l'histoire à Antoine, et Dora, résolue à la protéger jusqu'au bout, affirme que c'est elle la meurtrière. Mais l'inspecteur lui apprend qu'en fait Jenny n'est pas coupable : il s'agit de Paulo, le voleur de la voiture de Martineau qui était venu chez Brignon pour le cambrioler et a pris peur en le voyant couché sur le sol. Il sympathise avec l'amour de la photographe pour Jenny, qui est condamné à demeurer secret. Le matin de Noël, Jenny rentre du poste avec son mari, très affaibli mais qui a survécu. Leur amour, mis à l'épreuve, est devenu plus profond et ils sont décidés à reprendre une vie normale et heureuse. Ils reçoivent une dernière visite d'Antoine qui convoque Maurice au Quai des Orfèvres pour le lendemain, mais en tant que simples témoins. Le couple voit Antoine et son fils s'éloigner dans la neige, contents de pouvoir enfin se retrouver.
Clouzot est frappé, à la Libération, d'une interdiction de travail à vie, à cause de son deuxième film, Le Corbeau. Il revient à la réalisation en 1947, l'activisme de ses défenseurs ayant porté ses fruits. De cette banale histoire de meurtre, sur fond de jalousie et d'arrivisme, Clouzot parvient à tirer un nouveau chef-d'œuvre. Sa mise en scène est toujours aussi tranchante qu'un rasoir, et sa peinture des personnages toujours aussi âpre et lucide, mais également humaine. Louis Jouvet, dans le rôle de l'inspecteur Antoine trouve ici son rôle le plus grand, et sans doute le plus humain.
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