Rosi Francesco

Publié le par Mémoires de Guerre

Francesco Rosi, né le 15 novembre 1922 à Naples (Italie) et mort le 10 janvier 2015 à Rome, est un réalisateur et scénariste italien, connu pour ses films engagés politiquement. Il est parfois crédité sous le nom Franco Rosi. 

Rosi Francesco
Carrière

Grâce à son père grand amateur de cinéma, Francesco Rosi s'éveille très jeune au septième art. Alors qu'il espérait assister aux cours du Centro sperimentale di cinematografia de Rome, il décide malgré tout de suivre les conseils de sa famille en entrant à la faculté de droit. La Deuxième Guerre mondiale interrompt ses études en 1943 et le jeune homme se retrouve envoyé en Toscane pour combattre. A la fin de la guerre, il reprend sa vie étudiante tout en débutant une carrière théâtrale, radiophonique et d'illustrateur de livres ("Alice aux Pays des Merveilles"). L'année 1948 marque sa rencontre avec Luchino Visconti et sa première expérience sur grand écran en tant qu'assistant réalisateur pour La Terre tremble. Cette collaboration se poursuit avec les films Bellissima (1951), sur lequel il est aussi scénariste, et Senso (1954). Il travaille également aux côtés d'autres grands noms du cinéma italien comme Luciano Emmer (Dimanche d'août, 1950), ou Michelangelo Antonioni (Les Vaincus, 1953). Il boucle aussi le tournage des Chemises rouges (1952) entamé par Goffredo Alessandrini avant de coréaliser Kean (1956) avec Vittorio Gassman prouvant ainsi qu'il est mûr pour voler de ses propres ailes.

Son véritable premier long-métrage est alors Le Défi, réalisé en 1958, où il aborde déjà les problèmes sociaux du sud de l'Italie. Présenté à la Mostra de Venise, il remporte le Prix du Jury. Ce n'est cependant qu'avec Salvatore Giuliano (1961) qu'il connaît un succès international et s'établit comme l'un des réalisateurs les plus doués de sa génération s'appuyant sur un style hérité des maîtres de l'école néo-réaliste. Bien qu'il refuse une approche journalistique, il traite de sujets de société ancrés dans la réalité, limitant la part de fiction. Cinéaste engagé et rigoureux, Il dénonce ainsi les soi-disant bienfaits du miracle économique italien dans Main basse sur la ville (1963) qui remporte le Lion d'Or à Venise. Deux ans plus tard, il fait ses débuts sur la croisette en présentant Le Moment de la vérité, mais ce n'est qu'en 1972 qu'il repart avec le Grand Prix du Festival de Cannes pour L'Affaire Mattei dans lequel il s'en prend aux dérives de l'industrie pétrolière. C'est en tandem avec l'écrivain Tonino Guerra qu' il réalise pourtant ses films les plus marquants (Les Hommes contre, 1970 ou Cadavres exquis, 1975). 

Refusant le manichéisme, il s'impose alors comme un cinéaste politique attaché à retracer l'histoire de l'Italie évoquant volontiers les multiples travers de la société comme la mafia, très présente dans sa région natale. En 1984, il se permet une parenthèse dans sa filmographie plutôt austère avec l'adaptation de l'opéra de Bizet, Carmen. Puis il s'éloigne peu à peu de l'Italie avec Chronique d'une mort annoncée, adaptation du roman de Gabriel Garcia Marquez, pour lequel il dirige Ornella Muti, et sa propre fille Carolina Rosi. Se faisant de plus en plus rare sur la scène cinématographique, il révèle aux spectateurs sa dernière oeuvre en 1997 avec La Trêve, où il retrace le périple de Primo Levi qui, prisonnier à Auschwitz, rejoint Odessa après la victoire des Alliés. 

Vie privée

Francesco Rosi a eu une fille, Francesca, née le 14 mars 1954 de sa première compagne, l'actrice Nora Ricci. Francesca est morte dans un accident de voiture alors qu'elle n'avait que quinze ans, le 18 janvier 1969, après que son père a perdu le contrôle du véhicule. Le 18 janvier 1964, Rosi épouse Giancarla Mandelli, sœur de la créatrice de mode Krizia, qu'il a rencontrée lors du tournage de Profession Magliari, et qui sera à ses côtés pour le reste de sa vie : « Quand on aime une femme et qu'on a eu avec elle une relation aussi intense, non triviale, je veux dire que ça reste dans le cœur, ça reste partout ». Le 26 décembre 1965 naît sa fille Carolina, qui deviendra plus tard une actrice de cinéma, de théâtre et de télévision. Sa femme Giancarla Mandelli est décédée le matin du 8 avril 2010 des suites de graves brûlures subies lorsque la robe de chambre qu'elle portait a pris feu à cause d'une cigarette. 

Distinctions

Décorations

  • Chevalier grand-croix de l'ordre du Mérite de la République italienne‎ (1995)
  • Officier de la Légion d'honneur (2009)
  • Médaille d'honneur de l'Académie de France à Rome (2009)

Récompenses

Mostra de Venise
  • 1958 : Grand prix du jury pour Le Défi
  • 1963 : Lion d'or pour Main basse sur la ville
  • 2012 : Lion d'or d'honneur
Festival de Cannes
  • 1972 : grand prix pour L'Affaire Mattei
César
  • 1985 : Nomination Meilleur réalisateur pour Carmen
Berlinale
  • 2008 : Ours d'or d'honneur
Rencontres
  • 2007 : Prix Henri-Langlois pour l'ensemble de sa carrière des Rencontres internationales du cinéma de patrimoine et de films restaurés de Vincennes

Hommage

  • En 2015, Paolo Sorrentino lui dédie un hommage dans son film Youth. 
Filmographie

Réalisateur

  • 1952 : Les Chemises rouges (Camicie Rosse) en collaboration avec Goffredo Alessandrini
  • 1956 : Kean (Kean - Genio e sregolatezza) en collaboration avec Vittorio Gassman
  • 1958 : Le Défi (La sfida)
  • 1959 : Profession Magliari (I Magliari)
  • 1961 : Salvatore Giuliano
  • 1963 : Main basse sur la ville (Le mani sulla città)
  • 1965 : Le Moment de la vérité (Il momento della verità)
  • 1966 : La Belle et le Cavalier (C'era una volta)
  • 1970 : Les Hommes contre (Uomini contro)
  • 1971 : L'Affaire Mattei (Il caso Mattei)
  • 1973 : Lucky Luciano
  • 1975 : Cadavres exquis (Cadaveri eccelenti)
  • 1979 : Le Christ s'est arrêté à Eboli (Cristo si è fermato a Eboli)
  • 1981 : Trois frères (Tre fratelli)
  • 1984 : Carmen adaptation de l'opéra de Georges Bizet
  • 1986 : Chronique d'une mort annoncée (Cronaca di una morte annunciata)
  • 1989 : Oublier Palerme (Dimenticare Palermo)
  • 1989 : 12 registi per 12 città film collectif, segment Napoli
  • 1993 : Naples revisitée (Diario napoletano)
  • 1997 : La Trêve (La Tregua)

Scénariste

  • 1951 : Paris est toujours Paris (Parigi è sempre Parigi), de Luciano Emmer
  • 1951 : Bellissima de Luchino Visconti
  • 1952 : Les Coupables (Processo alla città) de Luigi Zampa
  • 1955 : Cette folle jeunesse (Racconti romani) de Gianni Franciolini
  • 1955 : Le Bigame (Il bigammo) de Luciano Emmer

Assistant réalisateur

Acteur

  • 1971 : L'Affaire Mattei (Il Caso Mattei) : lui-même
  • 1999 : Luchino Visconti - Documentaire : lui-même

Publié dans Réalisateur

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