Berger Laurent
Laurent Berger, né le 27 octobre 1968 à Guérande (Loire-Atlantique), est un syndicaliste français, secrétaire général de la CFDT depuis le 28 novembre 2012.
Laurent Berger est le fils d’un ouvrier des Chantiers de l'Atlantique et d’une auxiliaire de puériculture. Durant ses études, il est surveillant dans un collège. C’est à cette époque qu’il adhère à la CFDT. Après une maîtrise d’histoire de l’université de Nantes et un mémoire intitulé « L'épiscopat nantais de Monseigneur Villepelet (1936-1966) », il devient permanent de la Jeunesse ouvrière chrétienne en 1991. Il en est secrétaire général entre 1992 et 1994. Il connaît par la suite une période de chômage de six mois et effectue quelques remplacements de professeur d’histoire-géographie. Il devient salarié d’une association d’insertion à Saint-Nazaire pour aider des adultes en chômage de longue durée et allocataires du RMI à trouver un emploi. Laurent Berger y crée une section syndicale CFDT et devient délégué du personnel de cette structure de neuf personnes.
Action syndicale
En 1996, Laurent Berger accepte de devenir permanent à l’union locale CFDT de Saint-Nazaire. Il travaille sur les problématiques d’emploi et sur la place des jeunes à la CFDT. En 2003, il est élu secrétaire général de l’union régionale CFDT des Pays de la Loire et intègre le Bureau national de la CFDT. Laurent Berger est élu à la Commission exécutive confédérale, instance dirigeante de la CFDT, le 17 juin 2009. Il est responsable du dossier TPE-PME et chargé de la résolution générale dont il a été rapporteur au congrès de Tours en juin 2010. Après juin 2010, ses responsabilités couvrent les questions d’emploi, de sécurisation des parcours professionnels et d’insertion. À ce titre, il est le négociateur de la CFDT à l’assurance chômage et sur l’emploi des jeunes. Il est nommé secrétaire général adjoint de la CFDT le 21 mars 2012. Il coordonne l’action revendicative de la CFDT. Il est responsable d’un chantier sur l’évolution du fonctionnement de la CFDT dont le but est de développer la proximité avec les salariés. Il est élu secrétaire général, après la démission de François Chérèque, par le bureau national de la CFDT le 28 novembre 2012.
Le 5 juin 2014, il est réélu secrétaire général avec 98,31 % des voix lors du congrès de la CFDT réuni à Marseille. En 2016, a contrario des syndicats FO et CGT, il soutient la loi Travail présentée par le gouvernement socialiste. En juin 2018, il est réélu avec plus de 90 % des suffrages. Sous sa mandature, la CFDT devient le premier syndicat aux élections professionnelles dans le privé (2017) mais garde sa place de seconde organisation à la suite des élections professionnelles dans la fonction publique (2018). Laurent Berger publie un Tweet le 11 décembre 2018 annonçant que la CFDT devient le premier syndicat en France, public et privé confondu, ravissant sa suprématie à la CGT. Laurent Berger préside également depuis mai 2019 la Confédération européenne des syndicats. Fin août 2021, Laurent Berger annonce se porter candidat à sa propre succession à la tête de la CFDT en juin 2022. Le 17 juin 2022, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, unique candidat à sa succession, est réélu à la tête du premier syndicat français. Il est d'abord réélu membre par 96,68 % des voix exprimées des congressistes (3,32 % contre). Les 42 membres du bureau national l'ont ensuite élu secrétaire général à 100% des voix.
Polémiques
Le Canard enchainé révèle le 4 novembre 2015 que Laurent Berger se serait fait offrir par décision directe du PDG d'Air France une place VIP en première classe d'ordinaire vendue pour le prix de 12 000 euros, le tout dans un contexte de conflit social où la compagnie cherche à licencier jusqu'à 2900 personnes. Laurent Berger confirme avoir réalisé un trajet dans ces conditions mais affirme avoir été simplement surclassé en raison d'un surbooking, là où le Canard enchainé soutient qu'un surclassemment dans cette catégorie ne peut avoir lieu qu'avec l'accord expresse de la direction.
Prises de position contre le Front national
Interviewé par Francis Brochet pour le groupe de presse régionale Ebra, Laurent Berger, au lendemain d'élections européennes de 2014 favorables au FN, déclare : « Pour moi, le Front national est toujours trop haut : ce parti (je ne parle pas de ses électeurs) est une tache sur la démocratie. Nous avons le choix entre une société autoritaire, qui sera dans le “y a qu’à, faut qu’on” et la recherche du bouc émissaire, et une société plus apaisée, du dialogue et de l’écoute. C’est plus compliqué, mais ce sera toujours mon choix ». En avril 2017 lors de la campagne de l'élection présidentielle française, tout en affirmant ne donner aucune consigne de vote, il annonce « avoir clairement pris position contre Marine Le Pen et publié un argumentaire pour nos militants ».
- Laurent Berger, avec Claude Sérillon, Syndiquez-vous, Le Cherche midi, 2019 (ISBN 978-2-7491-6249-2)
- Laurent Berger, dialogue avec Denis Lafay, Au boulot ! Manifeste pour le travail, Éditions de l'Aube, 2018 (ISBN 978-2-815928-01-4)
- Laurent Berger, Pascal Canfin, entretiens avec Philippe Frémeaux, Réinventer le progrès, Les Petits Matins, 2016 (ISBN 978-2363832146)
- Laurent Berger, Permis de construire, Tallandier, 2015 (ISBN 979-1021016460)
- Laurent Berger, L'épiscopat nantais de Monseigneur Villepelet (1936-1966), Editions Opéra,1992 (ISBN 2-908068-13-3)