Aphatie Jean-Michel
Jean-Michel Aphatie, né le 8 septembre 1958 à Moncayolle-Larrory-Mendibieu (Pyrénées-Atlantiques), est un journaliste politique français. Il travaille principalement sur la radio RTL de 2003 à 2015, tout en étant chroniqueur politique dans Le Grand Journal de Canal+ de 2006 à 2015. Il est ensuite employé successivement par les radios Europe 1, France Info puis de nouveau Europe 1. En 2019, il arrive à LCI comme éditorialiste dans la matinale de la chaîne d'informations.
Jean-Michel Aphatie est né le 8 septembre 1958 à Moncayolle-Larrory-Mendibieu dans les Pyrénées-Atlantiques. Avec son BEPC au repêchage, Jean-Michel Aphatie quitte l'école à 14 ans et commence à travailler à 14 ans et demi dans l'épicerie-café que ses parents tiennent en gérance à Mauléon-Licharre, puis devient vendeur de voitures à Biarritz et garçon de café à Lourdes. Il reprend ses études et devient bachelier en 1982, à 24 ans. Il est ensuite diplômé de l'Institut de journalisme Bordeaux Aquitaine.
Il découvre sa passion pour le journalisme politique avec l'élection de François Mitterrand à la présidence de la République française en 1981. « J'ai le virus, je ne connais pas de lassitude. L'actualité m'intéresse toujours autant, il se passe toujours quelque chose de passionnant. Dans la politique, il y a des snipers, des trahisons, des complots, du danger partout. On y trouve de l'irrationnel, du charme, de la solitude, des drames. La politique prête à la tragédie. », explique-t-il en septembre 2008.
Jean-Michel Aphatie est connu comme étant l'une des rares figures du paysage audiovisuel avec un accent régional. Arrivé à Paris en 1986 avec la ferme intention d’être journaliste politique, Jean-Michel Aphatie travaille d'abord pour l'hebdomadaire Politis de 1988 à 1989 puis il collabore au quotidien Libération et au Journal du dimanche avant de rejoindre l'équipe de Fabien Roland-Lévy et Raphaëlle Bacqué en 1992 au Parisien. Après un passage par l'hebdomadaire L'Express de 1996 à 1998, il travaille pour le quotidien Le Monde durant 10 mois. À partir de 1999, Jean-Michel Aphatie se tourne vers la radio en travaillant à France Inter en tant que journaliste politique. En 2003, alors que le directeur de la station, Jean-Luc Hees, lui propose de prendre la tête du service politique, Jean-Michel Aphatie, déçu de ne pas pouvoir présenter également l’éditorial du matin rejoint RTL, pour y animer L'invité de RTL, une interview politique du lundi au vendredi à 7 h 50. À partir de septembre 2005, succédant à Ruth Elkrief, il coanime également l'interview dominicale du Grand Jury RTL-Le Monde-LCI (puis RTL-le Figaro-LCI à partir de septembre 2006).
Parallèlement, de janvier 2004 jusqu'à l'arrêt de l'émission en juin 2006, il est chroniqueur dans l'émission de Marc-Olivier Fogiel, On ne peut pas plaire à tout le monde, sur France 39. Depuis septembre 2006, il devient chroniqueur politique dans Le Grand Journal de Canal+. À la rentrée de septembre 2008, tout en poursuivant ses interviews matinales et dominicales sur RTL ainsi que sa participation au Grand Journal, il devient chef du service politique et directeur adjoint de la rédaction de RTL. En octobre 2008, il reçoit avec Arlette Chabot le prix Roland Dorgelès, décerné à des journalistes pour leur attachement à la qualité de la langue française. Depuis janvier 2010, outre ses interventions sur RTL, il débat aussi sur la station toutes les semaines face à Alain Duhamel (Le face à face Aphatie-Duhamel). En novembre 2011, il reçoit le prix Philippe-Caloni du meilleur intervieweur. Durant la campagne pour l'élection présidentielle de 2012, il commente des romans-photos pour le magazine Gala.
En 2015, le salaire de Jean-Michel Aphatie est estimé à 21 000 euros par mois pour son travail au Grand Journal. Avant l'été 2015, il annonce que la saison 11 du Grand Journal de Canal+ sera sa dernière. Après avoir officialisé son départ de RTL en mai 2015, il annonce son transfert à Europe 1, où il co-anime l'émission Europe 1 Midi. Le 29 juin 2015, il est pressenti pour la présentation de l'interview politique de BFM TV à partir de la rentrée 2015, finalement, il se consacre uniquement à son émission Europe 1 Midi. Le 8 juillet 2016, il annonce qu'il quitte Europe 1 à la fin de l'émission. À la rentrée de septembre 2016, il assure l'interview politique du matin sur la chaîne d'information en continu nouvellement créée France Info, recevant une personnalité politique de 8 h 30 à 9 h ; l'émission est aussi retransmise simultanément sur la radio France Info. À partir d'octobre 2016, il rejoint également l’équipe de l'émission C l'hebdo sur France 5 comme chroniqueur. En mars 2018, il publie son essai La liberté de ma mère : Mai 68 au Pays Basque sur la plateforme d'auto édition d'Amazon. Le 26 juin 2018, après avoir effectué ses interviews politiques matinales sur France Info durant deux ans, il revient sur Europe 1. Après une saison à l'édito politique sur Europe 1, il arrive dans la matinale de LCI pour un édito. Il intervenait déjà très régulièrement sur la chaîne.
De 1982 à 1986, Jean-Michel Aphatie est membre du Parti socialiste. À l'origine, soutien de François Mitterrand, il prend position en faveur du courant social-démocrate mené par Michel Rocard, puis Jacques Delors, étant plus sévère envers Lionel Jospin. En 1986, lors du mouvement contre le projet de loi Devaquet, alors étudiant en journalisme à Bordeaux, il est membre de la coordination étudiante. En mars 2008, il indique avoir voté blanc à tous les scrutins depuis 1988, sauf lors du référendum sur le traité de Maastricht, avant d'indiquer en février 2009 : « J'ai été de gauche et je n'ai jamais été de droite ».
En 2012, le documentaire DSK, Hollande, etc. réalisé par Pierre Carles, Julien Brygo, Nina Faure et Aurore Van Opstal, retrace la manière dont la presse a successivement soutenu les candidatures de Dominique Strauss-Kahn et François Hollande lors de l'élection présidentielle française de la même année et méprisé les candidats les moins bien placés dans les sondages. Le film montre notamment la réaction de Jean-Michel Aphatie, face à ses supposées contradictions. Il a donné lieu à une polémique avec le journaliste qui s'est estimé « piégé » par Julien Brygo, lequel s'est fait passer pour un journaliste belge de la RTBF pour obtenir un entretien avec lui. En 2013, pendant l'affaire Cahuzac, Jean-Michel Aphatie demande à Edwy Plenel et Mediapart, qui accusent Jérôme Cahuzac d'avoir un compte non déclaré en Suisse, de rendre publiques les « preuves ».
Mediapart refuse de divulguer ses sources mais déclare avoir recoupé ses informations. Le 2 avril, Jérôme Cahuzac avoue avoir bien possédé ce compte non déclaré, confirmant les accusations de Mediapart. Jean-Michel Aphatie est moqué dès le lendemain par Sophia Aram sur France Inter, par Les Guignols de l'info dans Le Grand Journal et sur les réseaux sociaux. Le même jour, la députée européenne d'Europe Écologie Eva Joly l'accuse, alors qu'il l'interviewe, d'avoir « mis [sa] plume de chroniqueur au service des puissants » ; le lendemain, c'est le vice-président du Front national, Florian Philippot, qui lui fait remarquer qu'il n'est « pas le mieux placé » pour évoquer l'affaire Cahuzac. Jean-Michel Aphatie affirme plus tard n'en avoir « jamais pris autant plein la tronche ».
En 2016, Jean-Michel Aphatie était invité de Public Sénat dans le cadre des élections américaines. Sur le plateau, il affirma que s’il était président, il « raserait Versailles pour que l’on arrête de cultiver la grandeur de la France », des propos qui ont suscité l’indignation de diverses personnalités politiques. Selon le quotidien Le Monde, Jean-Michel Aphatie serait devenu sur les réseaux sociaux « le symbole conspué d'un journalisme « assis », au mieux inoffensif et inutile, au pire complice des pouvoirs ». Le journaliste est également la cible récurrente du site web de critique des médias Acrimed, qui, en décembre 2009, a notamment évoqué un possible conflit d'intérêt entre Jean-Michel Aphatie et Henri Giscard d’Estaing à propos d'un voyage de presse organisé par le Club Med. Le 2 janvier 2019, Jean-Michel Aphatie affirme qu'Éric Drouet, figure du mouvement des Gilets jaunes, a voté pour Marine Le Pen en 2017 aux deux tours de l'élection présidentielle, ce que ce dernier dément pourtant formellement.
Dans un tweet du 6 mars 2019, il compare Michelle Bachelet, Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme à une « sous-secrétaire désœuvrée », après que celle-ci a demandé à la France une enquête sur « l'usage excessif de la force » par la police française durant les manifestations organisés dans le cadre du mouvement des Gilets jaunes. Il est critiqué par une partie de la presse ainsi que par des élus politiques. En 2019, il estime qu'il n'est pas normal qu'Éric Zemmour puisse encore s'exprimer alors que Dieudonné n'a plus droit à la parole, en invoquant le « deux poids - deux mesures » dans la sanction des discours antisémites et anti-musulmans, tout en citant les motifs pour lesquels ils ont été condamnés : « incitation à la haine raciale » pour Dieudonné, « incitation à la haine religieuse » pour Zemmour. En décembre 2019, il qualifie Éric Zemmour de « cochon de la pensée » et refuse de débattre avec lui sur CNews.
- Jean-Michel Aphatie, Liberté, égalité, réalité, Paris, Éditions Stock, 8 novembre 2006, 209 p. (ISBN 2-234-05977-1)
- Jean-Michel Aphatie, On prend (presque) les mêmes et on recommence, Paris, Flammarion, 2016
- Jean-Michel Aphatie, La liberté de ma mère : Mai 68 au Pays Basque, 2018
- Jean-Michel Aphatie, Mon service militaire (récit), Paris, Flammarion, 2019, 224 p. (ISBN 978-2-08-149178-6).
- Jean-Michel Aphatie, Le Dernier Cadeau du Général, Flammarion, 2020