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Hawks Howard

Howard Hawks, né le 30 mai 1896 et mort le 26 décembre 1977, est un réalisateur, producteur et scénariste américain. Il appartient à la période classique de Hollywood. Réalisateur à la production riche et éclectique, il est l'auteur de plusieurs films d'importance tels Scarface, L'Impossible Monsieur Bébé, Seuls les anges ont des ailes, Le Grand Sommeil, Les hommes préfèrent les blondes, Rio Bravo, etc. Cinéaste de la morale, ses personnages sont souvent caractérisés par une grande rigueur d'esprit et un fort sens du devoir. Jacques Rivette qualifiera son œuvre de « cinéma à hauteur d'homme » par sa mise en scène frontale et le refus de diminuer ses personnages. En 1954, François Truffaut écrivait à son sujet : « Son œuvre se divise en films d’aventures et en comédies. Les premiers font l’éloge de l’homme, célèbrent son intelligence, sa grandeur physique et morale. Les seconds témoignent de la dégénérescence et de la veulerie de ces mêmes hommes au sein de la civilisation moderne ». 

Howard Hawks

Howard Hawks

Carrière

Jeunesse

Howard Winchester Hawks naît, le 30 mai 1896, à Goshen dans l'Indiana. Il est l’aîné des cinq enfants de Frank W. Hawks, industriel de l'Indiana et de Helen Brown Hawks, née Howard issue d'une riche famille d'industriels du papier dans le Wisconsin à Neenah. En 1910 sa famille s'installe définitivement à Pasadena en Californie18 où l'air, plus chaud, plus sec, convient mieux à sa mère qui souffre de l'asthme. Il fait des études à Pasadena jusqu'en 1912 puis rentre à l'Université Cornell (dans l'État de New York) où il obtient un diplôme d'ingénieur qui lui sera remis en 1918 alors qu'il sert sous les drapeaux. En 1916, il pilote une voiture de course mais un accident le détourne de cette activité alors en 1917, il commence à travailler comme accessoiriste dans la Famous Players-Lasky pour des films dont certains joués par Mary Pickford avant de rejoindre, pendant la Première Guerre mondiale, l'armée où on l'utilise comme instructeur dans l'aviation militaire. Aussi ses films mettant en scène des aviateurs et des pilotes de course ont un cachet d'authenticité.

Après la guerre, il exerce divers petits métiers, monteur, assistant, et s'installe à Hollywood où il est colocataire d'une maison où logent Allan Dwan et Irving Thalberg qui le recommande à Jesse Lasky en 1923. Ce dernier recherchait quelqu'un pour diriger l'écriture des scénarios: Hawks signe le contrat qui le rend directeur littéraire pendant deux ans de la Famous Players-Lasky qui s'appellera ensuite Paramount. Il écrit son premier scénario, Tiger Love en 1924 mais en 1926 rejoint la Twentieth Century Fox où il dirige son premier film L'Ombre qui descend. Après huit films muets, il passe au parlant avec le film La Patrouille de l'aube en 1930. Parmi ses films, nombreux sont ceux qui ont fait date dans l'histoire du cinéma, comme L'Impossible Monsieur Bébé avec Cary Grant, Le Grand Sommeil avec Humphrey Bogart et Lauren Bacall, Les hommes préfèrent les blondes avec Marilyn Monroe, ou Rio Bravo avec John Wayne.

Influences

À ses débuts, il est très influencé par L’Aurore de Friedrich Wilhelm Murnau à cause des mouvements d'appareil. Il a d'ailleurs tenté de faire un film avec beaucoup de mouvements de caméra, Princesse sans amour (1927), dont, selon lui, le succès est dû au fait qu'alors « le public était très facile à impressionner », mais il ne pense pas, en 1956, qu'il était nécessaire de poursuivre dans cette voie. Les meilleurs réalisateurs sont, selon lui, John Ford, Ernst Lubitsch et Leo McCarey

Genres abordés

Sa filmographie touche à tous les genres : western, comédie, film noir, comédie musicale, péplum, action. On peut d'ailleurs remarquer qu'il déclare considérer la comédie et la tragédie comme des récits très proches : « la seule différence est une question de point de vue. » De même, une histoire d'aventure et une comédie sont pour lui l'un comme l'autre des scénarios où on voit comment les gens se comportent lorsque leur vie s'écarte de sa routine. Dans un récit d'aventure, on voit comment les personnages réagissent face à la violence et au danger et « une comédie c'est exactement la même chose qu'un récit d'aventure, c'est simplement la réaction humoristique au fait d'être mis dans une situation embarrassante. » Il déclare d'ailleurs aimer essayer de mélanger ces deux genres. Il tente de le faire en plaçant une scène de comédie dans La Rivière rouge mais se heurte à l'opposition de John Wayne. Il se rattrape en le faisant dans La Captive aux yeux clairs avec la scène où on coupe le doigt de Kirk Douglas (à la suite de quoi John Wayne l'a appelé pour lui dire qu'il avait eu tort de refuser.)

Rapport au dialogue et à la parole

Concernant son passage au cinéma parlant en 1930 il a expliqué aux Cahiers du cinéma en 1956 qu'il n'avait pas travaillé depuis les débuts du parlant parce que, n'ayant jamais fait de théâtre d'une quelconque façon, on ne savait pas s'il était capable d'écrire des dialogues. Le scénario de L'Ombre qui descend, dont il est l'auteur, était considéré pendant le tournage comme allant « dans le sens de l'affadissement », souffrant de mauvais dialogues qui n'étaient pas assez dramatiques. « On n'aimait pas le film parce que les personnages ne pleuraient pas, ne criaient pas. » Le studio ne fit même pas d'avant-première et sortit le film discrètement. Le film, toujours selon Hawks, fut le plus grand succès de son année de sortie : « et ils prirent l'habitude de le projeter aux autres cinéastes en leur disant « Voilà ce que c'est, un bon dialogue ! »

Par la suite Howard Hawks a trouvé que le parlant « ralentissait les films. » Il a donc tenté de faire parler ses acteurs plus vite que leur débit habituel, trouvant que le jeu en devient plus naturel et moins forcé. C'était en outre un souci de réalisme : il constatait que, dans la vie, les gens parlent vite et se coupent la parole. Ce système atteint son paroxysme avec La Dame du vendredi, où tous les acteurs parlent encore plus vite que dans ses autres films et il estime que c'est ce qui en a fait le succès. Il a déclaré que de façon générale, quand une scène ne semble pas très bonne au tournage, il faut accélérer le jeu et elle sera meilleure à l'écran. 

Scarface

En 1931, Hawks tourne Scarface, d'après le livre d'Armitage Trail. À cette date, plus de 50 films de gangsters sont mis en chantier par les studios hollywoodiens. Juste après la grande dépression de 1929 et en pleine prohibition (1919-1933), la figure du gangster est magnifiée par la presse et de nombreux spectateurs la perçoivent comme une alternative possible à leur vie terne et miséreuse. Certes, les metteurs en scène prennent en général grand soin de décrire les gangsters comme des psychopathes : ainsi Edward G. Robinson dans Le Petit César (1930) de Mervyn LeRoy ou James Cagney qui écrase un demi-pamplemousse sur le visage de sa compagne dans L'Ennemi public (1931) de William Wellman mais leur intelligence et leur débrouillardise passent tranquillement au travers des mailles de la censure. Quoi qu'en dise Jacques Lourcelles, qui s'est très peu intéressé à Hawks, Scarface décrit bien dans les neuf dixièmes de son récit l'ascension d'un caïd aussi décidé et téméraire que dépourvu de scrupules. Tony Camonte (Paul Muni) cherchant dans ses patrons successifs les signes de l'accession au raffinement social fait souvent penser à Frank (Henry Fonda) dans Il était une fois dans l'Ouest.

Rien d'étonnant donc que Scarface, dont le personnage principal est calqué sur Al Capone ait eu beaucoup d'ennuis avec la censure. Hawks dut concevoir trois fins. La première, interdite, montrait Scarface abattu par une bande rivale (fin réaliste et moderne mais qui avait l'inconvénient de montrer l'impuissance de la police). Hawks dut même rajouter les scènes où le commissaire compare les gangsters à des rats et celle où le directeur de l'Evening Record indique aux représentants du gouvernement des méthodes pour combattre le gangstérisme. La deuxième, où Scarface après avoir supplié les policiers de lui donner une chance puis, essayant de fuir, est abattu comme un chien sur le trottoir, est celle que nous connaissons. Dans la troisième, distribuée dans certains pays comme le Brésil, Scarface est jugé par un tribunal où il est qualifié de honte de la nation, expression qui servit d'abord de sous-titre au film avant d'être abandonnée. Il est ensuite traîné à la potence.

Hawks a souligné que son scénariste Ben Hecht et lui-même avaient pris les Borgia comme référence pour dépeindre le héros, en particulier sa jalousie incestueuse vis-à-vis de sa sœur. Cette référence historique ne confère au récit une dimension tragique qu'à la toute fin du film après le retour de Californie et l'éloigne de tout sentimentalisme ou lyrisme qui s'exprimeront bientôt quand les gangsters apparaîtront aux yeux de tous comme des perdants destinés à toujours être pourchassés par la police ou des gangsters plus gros qu'eux (Les Fantastiques années 20 (1939) ou L'enfer est à lui (1949) de Walsh jusqu'à Scarface (1983) et Les Incorruptibles (1987) de Brian De Palma, Les Affranchis (1990) de Scorsese ou Le Parrain, 3e partie (1990) de Coppola). Le sujet est plutôt osé : un gangster, amoureux de sa sœur, voulant prendre le contrôle de la ville. Le scénario à peine rédigé fait scandale, et le film va mettre deux ans avant de sortir sur les écrans. C'est l'époque du code de censure de William Hays. Le producteur du film, l'extravagant Howard Hughes, se charge de régler les problèmes juridiques et demande à Hawks de ne se soucier que de la réalisation. Après de multiples coupes, et un carton moralisateur en guise d'introduction, Hawks doit encore modifier le titre qui devient Scarface, la honte d'une nation. 

La relation hommes-femmes

Son cinéma se caractérise aussi par la faiblesse, voire le ridicule des hommes, face à des femmes très déterminées. Jean Tulard observe que Rio Bravo est caractéristique de ce rapport de séduction où la femme est dominante au point de « laisser croire qu'elle est choisie ».

Vie privée

Howard Hawks s'est marié trois fois : avec l'actrice Athole Shearer, sœur de Norma Shearer, de 1928 à 1940 ; au mondain et icône de la mode Slim Keith de 1941 à 1949 ; et à l'actrice Dee Hartford de 1953 à 1959. Hawks a eu deux enfants avec Shearer, Barbara et David. David Hawks a travaillé comme assistant réalisateur pour la série télévisée M*A*S*H. Sa deuxième fille, Kitty Hawks, est le résultat de son deuxième mariage avec « Slim » Keith. Hawks a eu un fils avec sa dernière épouse, Dee Hartford, qui a été nommée Gregg en l'honneur du directeur de la photographie Gregg Toland. Outre son amour des machines volantes, Hawks avait également une passion pour les voitures et les motos. Il a construit la voiture de course qui a remporté l'Indianapolis 500 de 1936 et adorait rouler en moto avec Barbara Stanwyck et Gary Cooper. Hawks et son fils Gregg étaient membres du Checkers Motorcycle Club. Hawks a continué à rouler jusqu'à l'âge de 78 ans. Ses autres passe-temps comprenaient le golf, le tennis, la voile, les courses de chevaux, la menuiserie et l'orfèvrerie.

Hawks était également connu pour entretenir des amitiés étroites avec de nombreux écrivains américains tels que Ben Hecht, Ernest Hemingway et William Faulkner. Hawks s'attribue la découverte de William Faulkner et l'introduction de l'écrivain alors inconnu à la Table ronde algonquine. Hawks et Faulkner avaient des intérêts communs dans le vol et la boisson, et Faulkner admirait les films de Hawks, demandant à Hawks de lui apprendre à écrire des scénarios. Faulkner a écrit cinq scénarios pour Hawks, le premier étant Today We Live et le dernier étant Land of the Pharaohs. Ayant un intérêt commun pour la pêche et le ski, Hawks était également proche d'Ernest Hemingway et a failli devenir réalisateur de l'adaptation cinématographique de Pour qui sonne le glas. Hawks a eu du mal à pardonner à Hemingway son suicide. Après avoir fait son deuil dans les années 1970, il a commencé à planifier un projet de film sur Hemingway et sa relation avec Robert Capa. Il n'a jamais filmé le projet. Hawks a soutenu Thomas Dewey lors de l'élection présidentielle américaine de 1944.

Décès

Il meurt le 26 décembre 1977 à Palm Springs en Californie, des séquelles d'une chute, le lendemain du décès de Charlie Chaplin. Ses cendres sont dispersées dans le désert autour de Calimesa (Californie). Le 8 février 1960, il obtient son étoile sur le Walk of Fame au 1708 Vine Street. 

Filmographie

Réalisateur
Directeur de production
  • 1925 : Le Cargo infernal (The Devil's Cargo) de Victor Fleming (non crédité)

Article Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Howard_Hawks

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