Cocteau Jean

Publié le par Mémoires de Guerre

Jean Cocteau né le 5 juillet 1889 à Maisons-Laffitte et mort le 11 octobre 1963 à Milly-la-Forêt est un poète, peintre, dessinateur, dramaturge et cinéaste français. Élu à l'Académie française en 1955 et comptant parmi les artistes qui ont marqué le XXe siècle, il a côtoyé la plupart de ceux qui ont animé la vie artistique de son époque. Il a été l'imprésario de son temps, le lanceur de modes, le bon génie d'innombrables artistes. En dépit de ses œuvres littéraires et de ses talents artistiques, Jean Cocteau insista toujours sur le fait qu'il était avant tout un poète et que tout travail est poétique. 

Cocteau Jean
Jeunesse

Jean Cocteau, de son nom complet Clément Eugène Jean Maurice Cocteau, est né le 5 juillet 1889, dans la maison de son grand-père maternel, place Sully à Maisons-Laffitte dans une famille bourgeoise de Paris. Son père, Georges Alfred Cocteau, né le 8 juillet 1842 à Melun, avocat et peintre amateur, et sa mère, Marie Junia Émilie Eugénie Lecomte, née le 21 septembre 1855 à Maisons-Laffitte, se sont mariés le 7 juillet 1875 dans le 9e arrondissement de Paris. Son grand-père paternel, Athanase Cocteau (1798-1865) était notaire et maire de Melun ; son grand-père maternel, Eugène Lecomte (1828-1906), agent de change et collectionneur d'art ; son oncle maternel, Raymond Lecomte, diplomate. Son père qui vivait de ses rentes se suicide le 5 avril 1898 à Paris, Jean Cocteau portera longtemps cette blessure. Il a une sœur aînée, Marthe (1877-1958) et un grand frère, Paul (1881-1961). Il découvre le théâtre et le cinéma à six ans. Dès l'âge de quinze ans, Cocteau quitte le cocon familial pour étudier au lycée Condorcet à Paris avec notamment comme camarade le vénéneux Pierre Dargelos qui exerce sur lui une véritable fascination.

Manifestant peu d'intérêt pour les études, il est renvoyé du lycée pour indiscipline en 1904 et rate son baccalauréat deux fois. En 1908, le tragédien Édouard de Max organise au théâtre Femina une matinée poétique avec le premier récital des poésies du jeune Cocteau. Il a une brève aventure avec Christiane Mancini, élève du conservatoire, en 1908. Il publie son premier recueil de poèmes à compte d'auteur, La Lampe d'Aladin inspiré des Mille et Une Nuits, en 1909 et devient alors connu dans les cercles artistiques bohème comme le « prince frivole ». C'est sous ce titre qu'il publie son second recueil de poèmes en 1910. Edith Wharton le décrit comme un homme pour qui « chaque grande ligne de la poésie était un lever de soleil, chaque coucher du soleil la base de la ville merveilleuse… » Il est également fasciné par le maître des ballets russes, Serge de Diaghilev et ses artistes principaux, le peintre Léon Bakst et le danseur Vaslav Nijinsky. La rencontre avec Diaghilev qu'il veut étonner marque la première crise dans la création coctalienne : il renie ses recueils de poèmes, pastiches assez ampoulés, et se rapproche de l'avant-garde cubiste et futuriste.

De sa collaboration avec les artistes russes naissent Le Dieu bleu en 1912, avec des costumes et décors de Léon Bakst sur une musique composée par Reynaldo Hahn, puis Parade, ballet produit en 1917 avec des costumes et décors de Pablo Picasso et une musique composée par Erik Satie. Cette œuvre inspire à Guillaume Apollinaire le néologisme de surréalisme, repris ensuite par André Breton et Philippe Soupault pour la création de ce mouvement artistique, dont les membres ont rapidement exclu Cocteau. Il collabore au mouvement dada et a une grande influence sur le travail des autres, dans le groupe même composé par ses amis musiciens, les Six, dont il devient le porte-parole. Ayant été réformé du service militaire, Cocteau décide néanmoins de participer à la Première Guerre mondiale comme ambulancier avec un convoi sanitaire civil. Adopté par un régiment de fusiliers marins, il vit à Dixmude, vole avec Roland Garros mais est rapidement démobilisé pour raisons de santé. Il rejoint Paris et reprend ses activités artistiques. Par ailleurs, il écrira sur cette guerre le roman Thomas l’Imposteur. Dans les années 1920, Cocteau s'associe avec Marcel Proust, André Gide et Maurice Barrès. En 1924, il écrit une adaptation de Roméo et Juliette, créée à Paris, au théâtre de La Cigale le 2 juin 1924, avec les décors et costumes de Jean Hugo et la musique adaptée d’après les airs populaires anglais arrangés et instrumentés par Roger Désormière.

Raymond Radiguet

En 1918, Max Jacob lui présente le jeune poète Raymond Radiguet (1903-1923). Il exercera sur la courte carrière de ce dernier une influence prépondérante : Jean Cocteau aussitôt devine — « À quoi ? Je me le demande, écrira-t-il plus tard dans La Difficulté d’être — un talent caché. Enthousiasmé par les poèmes que Radiguet lui lit, Cocteau le conseille, l’encourage et le fait travailler ; il l’aide ensuite à publier ses vers dans les revues d’avant-garde, notamment dans SIC et dans Littérature. Les deux hommes entreprennent beaucoup de voyages ensemble et nouent une relation amoureuse. Toujours en admiration devant le talent littéraire de Radiguet, Cocteau promeut les travaux de son ami dans son cercle artistique et s'arrange pour faire publier par Grasset Le Diable au corps — une histoire en grande partie autobiographique sur le rapport adultère entre une femme dont le mari est au front et un homme plus jeune —, exerçant son influence pour recueillir le prix littéraire du Nouveau Monde pour le roman.

En 1921, il collabore avec le groupe des Six pour le livret argumentaire des Mariés de la tour Eiffel, œuvre collective qui lance la nouvelle génération musicale en France dans le sillage d'Erik Satie qui en est le mentor. En 1921 également, Cocteau organise une rencontre entre Radiguet et un de ses amis, le secrétaire général du Quai d'Orsay, Philippe Berthelot. La réaction de Cocteau à la mort soudaine de Radiguet, en 1923, crée un désaccord avec certains proches qui déclarent qu'il l'a laissé désespéré, découragé et en proie à l'opium. Cocteau n'aurait même pas assisté à l'enterrement. Mais Cocteau n'assiste généralement pas aux enterrements. L'auteur quitte alors aussitôt Paris avec Diaghilev pour une représentation des Noces par les Ballets russes à Monte-Carlo. Cocteau, lui-même, qualifie beaucoup plus tard son attitude de « réaction de stupeur et de dégoût ».

Son penchant pour l'opium à cette époque-là, Cocteau l'explique comme un simple hasard lié à sa liaison fortuite avec Louis Laloy, le directeur de l'Opéra de Monte-Carlo. La dépendance de Cocteau envers l'opium et ses efforts pour s'en sevrer auront une influence décisive sur son modèle littéraire. Le 31 août 1927, lors de son inculpation pour « infraction aux lois sur les substances vénéneuses », la police découvrira à son domicile 6, rue de Surène, un attirail complet de fumeur d'opium. Par suite d'interventions d'hommes politiques influents, cette affaire n'a pas eu de suites judiciaires. Son livre le plus connu, Les Enfants Terribles (1929), est d'ailleurs écrit en une semaine, au cours d'un difficile sevrage. 

Cocteau et les Bourgoint

C'est à l'hôtel Welcome à Villefranche-sur-Mer, où il réside, que Jean Cocteau lie connaissance avec la famille Bourgoint ; ils se sont connus à travers un ami commun, Christian Bérard, un peintre qui réalisa les décors des pièces de théâtre de Cocteau. Les Bourgoint avaient trois enfants, les jumeaux Maxime et Jeanne, et le cadet Jean. Jeanne et Jean Bourgoint revirent Cocteau en 1925. Jean Cocteau rencontre à Meudon, le 15 juin 1925 chez les Maritain, Charles Henrion. Ce disciple de Charles de Foucauld, vêtu d'un burnous blanc orné du Sacré-Cœur rouge, fait une grande impression sur Cocteau, qui se convertit — temporairement — au catholicisme. Le 19 octobre, Jean Cocteau communie, entouré de Jean Bourgoint et de Maurice Sachs. Ils se fréquentent jusqu'en 1929, date à laquelle Jeanne se suicide, laissant son frère démuni. La vie de Jeanne et de Jean Bourgoint impressionne tant Cocteau qu'il se met presque aussitôt à écrire leur histoire qui deviendra Les Enfants terribles (1929). 

Cocteau Jean
Maturité

Dans les années 1930, Cocteau a eu une liaison avec la princesse Nathalie Paley, fille morganatique d'un grand duc de Russie, elle-même modiste, actrice ou modèle et ancienne épouse du couturier Lucien Lelong. Enceinte de Cocteau, la grossesse n'a pu être menée à son terme, ce qui plongea le poète et la jeune femme dans un profond désarroi. Cocteau évoque la fausse couche de Nathalie dans Le passé défini, et dit que cet avortement serait la conséquence d'une scène violente avec Marie-Laure de Noailles : « Elle est responsable de l'avortement de Nathalie ». Cependant, Cocteau ayant initié la princesse à l'opium, il se peut qu'il y ait eu des répercussions dues à cette drogue sur la grossesse. Dans les années 1930, alors qu'il demeure 9, rue Vignon, Jean Cocteau expérimente avec le peintre Jean Crotti, qui est le mari de Suzanne Duchamp, le gemmail et c'est probablement de cette période que date sa relation avec Marcel Duchamp malgré l'opposition d'André Breton.

Vers 1933, Cocteau fait la connaissance de Marcel Khill qui devient son compagnon et joue, à sa création, le rôle du messager de Corinthe dans La Machine infernale. Ils feront ensemble, en 1936, un tour du monde en 80 jours relaté par Jean Cocteau dans Tour du monde en 80 jours. Mon premier voyage (1936). Cocteau entretient ensuite une relation de longue durée avec deux acteurs français, Jean Marais puis Édouard Dermit, ce dernier officiellement adopté par Cocteau. Il aurait entretenu une relation avec Panama Al Brown, un boxeur dont il prend en charge la carrière entre 1935 et 1939. En 1940, Le Bel Indifférent, une pièce de Cocteau écrite pour Édith Piaf, est un énorme succès. Il travaille également avec Pablo Picasso et Coco Chanel sur plusieurs projets, est l'ami de la majeure partie de la communauté européenne des artistes, et lutte contre son penchant pour l'opium durant la plus grande partie de sa vie d'adulte. Alors qu'il est ouvertement homosexuel, il a quelques aventures brèves et compliquées avec des femmes. Son travail est émaillé de nombreuses critiques envers l'homophobie.

Jean Cocteau joue un rôle ambigu durant la Seconde Guerre mondiale, les résistants l'accusent de collaboration avec les Allemands, une partie de son passé (1939-1944) reste mystérieuse. Jean Cocteau écrira dès le début de l’Occupation dans l’hebdomadaire collaborationniste La Gerbe créé par l'écrivain breton Alphonse de Châteaubriant. Cocteau est d'ordinaire assez réservé quant à l'affirmation de son engagement politique. Pendant l'Occupation, il fait preuve d'un certain pacifisme — « L'honneur de la France », écrit-il dans son Journal du 5 mai 1942, « sera peut-être, un jour, d'avoir refusé de se battre » —, mais surtout, il n'hésite pas à accueillir Arno Breker, sculpteur officiel du troisième Reich, lorsque celui-ci expose à Paris pendant l'été 1942. Leni Riefenstahl bénéficie de sa protection après la guerre pendant sept ans.  « L'Allemagne nazie n'est pas non plus sans le séduire, surtout son chef, dont il se fait une représentation qu'il faut placer au musée des Hitler imaginaires. […] Il est fasciné par l'idée du chef-artiste, politique tout-puissant en même temps que mécène et protecteur des arts, à la fois Napoléon et poète (« Chez Hitler, c'est le poète qui échappait à ces âmes de pions », écrit-il en parlant des dirigeants français de l'avant-guerre). » — Philippe Burrin, La France à l'heure allemande, Seuil, 1995, p. 352.

En 1941, la décision du préfet de police d'interdire sa Machine à écrire est annulée par la Propaganda Abteilung, soucieuse de ne pas trop museler la muse française. Reste qu'à la Libération, il est rapidement acquitté par le Comité national du cinéma et le Comité national des écrivains devant lequel il ne se présente pas, comités d'épuration devant lesquels il comparaît pour collaboration. À l'occasion d'un reportage sur les écrivains du Palais-Royal, Jean Cocteau fait la connaissance du photographe Pierre Jahan. En 1946, les Éditions du Compas éditent La mort et les statues, ouvrage pour lequel Cocteau rédige les poèmes qui seront en regard des photographies prises clandestinement, en décembre 1941, par Pierre Jahan sur les statues de bronze réquisitionnées par le régime de Vichy puis envoyées à la fonte pour la mobilisation des métaux non ferreux pour soutenir l'effort de guerre allemand. Quelques immenses succès firent passer Cocteau à la postérité : le roman Les Enfants terribles, la pièce de théâtre Les Parents terribles de 1938, le film La Belle et la Bête.

Devenu une référence cinématographique, il préside le jury du Festival de Cannes de 1953, puis celui de 1954. Au printemps 1950, Jean Cocteau est invité par Francine Weisweiller, l'épouse d'Alec Weisweiller, le riche héritier de la Société Shell, à venir passer une semaine de vacances dans leur villa Santo Sospir, à la pointe de Saint-Jean-Cap-Ferrat, à laquelle il se rend avec son amant du moment le poète Gabriel Arnaud. L'artiste commence bientôt par dessiner sur les murs blancs un Apollon au-dessus de la cheminée du salon ; encouragé par Henri Matisse, il entreprend de décorer tout le reste de la maison où il se plaît tellement qu'il y reviendra pendant onze ans ; et de proche en proche, il décore ainsi entièrement la villa de fresques a tempera, de mosaïques et d'une tapisserie sur des thèmes de la mythologie grecque ou de la Bible, utilisant la couleur pour la première fois. Il y fait venir par la suite un grand nombre de célébrités, entre autres Pablo Picasso, Charlie Chaplin et Jean Marais qui s'initie à la peinture à l'huile. C'est par amitié pour Jean Cocteau que Francine Weisweiller baptise son yacht Orphée II. En 1960, l'artiste tourne Le Testament d'Orphée avec le soutien financier de François Truffaut. Parallèlement, il s'engage dans la défense du droit à l'objection de conscience, entre autres en parrainant le comité créé par Louis Lecoin, aux côtés d'André Breton, Albert Camus, Jean Giono et de l'abbé Pierre.

Ce comité obtient un statut, restreint, en décembre 1963 pour les objecteurs. Il joue un rôle important dans la genèse du peintre Raymond Moretti dans les années 1960, qui mènera celui-ci à côtoyer Pablo Picasso. Cocteau ne sera pas là pour s'en féliciter : en octobre 1963, apprenant le décès de son amie Édith Piaf, il est pris d'une crise d'étouffement et succombe quelques heures plus tard d’une crise cardiaque dans sa demeure de Milly-la-Forêt, le 11 octobre 1963. Cependant, Jean Marais déclare dans un entretien télévisé le 12 octobre 1963 : « Il est mort d'un œdème du poumon, son cœur a flanché. Il aimait beaucoup Édith mais je ne pense pas que ce soit la mort d'Édith qui ait provoqué la mort de Jean. ». Jean Cocteau vécut longtemps à Paris au Palais-Royal au 36, rue de Montpensier, où une plaque commémorative lui rend hommage. Sa maison de Milly-la-Forêt, la Maison Cocteau, est devenue un musée, inauguré le 22 juin 2010. Il est enterré dans la chapelle Saint-Blaise-des-Simples à Milly-la-Forêt (Essonne). Sur sa tombe, cette épitaphe : « Je reste avec vous. » En 1989, la ville de Villefranche-sur-Mer lui a rendu hommage, à l'occasion du centenaire de sa naissance, en inaugurant un buste de bronze dû à Cyril de La Patellière et placé face à la chapelle saint-Pierre qu'il avait décorée en 1957. En 2013, pour le cinquantenaire de sa disparition, la Ville de Metz lui a rendu hommage pour son dernier chef-d'œuvre réalisé à l'église Saint-Maximin de Metz (les vitraux), une place Jean Cocteau a été inaugurée à cette occasion à proximité de ce lieu cultuel. 

Cocteau Jean
Filmographie

Réalisateur

Courts et moyens métrages

  • 1925 : Jean Cocteau fait du cinéma.
  • 1930 : Le Sang d'un poète.
  • 1950 : Coriolan.
  • 1951 : La Villa Santo-Sospir.
  • 1957 : 8 X 8: A Chess Sonata in 8 Movements.
  • 1960 : Voyage au pays de l'Insolite.
  • 1962 : Jean Cocteau s'adresse à l'an 2000.

Longs métrages

Scénariste

Dialoguiste

Directeur de la photographie

  • 1950 : Un chant d'amour, réalisé par Jean Genet.

Acteur

Publications

Poésie

  • 1909 : La Lampe d'Aladin
  • 1910 : Le Prince frivole
  • 1912 : La Danse de Sophocle - Prix Jules-Davaine de l’Académie française en 1913
  • 1919 : Ode à Picasso
  • 1919 : Le Cap de Bonne-Espérance
  • 1920 : Escale
  • 1920 : Poésies (1917-1920)
  • 1922 : Vocabulaire
  • 1923 : La Rose de François
  • 1923 : Plain-Chant
  • 1925 : Cri écrit
  • 1926 : L'Ange Heurtebise
  • 1927 : Opéra
  • 1934 : Mythologie (publié avec dix lithographies de Giorgio De Chirico)
  • 1939 : Énigmes
  • 1941 : Allégories
  • 1945 : Léone
  • 1946 : La Crucifixion
  • 1948 : Poèmes
  • 1952 : Le Chiffre sept
  • 1952 La Nappe du Catalan (en collaboration avec Georges Hugnet)
  • 1953 : Dentelles d'éternité
  • 1953 Appoggiatures
  • 1954 : Clair-obscur
  • 1958 : Paraprosodies
  • 1961 : Cérémonial espagnol du Phénix
  • 1961 : La Partie d'échecs
  • 1962 : Le Requiem
  • 1968 : Faire-Part (posthume)

Romans et récits

  • 1919 : Le Potomak (édition définitive 1924)
  • 1923 : Le Grand Écart
  • 1923 : Thomas l'imposteur
  • 1928 : Le Livre blanc
  • 1929 : Les Enfants terribles
  • 1940 : La Fin du Potomak
  • 2012 : La Croisière aux émeraudes (posthume)

Théâtre, musique et ballet

  • 1912 : Le Dieu bleu, musique de Reynaldo Hahn, chorégraphie de Michel Fokine, décors et costumes de Léon Bakst
  • 1917 : Parade, musique d'Erik Satie, chorégraphie de Léonide Massine, décors et costumes de Pablo Picasso
  • 1921 : Les Mariés de la tour Eiffel, musique de Georges Auric, Arthur Honegger, Darius Milhaud, Francis Poulenc et Germaine Tailleferre
  • 1921 : Le Gendarme incompris critique bouffe de Jean Cocteau et Raymond Radiguet, musique Francis Poulenc, mise en scène Pierre Bertin, Théâtre Michel
  • 1922 : Antigone
  • 1924 : Les Biches, musique de Francis Poulenc, chorégraphie de Bronislava Nijinska, décors et costumes de Marie Laurencin
  • 1924 : Roméo et Juliette, musique de Roger Desormière, décors et costumes de Jean Hugo
  • 1926 : Orphée
  • 1927 : Oedipus Rex, musique de Igor Stravinsky
  • 1930 : La Voix humaine
  • 1934 : La Machine infernale
  • 1936 : L'École des veuves A.B.C.
  • 1937 : Œdipe roi
  • 1937 : Les Chevaliers de la Table ronde32
  • 1938 : Les Parents terribles
  • 1940 : Les Monstres sacrés
  • 1940 : Le Bel Indifférent
  • 1941 : La Machine à écrire
  • 1943 : Renaud et Armide
  • 1943 : L'Épouse injustement soupçonnée
  • 1944 : L'Aigle à deux têtes
  • 1946 : Le Jeune Homme et la Mort, ballet de Roland Petit
  • 1948 : Théâtre I et II (rassemblant des pièces déjà publiées)
  • 1951 : Bacchus
  • 1960 : Nouveau théâtre de poche
  • 1962 : L'Impromptu du Palais-Royal
  • 1963 : Ballett Theater, ouvrage collectif : Jean Cocteau - Carl Orff - Rudolf Betz, Werner Egk - Hermann Frieb
  • 1971 : Le Gendarme incompris (posthume, en collaboration avec Raymond Radiguet)
  • 1962 Festival de Lyon création de Jean Cocteau Œdipe-Roi - oratorio musique de Maurice Thiriet - avec Jean Marais dans le rôle d'Œdipe.

Poésie et critique

  • 1913 : Notes sur les ballets de Jean Cocteau in Arsène Alexandre, L'Art décoratif de Léon Bakst
  • 1918 : Le Coq et l'Arlequin
  • 1920 : Carte blanche
  • 1922 : Le Secret professionnel
  • 1926 : Le Rappel à l'ordre
  • 1926 : Lettre à Jacques Maritain
  • 1932 : Essai de critique indirecte
  • 1935 : Portraits-Souvenir
  • 1937 : Mon Premier voyage (Tour du monde en 80 jours)
  • 1943 : Le Greco
  • 1947 : Le Foyer des artistes
  • 1947 : La Difficulté d'être
  • 1949 : Lettres aux Américains
  • 1949 : Reines de la France
  • 1951 : Jean Marais - Entretiens autour du cinématographe (avec André Fraigneau)
  • 1951 : Jean Marais par Jean Cocteau, Calmann-Lévy
  • 1952 : Gide vivant
  • 1953 : Journal d'un inconnu
  • 1953 : Démarche d'un poète
  • 1955 : Colette (discours de réception à l'Académie royale de Belgique) - Discours de réception à l'Académie française
  • 1956 : Discours d'Oxford
  • 1956 : Sacha Guitry, Pierre Benoit, André Maurois, Edmond Heuzé, Fernand Crommelynck et Jean Cocteau, Maurice Utrillo V, lithographies de Maurice Utrillo, Suzanne Valadon et Lucie Valore (atelier Fernand Mourlot), Joseph Foret, Paris, 1956.
  • 1957 : Entretiens sur le musée de Dresde (avec Louis Aragon) - La Corrida du 1er mai
  • 1959 : Poésie critique I
  • 1960 : Poésie critique II
  • 1962 : Le Cordon ombilical
  • 1963 : La Comtesse de Noailles, oui et non
  • 1964 : Portrait souvenir (posthume ; entretien avec Roger Stéphane)
  • 1965 : Entretiens avec André Fraigneau (posthume)
  • 1973 : Jean Cocteau par Jean Cocteau (posthume ; entretiens avec William Fielfield)
  • 1973 : Du cinématographe (posthume). Entretiens sur le cinématographe (posthume)
  • Poésie de journalisme 1935-1938 (posthume)

Journaux

  • 1930 : Opium : Journal d'une désintoxication, Stock, réédition 1999.
  • 1936 : Mon Premier Voyage. Tour du monde en 80 jours, Gallimard, N.R.F., réédition Tour du monde en 80 jours. Mon Premier Voyage, Gallimard, L'Imaginaire, 2009.
  • 1946 : La Belle et la Bête. Journal d'un film, J.-B. Janin, réédition La Belle et la Bête. Journal d'un film, Éditions du Rocher, 2003.
  • 1949 : Maalesh, journal d'une tournée de théâtre, Gallimard.
  • 1983 : Le Passé défini. Journal, tome I. 1951-1952, Gallimard (posthume)
  • 1985 : Le Passé défini. Journal, tome II. 1953, Gallimard (posthume)
  • 1989 : Le Passé défini. Journal, tome III. 1954, Gallimard (posthume)
  • 1989 : Journal, 1942-1945, Gallimard (posthume)
  • 2005 : Le Passé défini. Journal, tome IV. 1955, Gallimard (posthume)
  • 2006 : Le Passé défini. Journal, tome V. 1956-1957, Gallimard (posthume)
  • 2011 : Le Passé défini. Journal, tome VI. 1958-1959, Gallimard (posthume)
  • 2012 : Le Passé défini. Journal, tome VII. 1960-1961, Gallimard (posthume)
  • 2013 : Le Passé défini. Journal, tome VIII. 1962-1963, Gallimard (posthume)

Scénario (découpage technique)

  • 1983 : Le Testament d'Orphée (posthume). Éditions du Rocher

Poésies graphiques

  • 1924 : Dessins.
  • 1925 : Le Mystère de Jean l'oiseleur 33.
  • 1926 : Maison de santé.
  • 1929 : 25 dessins d'un dormeur.
  • 1935 : Soixante dessins pour son roman Les Enfants terribles.
  • 1940 : Le combattant.
  • 1941 : Dessins en marge du texte des Chevaliers de la Table ronde.
  • 1948 : Drôle de ménage.
  • 1957 : La chapelle Saint-Pierre de Villefranche-sur-Mer.
  • 1958 : La salle des mariages, hôtel de ville de Menton - La chapelle Saint-Pierre (lithographies).
  • 1959 : Gondol des morts.
  • 1960 : La chapelle Saint-Blaise-des-Simples de Milly-la-Forêt.
  • Années 1962-1963 : Les vitraux de l’église Saint-Maximin de Metz.

Céramiques (1957-1963)

Dans l'atelier de Madeleine Jolly et Philippe Madeline à Villefranche-sur-Mer, il crée plus de 300 céramiques et des bijoux. Durant la même période il dessine des poèmes-objets. Il travaille sur engobe et invente le crayon d'oxyde pour donner à ses décors un aspect pastel. Le catalogue raisonné d'Annie Guédras présente des photographies couleurs et noir et blanc des céramiques créées par Jean Cocteau. Durant la même période, il dessine des bijoux, parures et sculptures. 

Tapisseries

Jean Cocteau déclare : « Il n'y a rien de plus noble qu'une tapisserie. C'est notre langue traduite dans une autre, plus riche, avec exactitude et avec amour. C'est un mélodieux travail de harpiste. Il faudrait les voir, nos harpistes, jouant sur les fils à toute vitesse, tournant le dos au modèle, allant le consulter, revenant jouer leur musique de silence. On s'étonne qu'un tel luxe existe à notre époque où le confort le remplace. Un jour avec Picasso, à l'Opéra, nous constatâmes que des œuvres médiocres prenaient de la grâce et du style, traduites dans cette langue. Mais lorsque texte original et traduction s'équilibrent, alors on s'émerveille de notre artisanat de France ». « Les poésies de laine de Jean Cocteau », ainsi étaient nommées ses tapisseries et cet intitulé témoigne de son admiration pour l'art du tissage. Raymond Picaud tissera les premières tapisseries en partant des cartons dessinés par Cocteau à la manufacture d'Aubusson dans l'atelier qu'il dirige. De nos jours les tapisseries sont visibles dans certains musées et dans des galeries tels que la galerie Boccara spécialisée en tapis et tapisseries artistiques. 

Discographie
  • Colette par Jean Cocteau, discours de réception à l'Académie Royale de Belgique, Ducretet-Thomson 300 V 078 St.
  • Les Mariés de la Tour Eiffel et Portraits-Souvenir, La Voix de l'Auteur LVA 13.
  • 16 septembre 1963 : Derniers propos à bâtons rompus avec Jean Cocteau, enregistrés à Milly-la-Forêt, Bel Air 311035.
  • 1971 : Plain-chant par Jean Marais, extraits des pièces Orphée par Jean-Pierre Aumont, Michel Bouquet, Monique Mélinand, Les Parents terribles par Yvonne de Bray et Jean Marais, L'Aigle à deux têtes par Edwige Feuillère et Jean Marais, L'Encyclopédie Sonore 320 E 874.
  • 1984 : Coffret 3 vinyles Jean Cocteau comprenant La Voix humaine par Simone Signoret, 18 chansons composées par Louis Bessières par Bee Michelin et Renaud Marx, au double-piano Paul Castanier, Le Discours de réception à l'Académie Française, Jacques Canetti JC1.
  • 1989 : Hommage à Jean Cocteau, mélodies d'Henri Sauguet, Arthur Honegger, Louis Durey, Darius Milhaud, Erik Satie, Jean Wiener, Max Jacob, Francis Poulenc, Maurice Delage, Georges Auric, Guy Sacre, par Jean-François Gardeil (baryton) et Billy Eidi (piano), CD Adda 581177.
  • 1992 : Les Enfants terribles version radio, avec Jean Marais, Josette Day, Silvia Monfort et Jean Cocteau, 1 CD Phonurgia Nova/INA (ISBN 2908325071).
  • 1997 : Anthologie, 4 CD comprenant nombreux poèmes et textes dits par l'auteur, Anna la bonne, La Dame de Monte-Carlo et Mes sœurs, n'aimez pas les marins par Marianne Oswald, Le Bel indifférent par Édith Piaf, La Voix humaine par Berthe Bovy, Les Mariés de la Tour Eiffel avec Jean Le Poulain, Jacques Charon et Jean Cocteau, le discours de réception à l'Académie Française, des extraits des pièces Les Parents terribles, La Machine infernale, des pièces de Parade au piano à quatre mains par Georges Auric et Francis Poulenc, Frémeaux & Associés FA 064.
  • 1997 : Poèmes de Jean Cocteau dits par l'auteur, CD EMI 8551082.
  • 1998 : Le Testament d'Orphée, journal sonore, par Roger Pillaudin, 2 CD INA / Radio France 211788.

Publié dans Métiers du Spectacle

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