Daniel Gélin est un comédien français, né le 19 mai 1921 à Angers et mort le 29 novembre 2002 à Paris. Il devient, à la fin des années 1940, une vedette du cinéma français, et tient alors des rôles de jeune premier, romantique, dramatique ou fantaisiste. Sa carrière au cinéma est plus discrète avec la Nouvelle Vague, mais il connaît à partir de 1965 un regain de popularité grâce à la série télévisée « Les Saintes Chéries », avec Micheline Presle, puis à partir des années 1970 un regain de succès au cinéma avec de mémorables seconds rôles.
Daniel Gélin est le fils d'Alfred Gélin, employé aux écritures dans l'usine Berthelot, fabrique de cordage et toile de chanvre d'Angers, et d'Yvonne Le Méner, ouvrière dans la même usine, d'origine bretonne. Il a une sœur, Monique (1923-1975). Son père est nommé sous-directeur d'une usine à Saint-Malo en 1931. Ancien élève du lycée Institution Saint-Malo, Daniel Gélin est condisciple de Jean Le Bot, professeur des universités et amateur de marine. Mais Daniel est un élève indiscipliné. Son père lui trouve une place d'ouvrier dans une conserverie de morues de Saint-Malo puis d'aide-magasinier dans un atelier de cordages.
Encore mineur, rêvant de théâtre et de comédie, Daniel Gélin part à Paris où il suit les cours d'art dramatique de René Simon avec un penchant pour la comédie. René Simon lui suggère de se tourner vers des rôles dramatiques, conseil qu'il suivra avec succès. Il entre ensuite au Conservatoire national d'art dramatique et y rencontre Louis Jouvet. Il suit les cours de Béatrix Dussane. Il côtoie Maria Casarès, Françoise Christophe, Sophie Desmarets, Christine Gouze, Gilbert Trigano (alors apprenti acteur) et Jacques Charon. Il commence une carrière au théâtre et fait sa première apparition à l'écran en 1940. Il permet à Louis de Funès, ancien camarade du cours Simon, d'obtenir ses premiers rôles au cinéma (avec La Tentation de Barbizon de Jean Stelli en 1945). Le considérant comme celui qui avait lancé sa carrière, Louis de Funès le surnomme par la suite « Ma chance ».
Rendez-vous de juillet, puis Édouard et Caroline, réalisés par Jacques Becker, permettent à Daniel Gélin d'accéder au vedettariat. Dans les années 1950, il est l'un des jeunes premiers les plus en vogue du cinéma français, grâce à son jeu moderne et à son physique ténébreux. Il tourne énormément mais tombe dans l'héroïne et l'alcool. La Nouvelle Vague lui vaut une période de « traversée du désert ». Il se consacre alors un temps au théâtre, ainsi qu’à la télévision avec le très populaire feuilleton « Les Saintes Chéries », participe à quelques films (Paris brule-t-il, La Ligne de Démarcation) avant de renouer vraiment avec le cinéma dans les années 1970-80. Loin de son emploi de l'immédiat après-guerre, il devient un acteur de second rôle très familier du public, jouant avec grande intelligence des personnages fins et blasés (Le père et mari dans « Le Souffle au cœur »), voire cyniques, comme le médecin dans La vie est un long fleuve tranquille, ou simplement bougons.
En comédien passionné de poésie, Daniel Gélin rédige plusieurs recueils de poèmes : Fatras (1950), Dérives (1965), L'Orage Enseveli (1981), Le sang de mes songes (1996, prix de Poésie 1996 de la Sacem), Passeports délayés (parution posthume en 2005) ainsi que deux anthologies de choix poétiques, Poèmes à dire (éditions Seghers 1968, préface chaleureuse de Jean Vilar), Cent poètes côté jardin (Éditions du Cherche-Midi 1990). Il est également membre du comité d'honneur de la Maison internationale des poètes et des écrivains de Saint-Malo. Le 29 novembre 2002, il succombe à une insuffisance rénale. Il repose au cimetière de Rocabey à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine).
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il a une liaison de plusieurs mois avec Simone Signoret avant que cette dernière se lie avec un compagnon de plus de vingt ans son aîné, Marcel Duhamel. Le 25 mai 1946, il épouse Danièle Delorme dont il a un fils, Xavier Gélin (1946-1999). En 1952, il a avec le mannequin Marie-Christine Schneider une relation dont naît la future actrice Maria Schneider (1952-2011). Il ne reconnaîtra jamais cette enfant adultérine, dont il ne fera la connaissance que seize ans plus tard.
Divorcé de Danièle Delorme début 1954, après une brève liaison avec Ursula Andress, il épouse le 25 novembre 1954 Sylvie Hirsch, mannequin chez Christian Dior dont il aura trois enfants : Pascal (1956-1957), Manuel Gélin (né en 1958) et Fiona Gélin (née en 1962). Ils divorcent en 1971. En 1973, il se marie avec Lydie Zaks, rencontrée en Israël. Elle restera à ses côtés pendant plus de 30 ans. De cette union naît Laura en 1975. Il a six petits-enfants : Sarah Gélin et Hugo Gélin (né en 1980) enfants de Xavier ; Milan (né en 1989), fils de Fiona ; Lana (née en 1998), fille de Manuel ; Max (né en 2003) et Lou (née en 2008), enfants de Laura.