Gabin Jean
Jean Gabin, à l'état civil Jean Gabin Alexis Moncorgé, est un acteur français, né le 17 mai 1904 à Paris (9e arr.) et mort le 15 novembre 1976 à Neuilly-sur-Seine. Commençant sa carrière comme chanteur de revue et d'opérette, il s'impose ensuite à l'écran, devenant une figure incontournable du cinéma français, avec sa « Gueule d'amour », tournant avec les réalisateurs importants de l'entre-deux-guerres comme Julien Duvivier ou Jean Renoir. Après la guerre, où il s'est engagé au sein des Forces françaises libres, comme marin, d'abord naviguant, puis servant à partir de janvier 1944 comme chef de char au sein du régiment blindé de fusiliers-marins, il connait tout d'abord une période creuse en termes de succès, puis, à partir de 1954 et de la sortie de Touchez pas au grisbi, il devient un « pacha » au physique imposant et au regard sombre incarnant la plupart du temps des rôles de truands ou de policiers, toujours avec la même droiture, dans des films bien souvent dialogués par Michel Audiard. Sa filmographie dénombrant 95 films, compte un nombre important de classiques, parmi lesquels Gueule d'amour, La Bête humaine, Pépé le Moko, Le Quai des brumes, La Grande Illusion, Un singe en hiver, Le Chat, Le Pacha ou La Traversée de Paris. Il tourne avec la plupart des grands acteurs du cinéma français de l'époque dont certains, comme Fernandel, Lino Ventura, Bernard Blier, Jean-Paul Belmondo ou Alain Delon, sont ses amis. Acteur populaire, il a attiré plus de 161 millions de spectateurs dans les salles au cours de sa carrière d’après-guerre, auxquels il faut ajouter ses nombreux succès parmi sa trentaine de films d'avant-guerre au box-office inconnu.
Enfance
Jean Gabin Alexis Moncorgé nait à Paris le 17 mai 1904, au 23 du boulevard de Rochechouart (9e). Il est le plus jeune fils de Ferdinand Joseph Moncorgé (1868-1933), tenancier de café et comédien d'opérette sous le nom de scène de Ferdinand Gabin, et de Madeleine Petit (1865-1918), plumassière du quartier du Sentier reconvertie dans le registre « chanteuse fantaisiste » de café-concert sous le pseudonyme d'Hélène Petit. Le couple a eu sept enfants dont trois décèdent en bas âge ; Jean a donc un frère, Ferdinand-Henri (1888-1939) et deux sœurs, Madeleine (1890-1970) et Reine (1893-1952). Il passe ses dix premières années à la campagne, pour laquelle il gardera toute sa vie un profond attachement.
Loin de la vie parisienne de spectacle de ses parents, il est élevé par sa sœur aînée Madeleine, dans le petit bourg de Mériel dans le Val-d'Oise (alors Seine-et-Oise), à l'actuel 63, Grande rue, dans une maison à l’étroite façade dont le pignon arrière, où se trouve la fenêtre de sa chambre, offre une vue imprenable sur la gare. En 1914, un coup appuyé lors d'un combat de boxe lui écrase le nez. Le 18 septembre 1918, alors qu'il a quatorze ans, sa mère meurt. Il obtient son certificat d'études primaires à l'école rue de Clignancourt, mais mauvais élève il délaisse le lycée Janson-de-Sailly à Paris, où il est inscrit, et enchaîne de petits métiers : garçon de bureau à la Compagnie parisienne de distribution d'électricité, cimentier à la gare de la Chapelle, manœuvre dans une fonderie, magasinier aux magasins d'automobiles de Drancy, vendeur de journaux. À 17 ans, il veut, comme son grand-père maternel, devenir conducteur de locomotive à vapeur dont il peut voir les évolutions depuis sa chambre.
Music-hall
En 1922, son père le force à entrer, à 18 ans, dans le monde du spectacle, et aurait dit au directeur des Folies-Bergère Fréjol, un de ses amis : « Tiens, voici mon fiston. Il aimerait faire du théâtre. Peux-tu l'aider ? Si tu arrives à en tirer quelque chose, tu auras bien du mérite. Moi, j'y renonce… » . Devenu figurant, Jean est placé sous la bienveillance du comique troupier Bach. De 1924 à 1925, Jean Gabin effectue son service militaire dans la marine nationale, d'abord comme fusilier marin à Lorient, puis au ministère de la Marine à Paris. Pendant une de ses premières permissions, le 26 février 1925, il épouse une admiratrice, la future actrice Marie-Louise Basset, dite Gaby, avec qui il n'aura pas d'enfant.
En 1926, à 22 ans, il devient un véritable artiste de music-hall et chanteur d'opérette. Il fait monter sur scène La Goulue auprès de Mistinguett, et il imite Maurice Chevalier. Il entame un tour de chant avec succès pendant deux ans dans toute la France. Il part en 1927 pour le Brésil avec Gaby mais l'affaire tourne au fiasco : ni contrat, ni tournée, ni cachet. Il rentre à Paris via Cherbourg puis, lors d'une audition au printemps 1928, au Moulin Rouge Mistinguett le remarque et lui propose de rejoindre sa troupe.
Il débute comme boy, le 18 avril 1928, dans la revue Paris qui tourne. En chantant On m'suit, Julie c'est Julie et La Java de Doudoune de José Padilla en 1928, il devient le partenaire de Mistinguett, qui vient de rompre avec Maurice Chevalier, au Moulin-Rouge et aux Bouffes-Parisiens dont le directeur est le célèbre auteur de l'époque Albert Willemetz. À partir de 1929, il joue les jeunes premiers dans des opérettes comme Flossie ou Les Aventures du Roi Pausole, toutes deux sur des paroles d'Albert Willemetz. Il vit une amourette avec Jacqueline Francell, sa partenaire de Flossie, et divorce de Gaby.
Cinéma
En 1928, il fait ses débuts au cinéma dans deux courts-métrages avec le comique Raymond Dandy, Ohé les valises ! et On demande un dompteur. Ce n'est que deux ans après l'arrivée du cinéma parlant en Europe que Jean Gabin, après avoir refusé de tourner dans Les Chemins du paradis, fait ses véritables débuts cinématographiques en tournant en 1930 Chacun sa chance, un des premiers films parlants du cinéma français, dans lequel il joue aux côtés de son ex-épouse Gaby Basset et du chanteur Jean Sablon. Par la suite, il enchaîne les tournages : étant tour à tour policier dans Méphisto, cambrioleur dans Paris Béguin, vendeur de TSF dans Tout ça ne vaut pas l'amour, mécanicien dans Gloria, soldat récalcitrant dans Les Gaietés de l'escadron, capitaine de péniche dans La Belle Marinière, que Gabin considère comme son premier grand rôle à l'écran, ingénieur dans Le Tunnel et Adieu les beaux jours.
Son père meurt le 17 novembre 1933. Trois jours plus tard, Gabin épouse à la mairie du 16e Jeanne Mauchain, meneuse de revue et danseuse nue du Casino de Paris, connue sous le nom de Doriane Mauchain. En 1934, il tourne pour la première fois sous la direction de Julien Duvivier dans Maria Chapdelaine et Golgotha, dans lequel il prête ses traits à Ponce Pilate. À partir de 1935, il devient une star du cinéma français grâce à son « charisme exceptionnel » et à Julien Duvivier qui lui offre les rôles principaux de La Bandera avec Annabella, qui est son premier succès, La Belle Équipe avec Charles Vanel, dans lequel il chante la chanson Quand on s'promène au bord de l'eau, et Pépé le Moko. Il incarne des héros tragiques et romantiques d'origine populaire.
Jean Renoir l'impose dans Les Bas-Fonds avec Louis Jouvet puis, en 1937, dans le film de guerre La Grande Illusion avec Pierre Fresnay, Marcel Dalio et Erich von Stroheim, qui obtient un énorme succès public et critique, devenant au fil des années un classique du cinéma français. La même année, il tourne Gueule d'amour, de Jean Grémillon, où il retrouve Mireille Balin, sa partenaire de Pépé le Moko et le méconnu Le Messager, de Raymond Rouleau. En 1938, il tient le rôle d'un déserteur dans Le Quai des brumes aux côtés de Michel Simon et de la jeune Michèle Morgan, à laquelle il murmure le célèbre « T'as d'beaux yeux tu sais ».
C'est sa première collaboration avec Marcel Carné et Jacques Prévert. Il campe ensuite le personnage de Trott, toujours face à Morgan, dans Le Récif de corail de Maurice Gleize (sorti en 1939), puis un conducteur de locomotive dans La Bête humaine de Jean Renoir, et La Marie du port. En 1939, il tourne à nouveau sous la direction de Marcel Carné dans Le Jour se lève, drame dans lequel il partage la vedette avec Jules Berry, Arletty et Bernard Blier. Le 3 septembre 1939, mobilisé dans la marine nationale à Cherbourg, il obtient une permission exceptionnelle pour terminer le film Remorques, avec Michèle Morgan avec qui il vit une brève idylle.
En octobre 1940, il avait accompagné à la gare Saint-Charles à Marseille Michèle Morgan, qui partait pour Barcelone, puis le Portugal, afin de rejoindre les États-Unis. Souhaitant également la rejoindre, il va à Vichy pour obtenir une autorisation. Il franchit la frontière espagnole en février 1941, sans que l'on sache s'il le fait légalement. À Barcelone, il obtient un visa du consulat américain et peut gagner New York à bord de l'Exeter. Le 2 février 1941, refusant de tourner pour les Allemands pendant l'Occupation, il s'expatrie à Hollywood aux États-Unis où il va retrouver les Français Jean Renoir, Julien Duvivier, Charles Boyer, Jean-Pierre Aumont, etc. Aux États-Unis, il tourne notamment, après avoir appris l'anglais, La Péniche de l'amour avec Ida Lupino.
Durant cette période, il fréquente brièvement Ginger Rogers et Patricia Morison. Ayant refait le trajet depuis Los Angeles après une période d'ennui, pendant l'été 1941, il rencontre Marlène Dietrich à New York. Il emménage avec elle en Californie dans une villa que Greta Garbo leur loue, puis au 1006 Cove Way, dans une villa de Beverly Hills. Gabin ayant le mal du pays, Marlène Dietrich tente de le soulager par sa cuisine ou des distractions lui rappelant la France. Le 18 janvier 1943, le tribunal d'Aix prononce le jugement de divorce avec sa deuxième épouse Jeanne Mauchain, à ses torts entiers et reconnus.
Déjà très célèbre, il pourrait tenter une carrière d'acteur aux États-Unis, mais tourne peu malgré son contrat avec la Fox (il avait signé un premier contrat en 1937, mais ne l'avait pas honoré). Par ailleurs, l'acteur intéresse moins les studios hollywoodiens pendant cette période de guerre : ils n'ont plus accès aux salles européennes et donc au public habituel de Jean Gabin. La presse l'accueille néanmoins avec enthousiasme, le magazine Photoplay publiant un reportage de quatre pages avec comme titre : « Escaped from the Nazis ».
Jean Gabin devait également tourner dans un film catastrophe, The Day that Shook the World, un tremblement de terre vu depuis une colonie pénitentiaire, mais la Fox annule le projet. On lui propose alors Tampico, un film d'aventure avec Gene Tierney, mais Jean Gabin refuse et la société de production se lasse. Un projet avec Jean Renoir (en contrat chez RKO) est envisagé, où Jean Gabin interpréterait un garçon de café dans un pays tropical, avec notamment Michèle Morgan comme partenaire (A Thief in the Night), mais l'acteur se détourne du cinéma et pense à la France, voyant plusieurs acteurs américains participer à l'effort de guerre (Carole Lombard vend des bons de guerre, Charles Laughton déclame du Shakespeare dans une tournée et reverse les bénéfices à ce profit, Bette Davis et John Garfield tiennent la cantine de Hollywood, un club où les soldats sont servis par des stars).
Il confiera plus tard : « J'étais malade à l’idée d'être obligé de finir ma vie aux États-Unis. Je ne pouvais pas rester les mains dans les poches, continuer à faire des grimaces devant une caméra — en étant bien payé en plus — et attendre tranquillement que les autres se fassent descendre pour que je retrouve mon patelin ». Après qu'il a pris contact avec la France libre, fin 1942, il lui est demandé de jouer dans le film de propagande gaulliste L'Imposteur, dont le succès critique et public est mitigé. Long-métrage de propagande gaulliste saluant aussi la bénéfique entrée en guerre américaine, ce film tourné en anglais est produit par le service américain de propagande avec, au générique, seulement deux Français : Julien Duvivier et Jean Gabin.
Par patriotisme, il s'engage, en avril 1943, dans les Forces navales françaises libres du général de Gaulle pour libérer son pays. Embarqué comme canonnier chef de pièce sur l'escorteur de pétrolier L'Élorn, il traverse l'Atlantique en convoi à destination de Casablanca, attaqué au large par des sous-marins et par des avions allemands aux approches de la Méditerranée et au large du cap Ténès. Volontaire au Régiment blindé de fusiliers-marins, il prend sur sa demande des fonctions de chef de char, à bord du Souffleur II, sous les ordres de l'enseigne de vaisseau et futur vice-amiral André Gélinet. Il appartient alors au 2e escadron du régiment blindé de fusiliers-marins de la célèbre 2e division blindée du général Leclerc.
Au printemps 1945, il participe à la libération de la poche de Royan puis à la campagne d'Allemagne qui le conduit au Nid d'aigle d'Hitler à Berchtesgaden. À la fin de la guerre, il est décoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre. En juillet 1945, à 41 ans, le « plus vieux chef de char de la France Libre » est démobilisé et revient au monde du spectacle avec des cheveux blancs. Toute sa vie, il restera très attaché à la marine nationale et proche de celui qui fut son chef, le vice-amiral Gélinet et sa famille. Après avoir retrouvé Marlène Dietrich en Allemagne, il revient en France. Il refuse de défiler sur les Champs-Élysées et observe son ancien char passer, depuis un balcon de l'hôtel Claridge.
De retour en France, il veut reprendre sa carrière d'acteur mais il a changé physiquement et moralement et de nouveaux acteurs romantiques sont apparus, tels Jean Marais, Gérard Philipe ou Daniel Gélin. Il renonce à jouer Les Portes de la nuit, de Marcel Carné, avec sa compagne Marlene Dietrich car cette dernière refuse d'interpréter la fille d'un collaborateur. En 1946, après avoir acheté les droits du roman, il incarne le rôle-titre de Martin Roumagnac, aux côtés de Marlene Dietrich. Le film, éreinté par la critique, obtient pourtant à l'époque un succès commercial avec deux millions d'entrées. Toutefois, le film est victime d'une légende qu'il est d'usage de lire et entendre, prétendant que ce film a été un cuisant échec commercial.
Cependant, ce succès n'est pas réitéré l'année suivante avec le film policier Miroir, dans lequel il est un financier et gangster à ses heures. De plus, il a du mal à trouver un rôle à sa mesure. Alors que sa relation avec Marlene Dietrich s'étiole, il noue, fin 1945 et en 1946 un lien avec Maria Mauban, puis, en 1947, avec Colette Mars. Ces relations restent sans suite. Le 28 mars 1949, deux mois après leur rencontre, il épouse Christiane Fournier (1918-2002), dite Dominique, mannequin de la maison de couture Lanvin, déjà mère d'un enfant, Jacki, et avec qui il aura trois enfants : Florence (1949), Valérie (1952) et Mathias (1955). La même année, il tient le rôle principal du long-métrage Au-delà des grilles, qui obtient un succès honorable en salles. Il est nommé à l'Oscar du meilleur film étranger, et triomphe au théâtre dans la pièce La Soif, d'Henri Bernstein, aux côtés de Madeleine Robinson et Claude Dauphin.
Le retour du succès (1950-1973)
En 1950, il retrouve Marcel Carné pour le long-métrage La Marie du port, adaptation du roman de Georges Simenon, qui avec 2,6 millions d'entrées, permet de confirmer le succès de Gabin après son triomphe théâtral avec La Soif. En 1951, il est le narrateur de De sac et de cordes, une pièce musicale de Léo Ferré écrite pour la radio, qu'il interprète tandis que Léo Ferré dirige l'orchestre et les chœurs de la radio nationale et sa prestation dans La nuit est mon royaume, pour lequel il incarne un mécanicien de locomotive aveugle, lui permet de rencontrer l'éloge de la critique et un triomphe public avec 2,5 millions d'entrées, mais aussi de remporter la Coupe Volpi pour la meilleure interprétation masculine au Festival de Venise. Son film suivant, La Vérité sur Bébé Donge, dans lequel il est un industriel coureur de jupons, passe inaperçu lors de sa sortie en salles, mais va être considéré au fil des ans comme une œuvre marquante.
Il réalise en juillet 1952 un de ses rêves d'enfant en entreprenant d'investir une bonne partie de ses revenus dans le domaine de La Pichonnière, situé sur la commune de Bonnefoi, dans le canton de Moulins-la-Marche, dans l'Orne, en Normandie. Il agrandit progressivement le domaine environnant par plusieurs acquisitions successives. À proximité, il fait construire en 1956 et 1957 une demeure baptisée La Moncorgerie, qui devient sa résidence familiale. Avec l'idée d'assurer la subsistance de sa famille, il se lance dans l'élevage des bovins. Passionné par les chevaux, il monte aussi à La Pichonnière, à la fin des années 1950, une écurie d'une quinzaine de chevaux de course, qui, sous les couleurs Bouton d'or, toque lilas, ainsi décrites par l'acteur lui-même, acquiert une certaine renommée dans le milieu hippique. À la fin des années 1950, il fait aménager sur un terrain lui appartenant, non loin de là, à Moulins-la-Marche, un hippodrome, qui sera nommé après sa mort : hippodrome Jean-Gabin.
En 1952, il retrouve Michèle Morgan dans La Minute de vérité, de Jean Delannoy, qui triomphe en salles avec plus de 3 millions d'entrées. Il renoue véritablement avec le succès public en tant que tête d'affiche grâce à Touchez pas au grisbi, de Jacques Becker, en 1954, qui enregistre 4,7 millions d'entrées en France. Avec ce film, il retrouve un rôle à sa mesure en changeant son image : l’homme d’expérience, autoritaire et qui impose le respect. C'est durant ce tournage qu'il rencontre celui qui va devenir un de ses amis, Lino Ventura. Le retour du succès lui vaut de recevoir à trois reprises, une Victoire du Cinéma français, en 1952, 1955 et 1956. Le 21 avril 1954, André-Georges Brunelin, devenu un de ses proches, organise à la Salle Pleyel, à Paris, une manifestation à l'occasion de ses 50 ans et de ses 25 ans de carrière. L'événement réunit quelques deux mille personnes, dont les principaux amis de l'acteur.
Son succès se confirme avec L'Air de Paris, de Marcel Carné, puis avec French Cancan, de Jean Renoir en 1955. C'est la rencontre avec Michel Audiard, qui deviendra son ami et sera, avec ses dialogues, pour beaucoup dans le succès de ses films à venir, à commencer par Gas-oil et Le rouge est mis de Gilles Grangier. À cette époque, il entretient une liaison adultère avec la comédienne Dora Doll. Par la suite, il enchaîne films sur films : il est le maréchal Lannes dans la prestigieuse et pléthorique distribution du Napoléon de Sacha Guitry ; flic infiltré dans Razzia sur la chnouf ; juge pour enfants dans Chiens perdus sans collier ; chauffeur routier dans Des gens sans importance ; restaurateur dans Voici le temps des assassins ; artiste peintre bourgeois s'encanaillant en transportant avec Bourvil de la viande pour le marché noir dans le classique La Traversée de Paris, dont il partage une scène devenue culte avec Louis de Funès, alors méconnu du grand public ; et médecin dans Le Cas du docteur Laurent.
En 1956, il achète une première maison à Deauville et s'établit dans cette station balnéaire avec femme et enfants. Deux autres maisons suivent, qui l'accueillent à demeure ou le temps des vacances. Le mois d'août le voit très assidu pour suivre les courses, à l'hippodrome de la Touques. « Pour nous, Deauville a toujours été associé aux vacances, raconte sa femme. Jean venait là pour se reposer. Il trouvait à Deauville une douceur de vivre à laquelle il était tout particulièrement attaché. ». En 1958, il prête ses traits au commissaire Jules Maigret dans Maigret tend un piège, rôle qu'il reprendra à deux reprises et connaît le plus grand succès public de sa carrière avec Les Misérables, devenant le Jean Valjean du film aux côtés de Bourvil et de Bernard Blier. Sa carrière est sur sa lancée, confirmée avec notamment En cas de malheur, avec Brigitte Bardot ; Les Grandes Familles, avec Pierre Brasseur ; Archimède le clochard (film dont il a eu l'idée).
En 1960, il reçoit les insignes de chevalier de la Légion d'honneur sur le plateau où il tourne Les Vieux de la vieille de Gilles Grangier. Son contrat exclusif avec le producteur Jacques Bar, rencontré à Deauville en 1959, lui offre au début des années 1960, une série de beaux succès, tels que le drame politique Le Président, la comédie policière Le cave se rebiffe, la comédie dramatique Un singe en hiver, dans laquelle il partage la vedette avec Jean-Paul Belmondo. Dans la nuit du 27 au 28 juillet 1962, sept cents agriculteurs encerclent son domaine familial normand de La Pichonnière pour protester contre la centralisation des terres, en exigeant la location de certaines fermes à de jeunes éleveurs en difficulté. Gabin ayant acquis 150 ha, les cultivateurs ouvrent un conflit avec le célèbre acteur néorural pour médiatiser les problèmes du monde agricole. Cette situation bouleverse profondément et blesse à vie l'intéressé, qui se sent rejeté par la communauté paysanne normande dont il a tant souhaité faire partie.
Annonçant qu'il va vendre ses terres, Gabin accepte finalement de louer deux fermes à des jeunes. Il porte plainte contre X pour « violation de domicile et tentative d'extorsion de signature ». Défendu par Me René Floriot, il retire finalement sa plainte, dans un souci d'apaisement, en pleine audience du procès au palais de justice d'Alençon le 22 avril 1964. Durant cette même période, il connaît son premier revers avec Le Gentleman d'Epsom (1962), dans lequel il joue aux côtés de Louis de Funès, qui ne rencontre qu'un succès médiocre, échec vite effacé par le triomphe de Mélodie en sous-sol l'année suivante, avec Alain Delon. Son contrat avec Jacques Bar n'étant pas renouvelé, il crée en 1963 avec Fernandel, la société de production Gafer. La Gafer produit L'Âge ingrat, interprété par Jean Gabin avec Fernandel, puis d'autres films, interprétés par l'un ou par l'autre des deux acteurs.
La fin des années 1960 est marquée par Le Tonnerre de Dieu, Le Pacha, Le Tatoué, avec Louis de Funès et Le Clan des Siciliens, avec Alain Delon et Lino Ventura, qui confirme le statut de l'acteur, parvenu à la soixantaine. Dans les années 1970, sa carrière s'enrichit de sept films supplémentaires mais marque une baisse de régime ; l'acteur rencontre pourtant encore le succès public avec La Horse de Pierre Granier-Deferre et Deux hommes dans la ville de José Giovanni, sa dernière collaboration avec Alain Delon. Il obtient également l'Ours d'argent au Festival de Berlin pour son interprétation dans Le Chat en 1971, œuvre que l'acteur considère comme son meilleur film de l'après-guerre. Au début des années 1970, Francis Ford Coppola propose à Jean Gabin d'interpréter Don Corleone dans Le Parrain mais l'acteur ne donne pas suite. En 1976, Sergio Leone lui propose de jouer dans son nouveau projet Il était une fois en Amérique, que Gabin refuse également.
En 1974, près de quarante ans après Quand on s'promène au bord de l'eau, Gabin enregistre la chanson Maintenant je sais, écrite par Jean-Loup Dabadie. Cette chanson rencontre le succès au hit-parade et sort également en version anglaise. Le 3 avril 1976, il préside la première cérémonie des César. Deux semaines plus tard, il est à l'affiche de L'Année sainte, de Jean Girault. Ce sont ses dernières apparitions en public et sur grand écran. Au début de 1976, il est nommé officier dans l'ordre national du Mérite, et est promu officier de l'ordre national de la Légion d'honneur sur la promotion du 14 juillet 1976. En octobre 1976, il apprend lors d'une interview télévisée du président de la FNSEA, Michel Debatisse, qu'il ne touchera pas l'indemnisation de l'« impôt sécheresse ». Comprenant qu'il ne sera jamais accepté par le monde paysan, il décide de vendre son domaine agricole normand de La Pichonnière.
Quelques semaines plus tard, le 15 novembre 1976, il meurt à l'âge de 72 ans des suites d'une leucémie à l'Hôpital américain de Neuilly-sur-Seine. Il avait connu quelques problèmes de santé sur le tournage de Deux hommes dans la ville. Ses obsèques, le 17 novembre, au crématorium du cimetière du Père-Lachaise, attirent une foule considérable et sont retransmises à la télévision. Selon ses dernières volontés, son corps est incinéré. Ses cendres sont ensuite transférées à Brest pour être dispersées en mer. Le 19 novembre 1976 se déroule, en présence de son épouse, de ses enfants, de personnalités amies comme Gilles Grangier, Alain Delon et Odette Ventura, une cérémonie simple et solennelle à bord de l'aviso Détroyat. Ces honneurs militaires de la Marine nationale ne sont permis que sur autorisation exceptionnelle du président de la République Valéry Giscard d'Estaing. L'urne funéraire est ouverte depuis la plage arrière de l'aviso, en mer d'Iroise, à 20 milles nautiques de Brest, au sud de la chaussée des Pierres-Noires.
Vie privée
Sa vie sentimentale est souvent liée à son métier. De 1925 à 1931, il est l'époux de l'actrice Gaby Basset, puis de 1933 à 1943 de la meneuse de revue Jeanne Mauchain. Il a des liaisons connues avec les actrices Mireille Balin, Michèle Morgan et Marlène Dietrich. En Algérie, de 1943 à 1945, iI se lie avec Marie Camilleri. En 1945 et 1946, à Paris, il a une relation avec la jeune actrice Maria Mauban, puis en 1947 avec Colette Mars. Encore sans enfant, il se remarie le 28 mars 1949 avec un ancien mannequin, Catherine (dite Dominique) Fournier (née à Saint-Étienne le 1er janvier 1918, morte à Évecquemont le 12 octobre 2002), déjà mère d'un garçon, avec qui il a trois enfants :
- Florence, née le 28 novembre 1949 ;
- Valérie, née le 23 septembre 1952 ;
- Mathias, né le 22 novembre 1955 .
Ses petits-fils les acteurs Jean-Paul Moncorgé (né en 1981, fils de Florence) et Alexis Moncorgé (né en 1986, fils de Mathias) n'auront pas connu leur grand-père.
Un acteur symbole
Jean Gabin incarne dans les années 1930 la figure emblématique du petit peuple, du monde ouvrier et des titis parisiens, du temps du Front populaire : on le retrouve ainsi successivement chômeur dans La Belle Équipe (1936), spahi dans Gueule d’amour (1937), petit truand dans Pépé le Moko (1937), déserteur dans Quai des brumes (1938), cheminot dans La Bête humaine (1938) ou ouvrier dans Le jour se lève (1939). L'image de l’acteur s'est parfois confondue avec celle, mythique, de ses personnages qui se sont imposés dans l’imaginaire collectif du public français au cours du XXe siècle. Les différents personnages de Jean Gabin, archétypes professionnels ou sociaux, sont inscrits dans l’histoire du cinéma de manière « horizontale » (l’ouvrier gouailleur avant-guerre, le patriarche bourru à partir des années 1950).
Dans les années 1960, les films qui mettent en scène Jean Gabin témoignent aussi d'un rejet, au cinéma, de la transformation de la France. Il apparaît dans un certain nombre de films dans lesquels la construction des grands ensembles vient détruire peu à peu le monde dans lequel il vivait. Dans Rue des prairies de Denys de La Patellière, le personnage de Gabin, qui habite une rue de Paris faubourienne et populaire, est contremaître sur le chantier des Sablons, à Sarcelles. Il est ainsi amené à construire les structures de ce qui va détruire le monde ancien dans lequel il vit, dans le XXe arrondissement de Paris. C'est aussi le cas de Mélodie en sous-sol en 1963, où il ne retrouve pas son pavillon au milieu des barres d'immeubles de Sarcelles nouvellement construites, ou du film Le Chat en 1970, où il vit dans un pavillon qui a vocation à être détruit.
Filmographie
- 1930 : L'Héritage de Lilette ou Ohé! les valises court métrage muet de Michel du Lac - rôle inconnu
- 1930 : On demande un dompteur ou Les lions court métrage muet réalisateur inconnu - rôle: Un clochard
- 1930 : Chacun sa chance de Hans Steinhoff et René Pujol - rôle de Marcel Grivot, vendeur
- 1931 : Méphisto d'Henri Debain et Nick Winter - rôle de L'inspecteur Jacques Miral
- 1931 : Paris Béguin de Augusto Genina - rôle de Bob, un cambrioleur
- 1931 : Tout ça ne vaut pas l'amour de Jacques Tourneur - rôle de Jean Cordier, marchand de T.S.F.
- 1931 : Cœurs joyeux de Hanns Schwarz et Max de Vaucorbeil - rôle de Charles, opérateur de cinéma
- 1931 : Gloria d'Hans Behrendt et Yvan Noé - rôle de Robert Nourry, le mécanicien
- 1932 : Les Gaietés de l'escadron de Maurice Tourneur avec Raimu et Fernandel - rôle du cavalier Fricot
- 1932 : Cœur de lilas d'Anatole Litvak - rôle de Martousse, un mauvais garçon
- 1932 : La Belle Marinière d'Harry Lachmann - rôle du capitaine de la péniche
- 1932 : La Foule hurle de Jean Daumery - rôle de Joé Greer, coureur automobile
- 1933 : Pour un soir de Jean Godard - Rôle de Jean, quartier maître en permission
- 1933 : L'Étoile de Valencia de Serge de Poligny - rôle de Pedro Savreda, mécanicien du "Léone"
- 1933 : Adieu les beaux jours de Johannes Meyer, André Beucler - rôle de Pierre Lavernay, jeune ingénieur
- 1933 : Le Tunnel de Kurt Bernhardt - rôle de Mac Allan, ingénieur.
- 1933 : Du haut en bas de Georg Wilhelm Pabst - rôle de Charles Boulla, footballeur
- 1934 : Zouzou de Marc Allégret avec Joséphine Baker - rôle de Jean, l'orphelin électricien
- 1934 : Maria Chapdelaine de Julien Duvivier avec Madeleine Renaud - rôle de François Paradis, trappeur
- 1935 : Variétés, de Nicolas Farkas - rôle de Georges, trapéziste
- 1935 : Golgotha de Julien Duvivier - rôle de Ponce Pilate, le gouverneur
- 1935 : La Bandera de Julien Duvivier - rôle de Pierre Gilleth, le légionnaire
- 1936 : La Belle Équipe de Julien Duvivier - rôle de Jean, un ouvrier
- 1936 : Les Bas-Fonds de Jean Renoir - rôle de Pépé, dit « Waska », cambrioleur
- 1937 : Pépé le Moko de Julien Duvivier - rôle de Pépé le Moko, chef de bande à Alger
- 1937 : La Grande Illusion de Jean Renoir - rôle du lieutenant Maréchal
- 1937 : Le Messager de Raymond Rouleau - rôle de Nicolas Dange dit « Nick »
- 1937 : Gueule d'amour de Jean Grémillon - rôle de Lucien Bourrache dit « Gueule d'amour »
- 1938 : Le Quai des brumes de Marcel Carné avec Michèle Morgan - rôle de Jean le déserteur
- 1938 : La Bête humaine de Jean Renoir - rôle de Jacques Lantier, mécanicien loco
- 1939 : Le Récif de corail de Maurice Gleize - rôle de Trott Lennard, aventurier
- 1939 : Le jour se lève de Marcel Carné - rôle de François, ouvrier sableur
- 1940 : Screen snapshots séries 19 numéro 6 court métrage de Ralph Staub - J.Gabin tient son propre rôle.
- 1941 : Remorques de Jean Grémillon - rôle d'André Laurent, capitaine du "Cyclone".
- 1942 : La Péniche de l'amour (Moontide) de Archie Mayo - rôle de Bobo, un aventurier
- 1944 : L'Imposteur (The Impostor) ou (Strange confession) de Julien Duvivier - rôle de Clément le condamné, alias Maurice Lafarge.
- 1946 : Martin Roumagnac de Georges Lacombe - rôle de Martin Roumagnac, entrepreneur en maçonnerie.
- 1947 : Miroir de Raymond Lamy - rôle de Pierre Lussac, administrateur
- 1947 : La Parade du rire de Roger Verdier - Le film comporte des scènes de films burlesques avec notamment un extrait de Les Gaietés de l'escadron où apparait J.Gabin
- 1949 : Au-delà des grilles (Le mura di Malapaga) de René Clément - rôle de Pierre, le passager clandestin etc.
- 1950 : La Marie du port de Marcel Carné - rôle de Henri Chatelard, riche commerçant.
- 1951 : Pour l'amour du ciel (È più facile che un camello…) de Luigi Zampa - rôle de Carlo Bacchi, industriel romain.
- 1951 : Victor de Claude Heymann - rôle de Victor Messerand, inventeur.
- 1951 : La nuit est mon royaume de Georges Lacombe - rôle de Raymond Pinsard, mécanicien loco.
- 1952 : La Vérité sur Bébé Donge de Henri Decoin - rôle de François Donge, industriel dauphinois.
- 1952 : Le Plaisir : La Maison Tellier de Max Ophuls - rôle de Joseph Rivet, menuisier.
- 1952 : La Minute de vérité de Jean Delannoy - rôle du docteur Pierre Richard.
- 1953 : Leur dernière nuit de Georges Lacombe - rôle de Pierre Ruffin, directeur de la bibliothèque.
- 1953 : Fille dangereuse (Bufere) de Guido Brignone - rôle de Antonio Sanna, chirurgien.
- 1953 : La Vierge du Rhin de Gilles Grangier - rôle de Jacques Ledru, alias: Martin Schmidt.
- 1954 : Touchez pas au grisbi de Jacques Becker - rôle de Max le menteur, un truand.
- 1954 : L'Air de Paris de Marcel Carné - rôle de Victor le Garrec, entraîneur de boxe.
- 1954 : French Cancan de Jean Renoir - rôle de Henri Danglard, directeur de cabaret.
- 1955 : Napoléon de Sacha Guitry - rôle du maréchal Lannes.
- 1955 : Le Port du désir de Edmond T. Gréville - rôle du commandant Le Quevic
- 1955 : Razzia sur la chnouf de Henri Decoin - rôle du commissaire Henri Ferré dit Le Nantais.
- 1955 : Chiens perdus sans collier de Jean Delannoy- rôle du juge Julien Lamy.
- 1955 : Gas-oil de Gilles Grangier - rôle de Jean Chappe, camionneur.
- 1956 : Des gens sans importance de Henri Verneuil - rôle de Jean Viard, routier.
- 1956 : Voici le temps des assassins de Julien Duvivier - rôle de André Châtelain, traiteur aux halles.
- 1956 : Le Sang à la tête de Gilles Grangier - rôle de François Cardinaud, armateur.
- 1956 : La Traversée de Paris de Claude Autant-Lara - rôle de Grandgil, artiste peintre.
- 1956 : Crime et Châtiment de Georges Lampin - rôle du commissaire Gallet.
- 1957 : Le Cas du docteur Laurent de Jean-Paul Le Chanois - rôle du docteur Laurent.
- 1957 : Le rouge est mis de Gilles Grangier - rôle de Louis Bertain dit "Le Blond", garagiste.
- 1958 : Les Misérables (film en deux époques) de Jean-Paul Le Chanois - rôle de Jean Valjean, forçat évadé.
- 1958 : Maigret tend un piège de Jean Delannoy - rôle du commissaire Jules Maigret.
- 1958 : Le Désordre et la Nuit de Gilles Grangier - rôle de l'inspecteur Georges Vallois.
- 1958 : En cas de malheur de Claude Autant-Lara - rôle de maître André Gobillot, avocat.
- 1958 : Les Grandes Familles de Denys de La Patellière - rôle de Noël Schoudler, banquier.
- 1959 : Archimède le clochard de Gilles Grangier - rôle de Joseph, Hugues, Guillaume Boutier-Blainville, dit: Archimède.
- 1959 : Maigret et l'affaire Saint-Fiacre de Jean Delannoy - rôle du commissaire Jules Maigret.
- 1959 : Rue des Prairies de Denys de La Patellière - rôle de Henri Neveux, ouvrier parisien.
- 1960 : Le Baron de l'écluse de Jean Delannoy - rôle du baron Jérôme, Napoléon Antoine, aventurier.
- 1960 : Les Vieux de la vieille de Gilles Grangier - rôle de Jean-Marie Pejat, réparateur de vélos.
- 1961 : Le Président de Henri Verneuil - rôle de Émile Beaufort, ancien président du Conseil.
- 1961 : Le cave se rebiffe de Gilles Grangier - rôle de Ferdinand Maréchal dit : "Le Dab"
- 1962 : Un singe en hiver de Henri Verneuil - rôle de Albert Quentin, hôtelier.
- 1962 : Le Gentleman d'Epsom (également sorti sous le titre Les Grands Seigneurs) de Gilles Grangier - rôle de Richard Briand-Charmery dit : "Le Commandant".
- 1963 : Mélodie en sous-sol de Henri Verneuil -rôle de Charles, le vieux truand.
- 1963 : Maigret voit rouge de Gilles Grangier - rôle du commissaire Jules Maigret.
- 1964 : Monsieur de Jean-Paul Le Chanois - rôle de René Duchesne le banquier dit: "Monsieur".
- 1964 : L'Âge ingrat de Gilles Grangier - rôle de Émile Malhouin, contremaître.
- 1965 : Le Tonnerre de Dieu de Denys de La Patellière - rôle de Léandre Brassac, vétérinaire.
- 1966 : Du rififi à Paname de Denys de La Patellière - rôle de Paul Berger dit : "Paulo les diams".
- 1966 : Le Jardinier d'Argenteuil de Jean-Paul Le Chanois - rôle de Monsieur Martin dit : "Père Tulipe", faux monnayeur.
- 1967 : Le Soleil des voyous de Jean Delannoy - rôle de Denis Ferrand, un ancien truand.
- 1968 : Le Pacha de Georges Lautner - rôle du commissaire Joss, de la P.J.
- 1968 : Le Tatoué de Denys de La Patellière - rôle du comte Enguerrand de Montignac dit : Legrain.
- 1969 : Sous le signe du taureau de Gilles Grangier - rôle de Albert Raynal, inventeur.
- 1969 : Le Clan des Siciliens d'Henri Verneuil - rôle de Vittorio Manalèse, un truand.
- 1970 : La Horse de Pierre Granier-Deferre - rôle de Auguste Maroilleur, le patriarche.
- 1971 : Le Chat de Pierre Granier-Deferre - rôle de Julien Bouin, ancien typographe.
- 1971 : Le drapeau noir flotte sur la marmite de Michel Audiard - rôle de Victor Ploubaz, aventurier mythomane.
- 1972 : Le Tueur de Denys de La Patellière - rôle du commissaire Le Guen.
- 1973 : L'Affaire Dominici de Claude Bernard-Aubert - rôle de Gaston Dominici, le patriarche.
- 1973 : Deux Hommes dans la ville de José Giovanni - rôle de Germain Cazeneuve, éducateur.
- 1974 : Verdict d'André Cayatte - rôle de Maître Leguen, président du tribunal.
- 1976 : L'Année sainte de Jean Girault - rôle de Max Lambert, le vieux caïd.